Parler de votre travail à votre partenaire est-il vraiment une bonne idée ? – Édition du soir Ouest-France – .

Parler de votre travail à votre partenaire est-il vraiment une bonne idée ? – Édition du soir Ouest-France – .
Parler de votre travail à votre partenaire est-il vraiment une bonne idée ? – Édition du soir Ouest-France – .

Correspondance, Valérie PARLAN.

Le soir, en rentrant du travail, les couples se racontent souvent leur journée. Un moment essentiel pour comprendre les difficultés de chacun, ou pour communiquer sur ses projets. Mais parfois, impliquer trop ses collègues dans la conversation peut être intrusif.

Scènes quotidiennes, le soir, dans nos maisons : le couple rentre du travail et pose la question ” Comment s’est passée ta journée ? », l’un des deux partenaires se lance dans l’histoire. Au menu, sa énième dispute avec ses collègues ou son supérieur hiérarchique, le débriefing de son dernier gros contrat, une rencontre prometteuse…

Des échanges que Sophia, 41 ans, trouve parfois un peu intrusifs : « Je ne connais les collègues de mon partenaire que par leur nom. Mais il m’en parle si souvent que j’ai l’impression qu’ils sont à table avec nous ! Même si je comprends son besoin de partager son travail avec moi, je ne pense pas que son bureau devrait avoir autant d’espace dans notre maison. »

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Pour Soazig Castelnérac (1) concepteur de Save Your Love Date, d’outils et d’un podcast pour favoriser la communication au sein des couples, ces conversations autour du travail de chacun sont pourtant essentielles. « Nous passons les trois quarts de notre journée au bureau, il est donc normal de dire à nos partenaires ce que nous sommes et ce que nous y vivons. »

Dire ou décharger

Ne rien dire, ce serait même, pour elle, “C’est mauvais signe, car il est important de connaître la vie de chacun en dehors de la sphère intime”. Et ceux qui exigent de laisser le travail à la maison, “Je ne pense pas que beaucoup d’entre eux y parviendront!” ».

Mais entre raconter et décharger, il y a une différence. « Il y a un équilibre à trouver entre le côté factuel de ce qui s’est passé dans la journée et le côté émotionnel. » C’est ce que Sophia considère comme vite ingérable. « Lorsqu’il s’est heurté à son manager, je n’ai que sa version des faits, donc je ne peux qu’être d’accord avec ses ressentiments, son stress. Cela ne l’aide pas beaucoup à avancer… »

En cas de tension au travail, en tant que conjoint, vous ne recevez qu’une seule version des faits, ce qui n’aide pas forcément. (Photo d’illustration : Getty Images / iStockphoto)

L’incompréhension du conjoint dans sa dimension professionnelle est parfois un des moteurs de l’infidélité amoureuse : « Ce n’est pas un hasard si le lieu de travail est l’un des premiers lieux d’infidélité dans un couple. Nous nous tournons vers une relation qui vous écoute, passe beaucoup de temps avec vous, partage vos émotions, vos projets… »

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D’où, pour Soazig Castelnerac, l’idée de favoriser les rencontres des mondes professionnels respectifs : « Nous organisons des journées de découverte des métiers des parents pour les enfants, alors pourquoi ne pas imaginer des apéros entre collègues, des visites de chantiers pour que chacun pose des images et des visages sur la réalité de l’autre ? »

Travailler à domicile, un vrai métier !

Lorsque les intérêts du couple pour le travail diffèrent ou qu’il n’y a pas ou pas d’activité professionnelle, il n’est pas facile de créer des échanges équilibrés. « Les conversations sur le travail ne peuvent être productives que si les deux personnes parlent de leur vie quotidienne. Par exemple, quand l’un des deux est à la maison, il a aussi des choses à partager », insiste Soazig Castelnerac.

« Les conversations sur le travail ne peuvent être productives que si les deux personnes parlent de leur quotidien », estime Soazig Castelnerac. (Photo d’illustration : Getty Images / iStockphoto)

Ce qui ne va pas, c’est lorsque l’un des deux minimise automatiquement le travail de l’autre. « Les tâches domestiques, il faut le rappeler, sont un vrai travail ! » Son conseil : que chacun prenne soin d’interroger l’autre pour “lui proposer un vrai dialogue”.

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Le déséquilibre peut aussi survenir lorsque l’on voit que l’autre se sent mal dans son travail, voire flirte avec l’autre. Burnout ou des situations de harcèlement. Au-delà de l’écoute, que faire lorsque sa santé souffre ? « Le conjoint ne peut pas être le soignant, le coach. En revanche, il peut orienter l’autre vers un accompagnement auprès de professionnels en cas de mal-être au travail. »

(1) Auteur de Les 5 clés d’un amour durableÉditions Eyrolles.

 
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