«J’aime le rencontrer et ne pas partager le quotidien avec lui»

«J’aime le rencontrer et ne pas partager le quotidien avec lui»
«J’aime le rencontrer et ne pas partager le quotidien avec lui»

« Mon divorce, il y a cinq ans, a été un tsunami dans ma vie, confie Véronique. Quelques mois plus tôt, mon désormais ex-mari m’avait avoué sans détour qu’il avait rencontré quelqu’un, que c’était sérieux et qu’il n’avait plus vraiment de sentiments pour moi, depuis plusieurs années. Je n’ai rien vu venir. Gabriel était mon amour d’enfance et je pensais sincèrement passer le reste de ma vie avec lui. Mon histoire est sans doute tristement banale, mais une chose est sûre : elle m’a laissé pantois. »

Après sa rupture avec le père de ses enfants, cette technicienne en pharmacie croyait fermement qu’elle n’aurait plus jamais de papillons dans le ventre. «C’était comme si j’avais perdu un morceau de moi», raconte la mère. Il est difficile de croire encore en l’amour quand on a l’impression de n’être plus personne. Et puis, un jour, Jean-Philippe est entré dans la vie de Véronique, presque par effraction. « Je déjeunais seule à la terrasse d’un café du Marais, raconte-t-elle. Il était assis à la table voisine et il s’est soudainement tourné vers moi, avec un grand sourire, me demandant ce que je choisirais au menu si j’étais à sa place. Dans ses yeux, j’ai tout de suite lu que j’étais attirante. »

Un coup de foudre en terrasse ?

Lorsque l’ingénieur en architecture lui tend sa carte de visite, alors qu’il s’apprête à partir, le quinquagénaire hésite un quart de seconde avant de la prendre, mais le soir même, elle lui envoie un SMS. « J’avais très envie de reprendre contact avec lui, mais je ne savais pas trop comment m’y prendre, explique-t-elle, un peu amusée. C’est vrai que j’avais perdu les codes de la séduction depuis longtemps. Alors, je lui ai simplement dit que je n’arrivais pas à croire qu’il n’avait, avant ce jour, jamais essayé la salade de quinoa et que j’espérais qu’il trouverait que c’était un bon choix. C’était un peu nul, je l’avoue, mais je n’avais pas trouvé mieux. »

Le sexagénaire lui répond dans une seconde. « Il m’a dit, après, qu’il savait que j’allais lui écrire tout de suite », s’amuse le quinquagénaire. Il attendait donc patiemment mon message, les yeux rivés sur son écran. » Cela fait bientôt trois ans que Jean-Philippe a redonné goût au bonheur à Véronique. « Il est tendre, délicat, attentif », jure-t-elle. Avec lui, je peux aborder tous les sujets qui me tiennent à cœur, sans jamais avoir peur du ridicule. Je ne veux pas avoir l’air prétentieux, mais il est, à mon avis, l’homme dont toute femme rêve. Véronique adore rencontrer son amoureux à Paris.

Mélanger nos brosses à dents et se marcher sur les pieds dans la salle de bain ne me fait pas rêver

Deux ou trois fois par semaine, voire plus, ils se promènent ensemble dans un quartier, voient une exposition ou vont au restaurant (et pas seulement pour déguster des salades de quinoa, car Madame a décidé d’élargir sérieusement l’horizon culinaire de monsieur, qui en gros réduit à la viande et aux féculents). Véronique, bien sûr, aime aussi retrouver son compagnon chez lui (ou chez lui) et se blottir contre lui jusqu’au bout de la nuit. Oui mais voilà, elle apprécie aussi tous ces petits moments où elle se retrouve seule. «Je peux ensuite dormir sur le matelas et traîner en pyjama pilou jusqu’à midi si je veux», dit-elle. Ou même simplement lire en silence sur le canapé du salon. Ce que j’aime dans la vie à la maison, c’est que nous décidons des moments que nous voulons passer ensemble. J’aime qu’on ne soit pas collés les uns aux autres 24h/24 et 7j/7, qu’on puisse chacun garder un jardin secret et surtout qu’on ne soit pas obligé de partager les fardeaux du quotidien. Mélanger nos brosses à dents et se marcher sur les pieds dans la salle de bain ne me plaît vraiment pas.

Il se sent chez lui plus comme un invité que comme mon amant

Nous nous manquons parfois, c’est sûr, mais la distance crée du désir, la perspective de la prochaine rencontre est toujours une fête. Quand je vais voir Jean-Philippe, je m’habille (je mets du rouge à lèvres et je mets des talons par exemple) et je sais que nos échanges seront toniques et joyeux, car nourris des expériences que chacun de nous a vécues. en l’absence de l’autre. » Autant dire que Véronique ne se sent pas prête à sacrifier seule tous ces moments précieux, qui lui permettent de prendre soin d’elle, de ne pas s’oublier pour son homme, mais aussi d’entretenir la flamme dans son couple.

Le problème? Contrairement à sa compagne, Jean-Philippe se verrait vivre plus souvent ensemble les petits moments banals du quotidien. Et il commence à trouver la situation pesante. «Je vois qu’il en a marre de devoir toujours négocier là où on se voit», explique Véronique. Et me sentir chez moi plus comme un invité que comme mon amant. » Depuis quelques temps, la quinquagénaire se pose beaucoup de questions, car s’il craint que cette séparation physique ne finisse par nuire à leur relation, elle a plutôt peur qu’un rapprochement ne les éloigne davantage. «Je ne sais pas comment faire», admet-elle. Mais la seule chose dont je suis sûr, c’est que je ne veux pas perdre Jean-Philippe.

 
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