Des vignes, des bois roussis par l’automne, des champs, quelques villages très rares… Mais dès que l’on passe les postes frontières entre la Moldavie et la Transnistrie, région séparatiste pro-russe coincée entre le fleuve Dniestr et l’Ukraine, le paysage devient urbain et industriel. Fini la langue roumaine, tous les panneaux sont désormais affichés en russe. Après Bender, la deuxième ville de l’enclave, située sur la rive ouest du fleuve, l’une d’elles indique deux directions : celle de Tiraspol, la capitale de l’État fantôme, et Odessa, la troisième ville d’Ukraine. Rappel géographique saisissant : moins de 150 kilomètres séparent la région séparatiste moldave de la « perle de la mer Noire ».
Nous voici à Tiraspol. Le long de l’avenue du 25-Octobre, artère principale de la ville, s’alignent des monuments à la gloire des guerres russes : la « grande guerre patriotique » de 1941-1945, l’intervention en Afghanistan et, bien sûr, les héros de la « guerre du Dniestr ». : en 1992, ce conflit opposait les indépendantistes transnistriens aux Moldaves. Elle fait quelques centaines de morts et se termine par un cessez-le-feu après une intervention de l’armée russe.
Char soviétique à Tiraspol ; Crédit : Défis
