Les responsables iraniens ont exprimé leur « profonde inquiétude » suite aux frappes israéliennes qui ont détruit des systèmes de défense aérienne essentiels, laissant vulnérables des infrastructures énergétiques et économiques vitales. « Les conséquences économiques pourraient être très graves pour l’Iran. Nous devons agir avec sagesse et ne pas maintenir les tensions », déclare Hamid Hosseini, expert de l’industrie pétrolière iranienne.
L’opération, fruit de deux décennies de développement selon la radio israélienne Kan, visait la base secrète de Parchin près de Téhéran, un ancien site de recherche sur les armes nucléaires, ainsi qu’une usine de fabrication de drones. Au moins douze mélangeurs planétaires, utilisés pour produire du combustible solide pour les missiles balistiques à longue portée, ont été touchés. « Ces mélangeurs industriels sont difficiles à produire et leur exportation est contrôlée. L’Iran les a importés au fil des années à un prix élevé et aura du mal à les remplacer », explique Decker Eveleth, analyste au groupe de réflexion CNA. Selon le site Elaph, la réparation de l’usine détruite pourrait prendre deux ans.
Quatre systèmes de défense aérienne S-300 d’origine russe ont également été détruits, en plus de celui neutralisé en avril dernier. Les attaques visaient spécifiquement les défenses protégeant le complexe pétrochimique Bandar Imam Khomeini, son port adjacent et la raffinerie d’Abadan, dans la province du Khouzistan.
“Cela semble être un prélude possible à une attaque beaucoup plus efficace contre les infrastructures iraniennes, voire les sites nucléaires”, analyse Ali Vaez, directeur de l’International Crisis Group pour l’Iran. « Téhéran n’a pas la capacité de remplacer rapidement ces systèmes, ce qui rend le pays beaucoup plus vulnérable. »
“Les attaques semblent avoir été très précises”, a déclaré David Albright, ancien inspecteur de l’ONU. Les images satellitaires commerciales montrent des dégâts importants sur les installations de Parchin et Khojir, deux grands complexes de production de missiles.
L’armée iranienne a confirmé la mort de quatre soldats, dont deux habitants de Mahshahr. Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien s’est réuni d’urgence samedi pour évaluer l’étendue des dégâts et discuter d’une éventuelle réponse. Aucune décision n’a été prise pour le moment.
