“Nous savons tous que l’objectif ultime, ce sont les Jeux Olympiques”, déclare Antoine Dupont après le sacre des Bleus à Madrid

“Nous savons tous que l’objectif ultime, ce sont les Jeux Olympiques”, déclare Antoine Dupont après le sacre des Bleus à Madrid
“Nous savons tous que l’objectif ultime, ce sont les Jeux Olympiques”, déclare Antoine Dupont après le sacre des Bleus à Madrid

Antoine Dupont continue sa moisson de trophées avec ce titre mondial en rugby à 7 et sa distinction personnelle de meilleur rookie de l’année. Par ailleurs, il estime que ce sacre est la juste récompense du travail mené depuis plusieurs années et qui vise à briller lors des Jeux Olympiques, véritable objectif. Même si, avant cela, il ne cache pas les prestations du 7 pour bien terminer la saison du XV avec son club.

Vous avez écrit l’histoire du rugby à sept français en devenant la première équipe à remporter ce titre mondial. Qu’est-ce que ça fait ?

Nous sommes super fiers pour nous et le groupe. Pour tous ceux qui ont fait partie de cette équipe de France ces dernières années. Il y a eu des saisons plus compliquées que celle-ci et on est aussi payé grâce au travail qui a été fait depuis des années. Jérôme (Daret, l’entraîneur), il est là depuis sept ans et il travaille dur avec son staff. Il y a aussi des joueurs qui sont là depuis aussi longtemps. je pense à Steph (Stephen Parez Edo Martin)à Paulin (Riva, le capitaine)à Mazz’ (Thibaud Mazzoleni), qui sont là depuis longtemps. Ce sont les efforts et la récompense de tout un groupe, de tout le travail de plusieurs années.

Trois tournois de rugby à sept, trois médailles dont deux victoires, ça y est, êtes-vous adopté par le Sevens ?

Pour le moment, les choses se passent plutôt bien. Mais bon, nous savons tous où est le but ultime. C’est très bien parce qu’il faut se payer les efforts qu’on fait et qu’ils ont fait sans moi. Mais on sait pourquoi on s’entraîne, pourquoi on fait ces tournois : c’est pour les Jeux. Mais pour le moment, c’est ultra positif. On s’amuse beaucoup, on gagne des matchs et on gagne des tournois. Espérons que cela continue.

Ce que nous faisons fonctionne.

Qu’apporte ce titre mondial sur votre chemin vers le rêve d’une médaille d’or olympique ?

Cela apporte confiance, motivation et sens à tout ce que nous avons fait jusqu’à présent. Cela veut dire que nous avons raison et que nous devons continuer à travailler car il reste presque deux mois avant les Jeux et les autres équipes travailleront aussi. Mais ce que nous faisons fonctionne. Alors je le répète, c’est plus de confiance. Et je pense que maintenant tout le monde veut se préparer et s’entraîner dur pour concourir pour les Jeux.

Ce tournoi vous fait aussi prendre conscience que vous êtes capable de vaincre les meilleures nations…

Bien sûr, et c’était important de pouvoir gagner au moins un tournoi avant d’arriver aux Jeux. Nous l’avons fait à Los Angeles, nous n’étions pas loin à Hong Kong. À Singapour, c’était un peu plus compliqué mais il fallait montrer que nous étions capables de rivaliser avec ces équipes dans les matchs et les moments qui comptent, comme lors de cette phase finale, qui est en fait la plus importante de l’année. Nous avons répondu présents pour pouvoir être présents dans les grands rendez-vous et j’espère que nous y serons dans quelques temps.

Vous rejoignez également les rangs des équipes françaises de sports collectifs prêtes à briller lors de ces JO. Qu’est-ce que ça fait de pouvoir aller à cette fête avec ces attentes ?

Ce sera une immense fierté si je fais partie de cette équipe des Jeux. C’est mon objectif, je l’ai annoncé dès le début. Ce rêve olympique est quelque chose d’assez inhabituel dans le rugby. Mais nous connaissons tous l’enthousiasme que cela suscite. C’est la plus grande compétition sportive au monde. On a la chance de le recevoir à Paris, chez nous, ça arrive une fois tous les 100 ans, donc il faut vraiment profiter de tous ces moments mais il ne faut pas non plus se laisser déborder. ‘miser. Il faut vraiment profiter et tout donner dès demain pour ne pas avoir de regrets.

La force mentale de l’équipe a été plus que convaincante ce week-end.

Qu’est-ce qui a changé entre la défaite face aux Argentins samedi (26-12) et cette finale remportée dimanche (19-5) ?

