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“Pour que le regard sur la mort change”, cette association vient en aide aux personnes en deuil à Nice

“Pour que le regard sur la mort change”, cette association vient en aide aux personnes en deuil à Nice
“Pour que le regard sur la mort change”, cette association vient en aide aux personnes en deuil à Nice

Comment surmonter le choc, la colère, le déni ? Toutes ces étapes qui font partie du deuil. Comment trouver l’énergie pour faire toutes les démarches administratives lorsqu’on perd un proche ? Comment avancer vers la résignation, puis la reconstruction ?

L’association Azur Oxalis, fondée en 2022 par Orlando Bernardi, a pour objectif de répondre à toutes ces questions.

« Pour que le regard sur la mort change »

La structure – qui compte 162 membres – assure « un soutien solidaire aux personnes fragilisées par la maladie, la vieillesse, la fin de vie, la mort et le deuil. » Elle propose des ateliers de danse, de sophrologie, de yoga, etc. des groupes d’accompagnement dédiés au deuil, un accompagnement à l’organisation d’obsèques. Et pour la Toussaint, l’association niçoise propose, ce dimanche à 11h, « une célébration de la vie » dans le jardin de l’Olivaie à Beaulieu-sur-Mer. “ Un moment rempli de lumière et de gratitude pour nous rappeler la chance que nous avons eu d’être auprès de nos proches disparus..

Des instants toujours encadrés par une armada de bénévoles soutenus par des professionnels de santé. Une poignée d’entre eux se sont retrouvés dans une brasserie de Nice-Nord en ce matin pluvieux.

En les regardant, ils ressemblent à un groupe d’amis partageant un thé fumant. En les observant, il y a autre chose. Un lien fort qui les unit. « Il y a un engagement sociétal. Je fais campagne pour que la façon dont nous regardons la mort et le deuil change. Ce sont des questions qui nous émeuvent, elles nous ramènent à notre propre finitude. Il y a encore beaucoup de tabous »résume Sylvie. Une soignante qui, avec Nicole, anime les groupes de discussion.

Nicole est yoga thérapeute et s’est toujours impliquée dans des associations à travers le sport. Elle a suivi une formation sur l’accompagnement en fin de vie. Et ce duo de petites femmes décrypte les séances. « Raconter son histoire reste un acte fort et courageux. Ça fait du bien, on a le sentiment de ne plus être seul. La règle est de s’exprimer ou pas..

Les groupes de discussion ont lieu à la Maison de la Russie, avenue Cyrille Besset à Nice – faute de locaux propres à l’association. Un lieu ouvert, notamment par Andreï. Il est membre honoraire.

Un grand type, une force tranquille, il explique : « Une maison, c’est important. C’est une maison, une forteresse. Ce que j’aime chez Azur Oxalis, c’est que les gens qui quittent la maison s’enrichissent”.

Entre les guides et les mentorés, l’enrichissement est réciproque. “Au final, on ne sait pas qui accompagne qui”» souffle l’un des membres de la jeune association. Et chacun trouve sa place dans le collectif. « Chaque passion et chaque compétence sont mises à profit »dit Orlando Bernardi.

Margaret a élaboré un livret sur la liberté (lire ci-dessous). Elle a perdu son mari. Pendant plus de trois ans, elle l’a accompagné. « Je n’avais pas l’impression d’être un bénévole classique. Mon objectif premier était d’aider les bénévoles. Me mettre au service des autres, en proposant des petites choses”. Margaret est une experte en shiatsu. Elle propose donc, entre autres, des séances aux adhérents. Un peu comme Agata, qui est sophrologue caycédienne (1). En mettant les pieds chez Azur Oxalis, elle savait “[qu’elle] était à [sa] lieu”.

« Accueillez la souffrance mais ne la prenez pas »

Alors voici Véronique. Elle est secrétaire de l’association et travaille, une fois par semaine, avec sa compagne Marie-José, au centre Lacassagne. De son regard enchanteur, elle met en lumière son parcours de vie. Elle a tenu la main de son père, hospitalisé à domicile, jusqu’à la fin de sa vie. « À l’époque, je ne connaissais rien aux soins palliatifs. J’ai toujours aimé le contact avec les gens », elle est donc impliquée depuis longtemps dans les Ehpad. Aujourd’hui, “ nous faisons des visites de chambres. Ce sont des patients, souvent isolés, qui ont besoin d’être écoutés. ».

Marina a eu connaissance de l’association d’Orlando Bernardi via la Russia House. « Je ne suis pas venu parce que j’étais en deuil ou malade. Je voulais juste soutenir, partager ce que je savais faire”. Tombée un peu par hasard dans la marmite de l’entraide, cette pétillante Niçoise d’adoption questionne : “Mais y a-t-il vraiment une coïncidence ?”

Moment d’hésitation. Elle lâche : “J’ai perdu ma grand-mère en plein Covid, en avril 2020. Je n’ai pas pu l’accompagner ni faire des funérailles.” Dans cette petite famille, elle a appris en écoutant les parcours de ceux qu’elle a accompagnés : «Accueillir la souffrance mais ne pas l’accepter».

