Moscou ou Bruxelles ? Autoritarisme conservateur ou démocratie libérale ? C’est le choix auquel sont confrontés les peuples européens issus de l’empire soviétique. Cela ne se fait pas sans hauts et bas, sans drames, sans flashbacks parfois. Aucun des événements qui se produisent de l’autre côté du continent, comme aujourd’hui en Géorgie, ne peut nous laisser indifférents. Sans rester aveugle aux profondes divisions présentes dans ces sociétés, notre devoir est de soutenir ceux qui croient en notre modèle et qui souhaitent nous rejoindre. Ouvrons vite la porte aux institutions de notre destin commun.
En Géorgie, les élections viennent de rendre la victoire au gouvernement sortant, pro-russe. L’opposition pro-occidentale dénonce des fraudes et appelle à manifester. L’Arménie voisine tente de se libérer de la domination russe et de « se déplacer vers l’ouest ». En Moldavie, le vote très équilibré oppose les deux tendances : le second tour de l’élection présidentielle aura lieu dimanche. En Bulgarie, la crise politique s’aggrave : sept élections à partir de 2021 ! – sans qu’aucune majorité ne se dégage. En Serbie, le modèle russe semble prévaloir. Ce mouvement géopolitique et idéologique des plaques tectoniques a provoqué la guerre en Ukraine. Tout a commencé en 2014 au nom d’un choix, plutôt de Bruxelles que de Moscou.
Si le camp occidental s’est beaucoup étendu vers l’Est, on constate aussi des reculs, comme en Hongrie. Autrefois en première ligne contre la domination soviétique, avec la révolution de 1956 puis avec le démantèlement du rideau de fer, la Hongrie est aujourd’hui le pays le plus proche de Moscou. Il n’est pas surprenant que Viktor Orban se soit précipité en Géorgie lundi pour soutenir le gouvernement pro-russe. En revanche, il est inacceptable qu’il le fasse alors que son pays assure la présidence tournante de l’UE.
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