Les raisons des fluctuations monétaires du prix du dinar sur le marché parallèle et celui du cours officiel

Les raisons des fluctuations monétaires du prix du dinar sur le marché parallèle et celui du cours officiel
Les raisons des fluctuations monétaires du prix du dinar sur le marché parallèle et celui du cours officiel
Le taux officiel du dinar algérien est passé (taux d’achat) de 4,94 dinars pour 1 dollar en 1970, à 5,03 dinars pour 1 dollar en 1980 et selon la Banque d’Algérie le taux au 24 mai 2024 est de 134,5025 dinars pour le dollar. dollar et 145,5990 dinars pour un euro avec un écart par rapport au marché parallèle de plus de 65%.

Tags: monnaie, Dinar, euro, dollar, marché parallèle, taux officiel, monnaie, change, Algérie,

Par Abderrahmane Mebtoul, Docteur d’État en Sciences Economiques, Professeur des Universités, ancien directeur d’études au Ministère de l’Energie et de Sonatrach, président de la commission transition énergétique de la société civile des 5+5+ Allemagne 2019/2020 et expert indépendant auprès des institutions internationales depuis 2021.

La richesse d’une Nation repose sur la bonne gouvernance et la valorisation des connaissances et l’appréciation d’une monnaie, d’autant que le pouvoir d’achat des citoyens est fonction de l’augmentation de la production et de la productivité, le paiement de salaires sans contrepartie productive entraînant nécessairement le long terme vers une dérive sociale

1-Evolution du cours officiel du dinar algérien et sur le marché parallèle

Le taux officiel du dinar algérien est passé (taux d’achat) de 4,94 dinars pour 1 dollar en 1970, à 5,03 dinars pour 1 dollar en 1980 et selon la Banque d’Algérie le taux au 24 mai 2024 est de 134,5025 dinars pour le dollar. dollar et 145,5990 dinars pour un euro avec un écart par rapport au marché parallèle de plus de 65%. Concernant la cotation au niveau de la sphère informelle qui est souvent amplifiée par l’instabilité juridique et monétaire et non par la maîtrise du processus inflationniste qui favorise les rentes spéculatives, au cours de l’année 2011, le dinar algérien était coté en moyenne annuelle à 135 dinars. pour 1 euro, le 8 octobre 2022, à 209 Dinars 1 Euro, plus précisément le 22 septembre 2022, à 227 Dinars à l’achat et 229 Dinars à la vente, le dollar américain à 210 Dinars à l’achat et 212 Dinars à la vente, le Le 23 mai 2024, l’euro à la vente est de 242 dinars et pour le dollar qui connaît une petite appréciation, à la vente est de 225 dinars contre 222 dinars courant mars 2024.

La Banque d’Algérie dans sa note économique de février 2024 indique que la circulation monétaire hors banques représente 33,35% de la masse monétaire globale en Algérie, soit quelque 7,395 milliards de dinars à fin septembre 2022, contre 6,712 milliards de dinars à fin septembre. 2022. à fin décembre 2021, au taux de 137 dinars le dollar soit 53,98 milliards de dollars, traduisant un état de sous-bancarisation alors que dans les pays développés les plus bancarisés, la part de la circulation monétaire ne dépasse guère les seuils de 4 à 5 % du masse monétaire mondiale (voir étude sous la direction du Professeur Abderrahmane Mebtoul- Institut Français des Relations Internationales IFRI Paris), les enjeux stratégiques de la sphère informelle -2013-reproduits dans une synthèse actualisée dans la revue Stratégie IMDEP du Ministère de la Défense nationale d’octobre 2019).

La sphère informelle est amplifiée par l’évasion fiscale et la corruption à travers la surfacturation et le trafic frontalier de biens subventionnés, qui affectent le prix final des biens et accroissent le processus inflationniste. Le directeur général des impôts a fait état, le 4 avril 2023, de 6.000 milliards de dinars d’impôts non perçus, soit au taux de 137 dinars pour un dollar, soit 43,79 milliards de dollars. Pour lutter contre la sphère informelle, le gouvernement a décidé d’accélérer la digitalisation. Cela nécessite également un système d’information fiable en temps réel, pour privilégier les bureaux de change alimentés en grande partie par la Banque d’Algérie, dont l’écart de vente entre l’officiel et le parallèle doit être inférieur à 10/15% et pour introduire la monnaie numérique, sans avoir à confondre. avec des cryptomonnaies qui circulent sur Internet en dehors de tout établissement bancaire.

