Russie, Azerbaïdjan, Chine… La France est-elle trop molle face aux ingérences étrangères ? – .

Russie, Azerbaïdjan, Chine… La France est-elle trop molle face aux ingérences étrangères ? – .
Russie, Azerbaïdjan, Chine… La France est-elle trop molle face aux ingérences étrangères ? – .

l’essentiel
Visée par des puissances étrangères comme la Russie, l’Azerbaïdjan ou encore la Chine ces dernières semaines, la France semble réticente à se protéger du danger d’ingérences étrangères. Par manque de moyens ou de volonté politique ?

La France est-elle trop molle dans sa réponse aux ingérences étrangères ? Pour Louis Duclos, analyste géopolitique, la question mérite d’être posée. Cette dernière évoque notamment un « sentiment de laisser-faire de plus en plus inacceptable ». « Attaquer la France semble facile car il n’y a pas de réponse. On peut « se débarrasser » du Mali, du Niger, enflammer les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie, faire des tags antisémites, des cyberattaques, et on ne dit jamais rien. C’est un peu l’image renvoyée.»

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L’automne dernier, le rapport annuel d’activité de la Délégation parlementaire au renseignement mettait en avant la vulnérabilité de la France à ces nombreuses opérations de déstabilisation. Rapporteure d’une proposition de loi sur le sujet examinée ce mercredi par le Sénat, la parlementaire Agnès Canayer (LR) concède un certain impuissance, s’adressant à - : “aujourd’hui, nous sommes privés des moyens de lutter”. Et l’élu précise : « [Ces ingérences] profiter des terrains fragilisés et des situations de crise pour pouvoir les attiser, les exacerber par de fausses manipulations et des cyberattaques.»

Le constat est également partagé par l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) – sollicitée par la Haute Autorité pour la transparence dans la vie publique (HATVP) – qui a souligné dans un rapport publié le mois dernier que le dispositif hexagonal de lutte contre les ingérences était « incomplet ». . Il y a donc des trous dans la raquette pour se prémunir du danger.

“Nous ne voulons pas jouer avec les mêmes armes que l’ennemi”

Le projet de loi, déjà largement adopté à l’Assemblée nationale il y a deux mois, prévoit d’instaurer une obligation pour les représentants d’intérêts étrangers qui font du lobbying en France de s’inscrire sur un registre national, géré par la HATVP) avec un régime de sanctions pénales pour les contrevenants. Autre mesure avancée : l’extension aux cas d’ingérence étrangère d’un système expérimental de surveillance algorithmique lancé en 2015, destiné à identifier les données de connexion sur internet. Cette dernière n’est pour l’instant autorisée que pour la prévention du terrorisme.

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Au-delà du cadre législatif, Louis Duclos estime également que la France dispose de ressources suffisantes pour rendre la pareille aux États cherchant à nuire à ses intérêts. “Peut-être que nos services mènent des actions en Russie à notre insu”, dit-il. «Il est possible de répondre à la Russie, mais il y a un manque de volonté politique, car nous voulons toujours garder la porte ouverte avec Moscou le jour où viendra le temps des négociations de paix avec l’Ukraine.»

ud83cudde8ud83cuddf5ud83cudde6ud83cuddffL’Azerbaïdjan se permet de lancer des campagnes de déstabilisation contre la France, et nous ne faisons rien.

C’est désormais chaque semaine que nous assistons à des actes d’ingérence ou d’espionnage à notre encontre. Russie, Chine, Azerbaïdjan…

Le sentiment qui en ressort est… https://t.co/p4SNyUrCGA

-Louis Duclos (@ObsDelphi) https://twitter.com/ObsDelphi/status/1791056480449232968?ref_src=twsrc%5Etfw

« Mais ce qui me paraît étonnant, ajoute Louis Duclos, c’est que sur la question de l’ingérence de l’Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie, il n’y a pas eu de colère majeure de la part de l’Elysée. Laisser la France se laisser déstabiliser ainsi par l’Azerbaïdjan est sans doute incompréhensible que l’on ne veuille pas jouer avec les mêmes armes de l’ennemi.

 
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