Nouveau gros contrat pour le géant pétrolier et gazier français. Dès 2028, TotalEnergies fournira 2 millions de tonnes de gaz naturelliquéfié (GNL) par an à la société chinoise Sinopec. Et ce pour une durée de 15 ans. Annoncée ce lundi, cette opération s’inscrit dans la volonté du groupe de se prémunir du contexte de baisse des prix des hydrocarbures.
Face aux risques d’une taxe et d’un marché en baisse, TotalEnergies rassure ses actionnaires
Dans un communiqué, le groupe indique vouloir « renforcer ses positions à long terme sur le marché du GNL en Chine, le plus grand marché au monde « . L’énergéticien français rappelle également avoir signé un accord de coopération stratégique avec Sinopec en début d’année, à l’occasion de la visite d’État du président Xi Jinping en France.
« Vecteur de la transition énergétique »
« En Chine, le gaz naturel est un vecteur de transition énergétique car il compense l’intermittence des énergies renouvelables en forte croissance, et contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre lorsqu’il remplace le charbon dans la production d’électricité. », ajoute TotalEnergies.
Stéphane Michel, Président de Gas Renewables & Power chez TotalEnergies, s’est réjoui que le groupe ait été choisi « fournir 2 millions de tonnes de GNL à la Chine, premier pays importateur » au monde.
« Cet accord de principe renforce la coopération entre les deux sociétés dans le domaine du gaz naturel », a déclaré pour sa part Niu Shuanwen, vice-président senior de Sinopec Corporation, qui présente son entreprise et TotalEnergies comme « partenaires stratégiques ».
TotalEnergies se concentre sur le GNL
Pour mémoire, devant un parterre d’investisseurs à New York début octobre, le géant pétrolier et gazier français TotalEnergies a indiqué miser sur des contrats de vente de GNL à long et moyen terme pour réduire son exposition à la baisse des prix des hydrocarbures ( notamment le pétrole), avec au total des accords pour 4 millions de tonnes qui seront signés cette année.
Dans cette situation, l’énergéticien a tenté de rassurer les investisseurs sur ses fondamentaux : il a relevé sa prévision de croissance de la production d’hydrocarbures à environ 3% par an jusqu’en 2030, « surtout » le gaz liquéfié (GNL). Transporté par bateau, ce gaz est très convoité par l’Asie et l’Europe, qui cherchent depuis la guerre en Ukraine à compenser la baisse drastique des livraisons terrestres russes.
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TotalEnergies tente également de monter en puissance dans le GNL aux Etats-Unis. Fin septembre, la multinationale a annoncé un accord avec la société américaine Lewis Energy Group, dont elle était déjà actionnaire. ” TotalEnergies a signé un accord avec Lewis Energy Group pour acquérir une participation de 45 % dans les actifs de production de gaz sec détenus et exploités par Lewis Energy Group dans le bassin d’Eagle Ford, au Texas. », a annoncé le géant français dans un communiqué.
Avec plus de 10 millions de tonnes (Mt) exportées en 2023 depuis les Etats-Unis, TotalEnergies se considère comme le premier exportateur de GNL américain, grâce à sa participation de 16,6% dans l’usine de liquéfaction de Cameron LNG (Louisiane), ainsi que plusieurs engagements à long terme contrats d’achat. La capacité d’exportation américaine de GNL de l’entreprise devrait atteindre 15 millions de tonnes par an d’ici 2030.
Bénéfices en baisse
Pour TotalEnergies, l’année 2024 pourrait marquer un retour à la normale après des bénéfices records en 2022 et 2023, dans le sillage de la crise énergétique. Le groupe a également vu son bénéfice net s’effondrer cette année. Par rapport au deuxième trimestre 2024, la quatrième plus grande major pétrolière et gazière mondiale a déclaré un bénéfice net en baisse de 39 % au troisième trimestre, à 2,3 milliards de dollars. Celle-ci a chuté de 65% par rapport au troisième trimestre 2023. Cela est dû à la forte baisse des marges de raffinage et à la baisse des prix du pétrole, a annoncé le groupe jeudi dernier.
Le répit des majors pétrolières
Malgré cette tendance à la baisse, la société entend toujours récompenser ses actionnaires, en rachetant pour 8 milliards de dollars d’actions en 2024. Pour rappel, la taxation de ce type d’opérations est une piste évoquée par le gouvernement français pour renflouer les caisses de l’État. Si cela se confirme, ce sera « difficile de s’y opposer », a reconnu le PDG, compte tenu de l’existence de cette fiscalité aux Etats-Unis.
(Avec l’AFP)