Une frappe dans le nord de Gaza fait près de 100 morts

Près de 100 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont été tués mardi dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, ont indiqué des secouristes locaux, l’ONU déplorant un “horrible conflit” entre Israël et le Hamas en guerre depuis plus d’un an.


Publié à 6h20

Mis à jour à 13h13

Alors que le territoire palestinien assiégé est en proie à une catastrophe humanitaire, l’adoption par le Parlement israélien d’une loi interdisant les activités de l’UNRWA, une agence de l’ONU considérée comme la « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire à Gaza, a suscité un tollé international.

L’offensive israélienne dévastatrice à Gaza a été lancée en réponse à une attaque menée le 7 octobre 2023 contre Israël par le mouvement islamiste Hamas. Le lendemain, en soutien au Hamas, le Hezbollah au Liban a ouvert un front contre Israël voisin avant que des tirs transfrontaliers ne dégénèrent en guerre ouverte en septembre.

Mardi, Naïm Qassem a été nommé chef du Hezbollah libanais en remplacement de Hassan Nasrallah, tué lors d’un raid israélien le 27 septembre près de Beyrouth. “Le compte à rebours a commencé”, a prévenu le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, menaçant Qassem de subir le même sort que son prédécesseur.

Dans le nord de la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé la mort de 93 Palestiniens lors d’une frappe avant l’aube contre la « Résidence familiale Abu Nasr », un immeuble familial de cinq étages, à Beit Lahia, affirmant que 40 personnes sont toujours sous les décombres.

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PHOTO-, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des Palestiniens regardent les décombres de leur immeuble après une frappe israélienne à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 29 octobre 2024.

Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué qu’elle étudiait ces informations.

“Le bâtiment s’est effondré dans la nuit, surprenant les habitants dans leur sommeil”, a déclaré à l’AFP un voisin, Rabie al-Chandagly, 30 ans.

« La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Les gens tentent de sauver les blessés, mais il n’y a pas d’hôpitaux ni de soins médicaux adéquats », a-t-il déclaré.

Un journaliste de l’AFP a vu plusieurs corps enveloppés dans des draps ou des couvertures blanches, extraits des décombres. D’autres sont entassés sur une charrette tirée par des chevaux.

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Des Palestiniens transportent des corps avant des funérailles à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 29 octobre 2024.

Les États-Unis ont exprimé mardi leur consternation et ont déclaré qu’ils exigeaient une explication d’Israël.

“Nous sommes profondément préoccupés par la perte de vies civiles” dans cette “horrible frappe aux résultats horribles”, a déclaré aux journalistes le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

Des négociations ?

Depuis le 6 octobre, l’armée israélienne mène une offensive dans le nord de Gaza, notamment à Jabalia, pour empêcher les combattants du Hamas de s’y regrouper.

Elle a affirmé mardi avoir tué « une quarantaine de terroristes » à Jabalia, annoncé la mort de quatre soldats dans le nord de Gaza et poursuivi ses bombardements ailleurs dans le territoire.

L’attaque du 7 octobre 2023 a fait 1.206 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité. Sur les 251 personnes kidnappées lors de l’attaque, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

En représailles, Israël a promis d’anéantir le mouvement palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et a lancé une offensive qui a tué au moins 43 061 Palestiniens, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.

Après des négociations lundi au Qatar impliquant Israéliens et Américains sur un accord pour la libération des otages, les autorités israéliennes ont annoncé que les discussions “se poursuivront dans les prochains jours entre les médiateurs et le Hamas”.

« Des conséquences dévastatrices »

Alors qu’Israël accuse les employés de l’UNRWA, l’agence pour les réfugiés palestiniens, d’avoir participé à l’attaque du 7 octobre, son Parlement a adopté lundi un texte qui interdit ses activités “sur le territoire israélien”, y compris à Jérusalem-Est, occupée par Israël.

Un deuxième texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l’UNRWA, ce qui devrait perturber considérablement les activités de l’agence.

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ARCHIVES PHOTOS AGENCE FRANCE-PRESSE

Des gens passent devant le siège endommagé de l’UNRWA dans la ville de Gaza.

Israël, qui assiège Gaza, contrôle strictement toute entrée d’aide internationale à Gaza, vitale pour les 2,4 millions d’habitants du territoire menacé de famine selon l’ONU.

Plusieurs capitales européennes et organisations onusiennes ont dénoncé cette interdiction. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré craindre des « conséquences dévastatrices » pour les Palestiniens.

« Le plus dangereux »

Qualifiant la guerre à Gaza de « conflit horrible », l’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient, Tor Wennesland, l’a qualifié de « moment le plus dangereux au Moyen-Orient depuis des décennies », tout comme les guerres au Liban, à Gaza, ainsi que le cycle d’attaques et de réponses entre les deux pays. Israël et l’Iran ont fait craindre une conflagration.

Au Liban, l’armée israélienne mène depuis le 23 septembre d’intenses frappes quotidiennes, principalement contre les bastions du Hezbollah. Et ses troupes lancent une offensive terrestre dans le Sud le 30 septembre.

Mardi, des chars israéliens ont été repérés à six kilomètres de la frontière, près du village de Khiam, leur incursion la plus profonde selon l’agence de presse libanaise ANI.

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban pour permettre le retour vers le nord d’Israël de 60 000 habitants déplacés par les roquettes tirées depuis le Liban depuis le début de la guerre à Gaza.

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PHOTO BILAL KASHMAR, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un homme inspecte les destructions sur le site d’une frappe aérienne israélienne dans la ville de Tyr, au sud du Liban, le 29 octobre 2024.

Plus de 1.700 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

Interposée entre l’armée israélienne et le Hezbollah, la Force de paix de l’ONU au Liban (FINUL) a indiqué qu’une roquette tirée “probablement” par le Hezbollah ou ses alliés a touché son quartier général et blessé légèrement des soldats de la paix.

 
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