Et autour de la table, les mots se répètent sans cesse. Respect. Liberté. Écouter. Gentillesse.

Andreï revient les bras pleins de pâtisseries. “Allons-nous partager?” Rires à table. Marina continue : « Le partage est un mot très important chez Azur Ozalis ».

1. Fondée par Alfonso Caycedo, psychiatre, cette sophrologie se revendique « le plus authentique, avec sa méthodologie originale ».

En savoir plus : [email protected] Pour participer à des groupes de discussion, des ateliers, etc. : 06.61.60.38.24. L’adhésion est la 12ème par an, après essai.

Orlando Bernardi, président de l’association. (Photos SL).

Qui est le fondateur d’Azur Oxalis ?

C’est la mascotte du président. Réunis autour de lui, chaque bénévole ou mentor a un mot pour Orlando Bernardi. Le président de l’association Azur Oxalis.

« J’ai été attirée par son dynamisme, sa gentillesse, partage Agata, bénévole.

« Il sait parfaitement s’entourer de professionnels », estime Andreï, bénévole et membre honoraire. « Avec Orlando, il y a une vraie liberté, une confiance », commente Margaret.

Bref, le président est unanime. Avant tout cela, ce jeune retraité a servi 35 ans dans la police monégasque. « J’étais représentant du personnel, donc j’avais un volet social. Et j’ai commencé à aider une personne en deuil. C’est là que je me suis dit que je pouvais apporter quelque chose. Donc pour les familles des policiers, je me suis occupé d’annoncer le décès aux familles, d’aider à l’organisation des obsèques, etc.

Son bébé Azur Oxalis est né après une expérience au sein de l’association. Il tient à préciser : “On parle de choses très profondes mais on rit aussi beaucoup.”

Actes

– Groupe « Partager le deuil » : ils sont organisés tous les 3ème mercredi du mois
– Le livret liberté : des tranches de vie à offrir à ses proches. Les bénévoles – dont Margaret – collectent et notent les souvenirs des personnes qui le souhaitent. « Ce ne sont pas forcément des personnes en fin de vie. Il s’agit peut-être de seniors qui souhaitent transmettre leur mémoire. L’idée est de laisser une trace », commente Margaret, qui propose des séances de shiatsu.
– Visites des services hospitaliers : des bénévoles interviennent dans les services de soins paliatifs.
– Appels : ils s’effectuent par téléphone, visioconférence ou à domicile. Ils concernent les personnes malades, âgées, en fin de vie, endeuillées et leurs proches. “Par ailleurs, cet accompagnement peut également s’étendre aux personnes fragilisées par la perte de capacités physiques ou cognitives ou encore d’un élément important de leur vie (divorce, licenciement, etc.).”
– Ateliers : danse, chant, dessin, sophrologie, yoga etc.
Pour en savoir plus : azuroxalis.fr

Martine, accompagnée puis bénévole : “Je pensais que je n’avais rien à dire”

«J’ai perdu beaucoup de gens que j’aimais. C’est une époque où on ne veut plus rien. C’est un ami qui m’a parlé de l’association. J’y suis allé en pensant que je n’avais rien à dire, juste pour écouter. Et en fait, j’ai raconté ma vie. Ce n’était pas facile. Je ne savais pas si j’allais revenir. Mais ça m’a ouvert beaucoup de portes, ça m’a permis de comprendre certaines choses enfouies. Petit à petit, je me suis rendu compte que cela me faisait beaucoup de bien. Il y a une grande liberté, c’est rare. Martine est désormais bénévole, elle propose notamment des ateliers manuels.

C’est la mascotte du président. Réunis autour de lui, chaque bénévole ou mentor a un mot pour Orlando Bernardi. Le président de l’association Azur Oxalis.

« J’ai été attiré par son dynamisme, sa gentillesse »partage Agata, bénévole.

“On rigole

beaucoup “

« Il sait parfaitement s’entourer de professionnels »de l’avis d’Andreï, bénévole et membre honoraire. “Avec Orlando, il y a une vraie liberté, une confiance”commente Marguerite.

Bref, le président est unanime. Avant tout cela, ce jeune retraité a servi 35 ans dans la police monégasque. « J’étais représentant du personnel, donc j’avais un volet social. Et j’ai commencé à aider une personne en deuil. C’est là que je me suis dit que je pouvais apporter quelque chose. Donc pour les familles des policiers, je me suis occupé d’annoncer le décès aux familles, d’aider à l’organisation des obsèques, etc..

Après une expérience au sein de l’association, son bébé Azur Oxalis est né. « L’azur, pour nous et l’oxalis parce que c’est une plante – qui ressemble à un trèfle – qui pousse dans la rocaille, qui n’a pas besoin de grand chose pour vivre. Il est en fleur à Pâques, fête de la résurrection. Symbole de la mort vers la vie.

Il précise : “On parle de choses très profondes mais on rit aussi beaucoup”.

 
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