Je pense que samedi et dimanche n’a rien à voir avec ça. Samedi, on était un peu fébriles et pas trop dedans j’ai l’impression, même contre la Grande-Bretagne (victoire 17-12) nous n’étions pas à notre niveau. Là, que ce soit la demi-finale (vs Fidji, 21-14, dimanche matin) ou la finale (contre l’Argentine, 19-5, dimanche soir), on a fait des matchs de très haut niveau en terme d’intensité, dans l’application, même si on peut être un peu plus tueur parce qu’on a quelques tirs qu’on récolte. Mais on a réussi à maintenir à chaque fois une pression sur l’adversaire et une défense de fer avec un état d’esprit impeccable. Nous avons aussi raté beaucoup de tirs et c’est ce que ça fait mentalement, ça a un effet sur l’équipe. Après, quand on a le ballon, on sait qu’on est dangereux, qu’on est capable de marquer des essais. Et je pense que nous avons dévoilé tout cela aujourd’hui et que cela a bien fonctionné.

Est-ce cette montée en puissance tout au long du week-end qu’il faudra conserver pour les JO ou chercher à avoir plus de régularité ?

Cela dépend de beaucoup de choses : du contexte, de l’état de fraîcheur physique et mentale, des conditions, des adversaires. On sait que dans ce sport, tout peut aller très vite dans un sens ou dans l’autre. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que, même si nous avons eu une journée un peu plus compliquée samedi, nous ne nous sommes pas démobilisés. Nous sommes revenus pleins de confiance et d’envie, dès le matin contre les Fidjiens. Quoi qu’il en soit, nous savons que face à ces équipes, nous n’avons aucune marge d’erreur et qu’il faut être au meilleur de notre forme pour gagner. Et la force mentale de l’équipe a été plus que convaincante ce week-end.

Tout le week-end, vous avez eu affaire à de gros clients avec de bonnes builds, comment vous sentez-vous ?

Honnêtement, le plus dur dans ce sport, ce ne sont pas les contacts qu’on noue. En XV, il y a des joueurs beaucoup plus lourds. Le plus dur c’est le déplacement, la répétition des courses, c’est le jeu du duel. Même si on voit que des équipes comme l’Argentine ou les Fidji frappent fort dans les rucks et taclent fort. L’impact et l’engagement physique jouent donc aussi un grand rôle et c’est peut-être pour cela que nous avons perdu le match de groupe. (contre l’Argentine, 12-36). Mais ce sont plus les jambes qui font mal que les épaules.

Il y a pas mal d’espaces de jeu qui sont extrêmement importants dans ce sport et qui peuvent aussi être utiles au XV.

Avez-vous le sentiment que cette expérience à 7 vous fait progresser ?

J’essaie de prendre tout ce que je peux. C’est déjà très amusant. Je trouve aussi beaucoup d’enthousiasme dans un jeu plus détendu, plus instinctif, mais bien sûr il y a aussi beaucoup de travail derrière. Qu’ils soient spécifiques, physiques ou techniques. Donc j’essaie de prendre tout ce qui peut l’être pour que cela puisse m’être utile dans le XV. On a beaucoup parlé de rucks parce qu’à 7 c’est super important. Des coups d’envoi aussi, même si je suis moins investi dans ce secteur évidemment. Mais il y a pas mal de domaines de jeu qui sont extrêmement importants dans ce sport et qui peuvent aussi être utiles au XV.

En tout cas, on imagine que vous ne regretterez pas d’être venu…

Bien sûr que non. Je savais que j’avais cet objectif et que j’avais ce tournoi de Madrid à jouer, même si c’était un peu compliqué avec le calendrier juste après la finale de la Coupe d’Europe. Mais je me suis fixé l’objectif des Jeux Olympiques et j’ai voulu utiliser tous les moyens en ma possession pour être dans les meilleures conditions possibles pour y parvenir. Je pense que ça me fait aussi du bien d’avoir cette expérience, de continuer à disputer des matchs et des tournois. Le staff a vraiment été à l’écoute de mon ressenti et du match que j’ai joué la semaine dernière (contre le Leinster avec Toulouse). J’étais assez adapté en semaine et même le week-end. Et c’est tout le groupe qui, au final, a fait le boulot.

Personnellement, vous repartez avec une récompense en plus, le titre de rookie de l’année, celui du jeune de Seven…

Vu mon âge avancé, je ne pensais pas finir chez les rookies (des rires). Mais c’est toujours agréable de recevoir une récompense. Comme je l’ai dit, ce groupe était déjà performant avant mon arrivée, donc c’était facile de m’y intégrer, que ce soit au niveau du rugby ou en dehors. C’est un groupe qui vit vraiment bien et je pense que ça se ressent sur le terrain. Dès qu’un gars rate son coup, il y en a deux qui plongent pour rattraper leur retard. C’est ça qui est sympa aussi, d’avoir ce sentiment qu’on est prêts à tout donner l’un pour l’autre. Et j’essaie d’y arriver en faisant de mon mieux.

 
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