Face à l’explosion des catastrophes climatiques, le Sénat a proposé mardi une révision du mode de financement du système d’indemnisation des catastrophes naturelles, une démarche soutenue par un gouvernement qui a également ordonné d’aller plus loin dans l’augmentation du fonds Barnier dédié à la prévention des risques. Inondations, sécheresses… Les événements de ces derniers mois ont conduit la Chambre haute à légiférer pour garantir « l’équilibre » financier du régime du « cat nat », un mécanisme de compensation fondé sur la solidarité nationale mais fragilisé par la hausse des coûts des catastrophes, portés à 6,5 milliards d’euros en 2023.
Ce dispositif est financé par une “surtaxe”, appliquée sur tous les contrats d’assurance habitation familiale, qui passera à partir du 1er janvier 2025 de 12 à 20%, une hausse décidée en urgence pour redonner de l’oxygène à la Caisse centrale de réassurance (CCR), le public français. fonds de réassurance. Le projet de loi de Christine Lavarde (groupe Les Républicains) ne remet pas en cause cette décision, mais entend « automatiser » la revalorisation de cette surprime à partir de 2027, sur la base d’un coefficient révisé tous les trois ans en fonction de l’évolution des affirmations.
“Cela évitera ce que nous connaîtrons tous sur nos factures au 1er janvier : un bond très important car nous n’avons pas augmenté ce taux depuis plus de dix ans, alors même que les coûts des sinistres augmentaient fortement.”a assuré le sénateur des Hauts-de-Seine, espérant un examen rapide du texte par l’Assemblée nationale. Le mécanisme a été largement approuvé par la Chambre haute, à l’exception d’une partie de la gauche qui a reproché à la droite “faire la part belle aux assureurs et un peu moins aux victimes”selon l’écologiste Ghislaine Senée. Les groupes écologistes et communistes se sont également abstenus.
Le gouvernement, cependant, oui “complètement” soutenu la proposition du Sénat, il a jugé « acceptable et juste » par Marie-Agnès Poussier-Winsback, ministre de l’Economie sociale et solidaire.
« Tour de passe-passe » sur le fonds Barnier
Les sénateurs ont également largement voté sur la prévention des risques, trouvant notamment un compromis avec le gouvernement sur la création d’un « prêt vert à taux zéro » (PTZ) pour permettre aux particuliers de réaliser des travaux de prévention des risques. Plusieurs désaccords sont cependant apparus, notamment sur le fonds Barnier, créé en 1995 par l’actuel premier ministre et dédié au financement de travaux visant à réduire la vulnérabilité des bâtiments exposés aux catastrophes naturelles.
Michel Barnier a annoncé sa revalorisation de 75 millions d’euros, pour atteindre 300 millions d’euros en 2025. Mais de nombreux parlementaires estiment que le montant cible devrait être de 450 millions d’euros, si l’on suit l’historique du mode de financement de ce fonds, basé également sur la “surpris à quel point c’est naturel”…et donc sur les contrats d’assurance de personnes. “C’est presque comme un impôt sans nom, c’est comme mentir aux assurés”Christine Lavarde, qui promet de revenir sur le sujet lors des discussions budgétaires à l’automne, a indiqué à l’AFP. Un « tour de passe-passe financier » dénoncé également lundi par le groupe écologiste de l’Assemblée nationale dans un communiqué.