TotalEnergies maintient le cap, mais les actionnaires contestent

Le siège de TotalEnergies à La Défense, à Courbevoie, à Haust-de-Seine, le 24 mai 2024 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a vu son mandat renouvelé pour trois ans vendredi lors de l’assemblée générale annuelle du groupe centenaire, mais plus d’un actionnaire sur cinq a voté contre le bilan et la stratégie climatique du groupe, une proportion en hausse.

Celui qui dirige depuis dix ans la première entreprise française en termes de chiffre d’affaires a promis vendredi de garder “le cap” lors de cette assemblée générale qui s’est finalement déroulée sans heurts, à distance des militants écologistes qui dénoncent les énergies fossiles. Plus de 75% des actionnaires ont approuvé son renouvellement, soit un score proche du score d’il y a trois ans (77%).

Sur le climat, Patrick Pouyanné, 60 ans, veut en tout cas se démarquer de ses concurrents BP et Shell, qui ont annoncé un ralentissement du rythme de leur transition énergétique, alors qu’il se targue de diriger « le groupe pétrolier le plus impliqué dans le secteur énergétique ». transition », que conteste le think tank Carbon Tracker au profit de l’entreprise italienne Eni.

“Je vous le confirme, inutile de le dire, mais si certains en doutent, nous maintiendrons le cap de cette stratégie équilibrée”, entre pétrole et gaz d’un côté, et énergies bas carbone de l’autre, a déclaré le PDG , dont l’entreprise se targue d’être plus rentable, moins endettée et de plus en plus généreuse envers ses actionnaires.

“TotalEnergies démontre chaque jour qu’il est possible à nouveau d’être une entreprise rentable, même la plus rentable, tout en se transformant” et “en investissant dans les énergies de demain”, a-t-il ajouté. Tout en rappelant qu’il était « nécessaire » de mettre en production de « nouveaux » gisements pétroliers pour répondre à la demande mondiale, contrairement à l’Agence internationale de l’énergie qui recommande l’abandon de tout nouveau projet pétrolier et gazier. Des recommandations semblables à une « nouvelle Bible », a-t-il ironisé au Sénat.

Mais les actionnaires sont moins positifs à l’égard du rapport climatique annuel du groupe, dans lequel il décrit comment il compte stabiliser sa production pétrolière et augmenter sa production de gaz en misant sur le gaz naturel liquéfié, en même temps que les énergies renouvelables, pour un bilan carbone lié. à la combustion de ses produits enfin stable d’ici 2030. Alors que 89% l’approuvaient l’an dernier, ils n’étaient que 79,7% cette année.

Une centaine d’arrestations devant Amundi

Des militants de Greenpeace affichent un portrait géant de Patrick Pouyanne, directeur général de TotalEnergies, lors d’une manifestation devant l’assemblée générale du groupe, à La Défense, près de Paris, le 24 mai 2024 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Contrairement à l’année dernière, les militants écologistes n’ont pas réussi à perturber l’assemblée générale, qui n’a pas eu lieu à Paris mais au siège de La Défense, plus facile à protéger.

Dès 9 heures du matin, des militants de Greenpeace avaient déployé une gigantesque banderole « Wanted » au visage de Patrick Pouyanné sur un immeuble voisin, avant que la police ne la démonte.

Outre 200 policiers, de nombreux agents de sécurité privés protégeaient la tour entourée de grilles. Des précautions si lourdes que deux actionnaires ont interpellé le PDG lors de l’assemblée en raison des retards d’entrée ou du scellement des téléphones pendant la durée de l’assemblée générale.

TotalEnergies dit avoir choisi sa tour de 48 étages pour éviter « d’immobiliser un quartier de Paris » comme en 2023. Patrick Pouyanné a néanmoins promis de faire mieux l’année prochaine.

D’abord tendu, compte tenu des perturbations redoutées, comme les risques de jets de projectiles sur la tour de verre, le PDG s’est progressivement détendu.

La tension s’est en effet concentrée lors d’une autre assemblée générale, à Paris, celle du gestionnaire d’actifs français Amundi, l’un des premiers actionnaires de TotalEnergies, où des centaines de militants d’Extinction Rebellion se sont rassemblés scandant « Amundi complice ».

Plusieurs dizaines de personnes sont entrées de force dans les locaux, avant de repartir. Des dégâts ont été commis et neuf agents de sécurité ont été transportés à l’hôpital, a indiqué une Source à la préfecture de police.

Plus de 100 d’entre eux ont finalement été interpellés, un volume exceptionnel autour d’une AG.

Ouganda

Manifestation de militants écologistes devant le siège de TotalEnergies lors de l’assemblée générale du groupe, à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, le 24 mai 2024 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Lors des traditionnelles questions-réponses au PDG, le défenseur des droits humains ougandais Maxwell Atuhura l’a interrogé sur le mégaprojet devenu symbole de la lutte anti-pétrolière (puits Tilanga/oléoduc EACOP), pour lequel des milliers de ménages ont dû céder leur atterrir.

“Notre volonté est de résoudre ces questions par le dialogue”, a répondu Patrick Pouyanné, évoquant une quarantaine de cas restant en litige, avant d’admettre : “nous ne disons pas que ce que nous faisons est toujours parfait”.

Des militants de plusieurs organisations, dont Extinction Rebellion, réclament « l’abandon » de projets en Ouganda/Tanzanie mais aussi au Mozambique et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Le fougueux dirigeant a aussi solennellement réitéré à ses actionnaires qu’il n’envisageait pas de quitter la France, après la polémique suscitée par ses déclarations sur une éventuelle délocalisation de la cotation principale du groupe de Paris vers la Bourse de New York, qui avait fait réagir Emmanuel Macron. .

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