C’est un concept né en Suisse il y a 20 ans. Des groupes de discussion pour discuter de la mort et du deuil dans un bar autour d’un verre. Ces Apéros de la mort sont souvent complets.
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A 18h30, le café est fermé, mais ils sont une dizaine à pousser la porte… On s’observe, on se demande des yeux : « Vous êtes là pour l’apéritif de la mort ?
Au bout de quelques minutes, le tabou est brisé. Oui, ils sont une dizaine à se retrouver un jeudi à 18h30 dans un bar de Nantes pour parler de leur deuil, ou simplement pour écouter.
Un père, une mère, un enfant, un frère, une grand-mère, chacun ici a vécu la perte d’un être cher. Mais personne ne se connaît.
Pour Stéphane, venu de Rennes, c’est libérateur : « Le fait qu’ils soient étrangers permet de dire des choses qu’on n’oserait pas dire à ses proches, selon une certaine culture, générationnelle peut-être… Je pense que cela permet d’aller sur les traces d’une recherche de réponses à des questions. qu’on ne pouvait pas demander à ses proches.
Marine Nina Denis, coanimatrice du groupe de discussion, confirme : “QLorsque vous parlez à vos amis, votre famille, votre entourage, on met un peu de masque social et le fait de venir dans un endroit comme ça où les gens ne nous connaissent pas et ne savent pas ce que nous faisons dans la vie, cela nous permet de parler plus librement.
Séverin a vécu la mort de sa mère il y a 20 ans. Aujourd’hui, il en a fait une force. “J’ai survécu et plus rien ne peut m’arriveril explique. Par contre, cela m’a rendu hypersensible à la mort des autres. À chaque fois, il y a quelque chose qui s’illumine en moi quand quelqu’un autour de moi vit un deuil. Je me mets en congé parce que j’ai l’impression de vivre une partie de ce qu’il vit.
Tout le monde acquiesce. Beaucoup d’entre eux ressentent cette empathie. « Je trouve riche de voir les expériences de chacun, Laurianne analysis. C’est intéressant de voir comment tout le monde traverse des choses, comment chacun perçoit les choses. Cela permet aussi de réfléchir un peu sur soi-même.
L’objectif de ces soirées est aussi de briser le tabou qui existe autour de la mort. Marine Nina Denis est thanadoula depuis un an. Elle accompagne les personnes en fin de vie et celles en deuil.
“Je pense qu’il y a des croyances et un peu de superstition, elle explique. On se dit que Parler de la mort signifie que potentiellement, la mort va arriver. Moi, jeJe voulais libérer la parole parce que techniquement, c’est quelque chose que nous allons vivre à un moment donné. Pour moi, la vie et la mort sont liées. Ils vont ensemble et il est important de les traiter de la même manière, sans tabous.»
Les prochains Apéros de la mort auront lieu aux Herbiers le 16 octobre, à Guérande les 28 octobre et 18 novembre, à Couëron le 7 novembre et à Nantes le 14 novembre.
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