L’odeur est pestilentielle. Irrespirant. Il vous emmène du rez-de-chaussée au quatrième et dernier étage de la résidence L’Esplanade, à Draguignan. Les habitants disent souffrir des émanations d’égouts depuis près d’un an.
Dégoûtée et désolée, Martine Chenusson ne l’a jamais supporté : « Quand il pleut, on le sent même dans la rue. Il vient du parking souterrain. Les canalisations d’eaux usées ont été fortement endommagées depuis l’incendie qui a ravagé le sous-sol dans la nuit du 23 au 24 novembre 2023. »
Elle en prend pour preuve une lettre envoyée par son bailleur, le Logis famille Varois. La dame se souvient avoir été réveillée en sursaut par les pompiers à 3 heures du matin. « Nous avons pu rentrer rapidement chez nous, mais nous n’avions plus d’eau. Nous avons dû nous ravitailler et nous doucher à la Maison des sports et de la jeunesse pendant une semaine et demie ! Le courant a été rétabli le lendemain soir.
Mais depuis le sinistre, l’ascenseur ne fonctionne plus. “Il a baissé plusieurs fois.” Rébellion vers la mi-octobre.
« Des câbles traîneraient dans l’eau »
Problématique. D’autant que le locataire, qui habite au troisième étage du bâtiment E, est handicapé. «C’est insupportable. J’ai des problèmes de jambes. J’ai beaucoup de mal à me déplacer et à descendre les escaliers. Martine Chenusson assure avoir contacté le bailleur à plusieurs reprises. En vain. « J’ai eu l’occasion de rencontrer le technicien. Il a déclaré qu’il ne pouvait pas intervenir s’il n’avait pas accès au sous-sol. Les câbles traîneraient là, dans l’eau… »
Le sous-sol verrouillé
Le danger est invérifiable. Le parking souterrain est inaccessible depuis près d’un an. Les portes furent verrouillées, les poignées enlevées et, à l’extérieur, des grilles furent soudées à la façade pour décourager ceux qui seraient tentés de forcer le portail. Bien entendu, aucun travail de restauration n’a été entrepris depuis tout ce temps. La suie noire est encore visible sur les plafonds…
Malgré tout, Martine Chenusson continue de payer les 105,30 euros de charges courantes. «Ils ont augmenté récemment. C’est inacceptable. Je paie pour une place de parking que je ne peux pas utiliser. Alors qu’elle peine à se déplacer, elle doit parfois marcher longtemps pour rejoindre sa voiture, qu’elle gare à plusieurs dizaines de mètres de chez elle. « Parfois, je dois marcher des centaines de mètres dans le quartier. Ça suffit ! »