2.- Les cinq raisons de la faiblesse de la cotation officielle du dinar et de l’écart avec le marché parallèle

Premièrement, le niveau de croissance économique et donc le niveau de production et de productivité. Un rapport officiel du premier ministère algérien repris par l’APS en 2020 montre qu’au cours des trente dernières années l’assainissement des entreprises publiques a coûté au trésor plus de 250 milliards de dollars alors que 80% sont revenus à la case départ. . Pour la Banque Mondiale dans son rapport du 22 mai 2024, le PIB de l’Algérie a atteint 239,9 milliards de dollars avec un PIB par habitant de 5.260 dollars, avec une prévision de 256,7 milliards de dollars en 2024 à 265, 8 milliards en 2025 et 275,4 milliards de dollars en 2026. tandis que pour le FMI, données légèrement différentes, le PIB de l’Algérie devrait s’élever à 270 milliards de dollars contre 243 en 2023, propulsant l’Algérie à la troisième place des économies africaines derrière l’Afrique du Sud et l’Egypte et devant le Nigeria. Un point d’accord entre ces deux institutions est que le niveau du PIB algérien est largement irrigué directement et indirectement par le financement d’autres secteurs à travers les revenus des hydrocarbures, soit 92% des revenus en devises et y compris les dérivés inclus dans la section hors hydrocarbures pour 67 %, soit entre 97/98% et que toute baisse ou augmentation des revenus des hydrocarbures qui maintiennent la cotation du dinar à environ 70% influence à la fois le niveau du PIB et la cotation du dinar.

Deuxièmement, les surcoûts des projets influencent le niveau de productivité et donc indirectement sur la cotation du dinar, sans compter la surfacturation des projets en dinars algériens, ce qui explique les surcoûts des projets de mauvaise exécution, notamment dans les BTPH, capital légal. transferts. profitant de la distorsion du taux de change de plus de 65% entre le marché officiel et celui du marché parallèle, passent par les banques souvent publiques qui monopolisent plus de 85/90% des crédits accordés, les banques privées malgré leur nombre étant marginal, au cours officiel du dinar à travers des importations par surfacturation, favorisant également le trafic aux frontières des produits subventionnés (farine, huile et). Ces sommes sont souvent converties en investissement en vue de l’achat d’une valeur sûre, un bien immobilier.

Troisièmement, le niveau du déficit budgétaire. La dépréciation officielle du dinar outre son impact inflationniste, 85% des matières premières et équipements des entreprises publiques et privées étant importées, le taux d’intégration ne dépassant pas 15% en 2023, permet d’atténuer le déficit budgétaire qui en référence à Selon la loi de finances 2024, le budget de l’Etat prévoit des dépenses de 15.275,28 milliards DA et des recettes de 9.105,3 milliards DA, soit un déficit budgétaire d’environ 46 milliards de dollars. En effet, en raison de la baisse des revenus de Sonatrach par rapport à 2022, qui étaient de 60 milliards de dollars pour un prix moyen de 106 dollars le baril et de 16 dollars le MBTU pour le gaz, avec une moyenne de 80 dollars pour l’année 2023 et 11/12 dollars par MBTU le chiffre d’affaires était de 50 milliards de dollars pour une moyenne de 80 milliards de dollars et 55 milliards de dollars en 2023 en incluant les recettes hors hydrocarbures (sources statistiques douanes et ONS) et avec la même tendance les revenus de Sonatrach devraient encore être autour de 50 milliards de dollars en 2024. Cette dépréciation du dinar officiel permet d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations aussi bien en dollars qu’en euros converties en dinars dévalués). Cette dernière accentue l’inflation des produits importés (équipements), des matières premières, des marchandises, un montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de voyage, par le consommateur à titre d’impôt indirect, le une entreprise qui ne peut soutenir ces mesures que si elle améliore sa productivité.

