“La prolongation, une fois de plus, de l’agression de l’ennemi israélien (…) et le fait qu’il ait une nouvelle fois ciblé la banlieue sud de Beyrouth avec des raids destructeurs, sont autant d’indicateurs qui confirment son refus de tous les efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu”. », a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati.
Dans le quartier de Kafaat, un immeuble brûlait encore vendredi, émergeant d’un champ de débris et de voitures carbonisées, noyant les alentours dans une épaisse fumée. Tout autour, des militants du Hezbollah, vêtus de noir, certains portant des mitrailleuses dans des étuis, ont établi un cordon de sécurité.
L’armée israélienne a affirmé avoir frappé des cibles du mouvement chiite dans les régions de Beyrouth et de Nabatiyeh, au sud.
Des bombardements ont également visé la région de Baalbeck, à l’est du Liban, faisant au moins dix morts selon les autorités libanaises, et la ville de Tyr, au sud, où un immeuble s’est effondré en bord de mer, selon un correspondant de l’AFP.
L’agence de presse libanaise Ani a également fait état de frappes dans les quartiers d’Aley, à l’est de Beyrouth, et de Bint Jbeil, au sud.
– Des villes antiques « en danger » –
Après des frappes répétées sur Baalbeck et Tyr, deux villes classées par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial, une responsable de l’ONU a déclaré craindre que la guerre ne mette en danger les sites antiques du pays.
“Les anciennes villes phéniciennes, chargées d’histoire, courent un grand danger d’être laissées en ruines”, a écrit sur X la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, ajoutant que “le patrimoine culturel du Liban ne doit pas être une autre victime”. de la guerre.
Israël poursuit son offensive contre le Hamas, allié du Hezbollah, dans la bande de Gaza, ciblée par des frappes meurtrières vendredi.
La guerre qui fait rage depuis le 7 octobre 2023 dans le territoire palestinien s’est étendue au Liban, où Israël multiplie depuis le 23 septembre les frappes aériennes, accompagnées depuis le 30 septembre d’une offensive terrestre dans le sud.
Au moins 1.829 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre dans tout le pays, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
L’Organisation mondiale de la santé s’est déclarée vendredi « profondément préoccupée par la multiplication des attaques contre les établissements de santé ».
Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban pour permettre le retour de 60 000 habitants du nord de son territoire, déplacés par des tirs de roquettes incessants depuis plus d’un an.
A quelques jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reçu jeudi à Jérusalem les envoyés américains Amos Hochstein et Brett McGurk, qui sont ensuite partis pour Washington.
Selon les médias israéliens citant des sources gouvernementales, les envoyés étaient porteurs d’un plan prévoyant le retrait du Hezbollah des zones frontalières du sud-Liban, ainsi que le retrait de l’armée israélienne de cette région, dont le contrôle reviendrait à l’armée libanaise et Casques bleus de l’ONU.
Mais les responsables israéliens ont déclaré que les soldats ne se retireraient pas du sud du Liban tant qu’un accord ne répondrait pas aux exigences de sécurité d’Israël.
– « La morgue est pleine » –
Dans la bande de Gaza, des frappes nocturnes contre des maisons ont fait neuf morts à Jabalia, au nord, et à Nusseirat, au centre, selon le ministère de la Santé du Hamas.
“La morgue de l’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah”, au centre de Gaza, “est pleine de corps, pour la plupart des enfants et des femmes”, après les frappes de Nousseirat, a déclaré un responsable du ministère, Marwan al-Hams.
« Après la grève, tout le quartier s’est effondré. Les gens ont commencé à évacuer», a déclaré à l’AFP Ezzeddine Abou Chawich, un habitant du quartier bombardé. « Cela arrive tous les jours, à midi, l’après-midi, la nuit. Hier, il y a eu six grèves», a-t-il ajouté.
L’armée a annoncé avoir tué “des dizaines de terroristes” dans le secteur de Jabalia et le centre de Gaza, et avoir ciblé depuis la veille “plus de 200 cibles” du Hamas à Gaza et du Hezbollah au sud du Liban.
L’OMS a également annoncé que la vaccination contre la poliomyélite, interrompue dans le nord en raison des bombardements, reprendrait samedi après une « pause humanitaire ».
La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël, qui a fait 1.206 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. , y compris les otages tués ou morts en captivité.
Sur 251 personnes kidnappées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
L’offensive de représailles d’Israël à Gaza a fait 43 259 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.