Quatrièmement, la demande provient des citoyens ordinaires qui voyagent : des touristes, des personnes se faisant soigner à l’étranger et des hajis en raison de la faible allocation en devises, d’environ 100 euros. Cette situation est accentuée par les pénuries qui amplifient le commerce dit des « sacs à provisions », qui n’est pas combattu par des mesures administratives. Par ailleurs, ce sont les agences de voyages qui, faute de bénéficier du droit de change, ont recours aux monnaies du marché noir pour importer des services. La plupart du temps, ils exportent des devises au lieu de les importer comme le voudrait la logique touristique et certaines grandes fortunes utilisent le marché parallèle pour le transfert de devises, puisque chaque Algérien et étranger a droit par voyage à 1000 euros non déclarés, certains utilisant leurs employés pour augmenter le montant. , conduisant certainement, par méfiance, à une fuite importante des capitaux.

Cinquièmement, pour se prémunir contre l’inflation, et donc la dégradation du dinar algérien, on accentue la déthésaurisation des ménages qui, face à la dégradation de leur pouvoir d’achat, placent des sommes importantes sur le marché, alimentant l’inflation, plaçant leur capital-argent en argent réel. l’immobilier, l’achat de biens durables très demandés comme les pièces détachées, faciles à stocker, l’achat d’or ou de devises fortes. L’anticipation d’une dévaluation rampante du dinar, a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, y compris le taux d’intérêt des banques. ce qui devrait le relever de plusieurs points, s’ils veulent éviter, comme par le passé, une consolidation via les rentes des hydrocarbures, l’ajustement au taux d’inflation réel et toute baisse du taux d’intérêt en dessous du taux d’inflation pour relancer l’investissement à valeur ajoutée doivent être supportés par le Trésor public.

En conclusion, tout retour à la confiance des citoyens et des investisseurs, sans laquelle aucun développement n’est possible, suppose une stabilité juridique et monétaire qui doit éviter l’illusion monétaire car la monnaie, tout comme le stock d’or, est un signe permettant aux échanges de se réaliser. pas créer de richesse. Le cadre macro-financier en Algérie est relativement stabilisé en mai 2024, ce qui lui laisse une marge de manœuvre dans ses choix stratégiques. En 2023, la dette publique était de 49,5% du PIB et la dette extérieure d’environ 1,6% du PIB, avec des réserves de change de 68,9 milliards de dollars, soit 14,1 mois d’importations, grâce à un prix moyen du baril de 84 dollars, un taux de change de 142 dinars pour 1 dollar américain, même si le déficit budgétaire selon le FMI s’est creusé entre 2022/2024.

Le PIB par habitant était de 4 982 dollars, les données mondiales masquant les disparités sociales, l’inflation de 9,3% en 2022 et 2023, on prévoit une baisse pour 2024 d’environ 5% et le chômage avoisine 14% de la population active. , affectant paradoxalement les diplômés. Pour les perspectives à court terme, le FMI les estime globalement positives, avec une croissance réelle prévue en 2024 de 3,8% et de 3,1% en 2025, soutenue en partie par d’importantes dépenses budgétaires via les recettes des hydrocarbures. L’Économie étant avant tout politique comme nous l’ont enseigné les classiques de l’Économie et de la Sociologie, notamment Ibn Khaldoun Adam Smith David Ricardo, Karl Marx, Joseph Schumpeter et plus près de nous les institutionnalistes prix Nobel, la structure des sociétés modernes s’est d’abord construite sur des valeurs. et une moralité qui a permis la création de richesses permanentes, d’où l’importance de réformes institutionnelles et micro-économiques profondes supposant une volonté politique claire de changement et une large cohésion sociale. cela fait référence au mode de gouvernance.

Sbderrahman Mebtoul, [email protected]

Source : La Sentinelle, 26/05/2024

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