En 2024, le budget consacré à l’assurance habitation varie considérablement selon la situation géographique en France. C’est ce que révèle une récente étude menée par Acheel, une compagnie d’assurance nouvelle génération. Basée sur l’analyse de 200 000 contrats, cette étude met en évidence des écarts de prix allant jusqu’à 66 % entre les différentes régions françaises. Des disparités qui s’expliquent principalement par l’exposition aux risques. Ils sont plus importants dans certaines zones comme les grandes villes ou les régions soumises aux aléas climatiques. Un constat qui pose la question du pouvoir d’achat des ménages, directement impactés par ces variations des prix de l’assurance habitation. Décryptage des tarifs de l’assurance habitation en 2024 et de leur impact sur le budget français.
Résumé :
Assurance habitation en 2024 : des tarifs qui varient du un à deux selon les villes
Paris, Marseille, Nice : les villes les plus chères pour assurer son logement
Selon l’étude Acheel, basée sur l’analyse de 200 000 contrats d’assurance habitation souscrits entre mai 2021 et septembre 2024, les écarts de prix sont particulièrement marqués entre les grandes villes françaises. Sans surprise, c’est à Paris que la prime annuelle moyenne est la plus élevée. Puisqu’il atteint 148,15€ en 2024. La capitale est suivie par Montreuil (141,74 €), Boulogne-Billancourt (141,10 €), Marseille (138,14 €) et Saint-Denis (135,16 €).
Des prix qui s’expliquent par une exposition accrue aux risques de cambriolages et de vandalisme dans ces zones urbaines densément peuplées. En effet, le ministère de l’Intérieur dénombre 217 600 cambriolages en 2023. Soit une augmentation de 3% par rapport à 2022. Selon une étude d’Opinion Way pour Verisure, 20,8% des cambriolages en France ont lieu à Paris.
Rennes, Angers, Brest : les villes les moins chères de plus de 100 000 habitants
En revanche, les villes de plus de 100 000 habitants les moins chères en assurance habitation se situent majoritairement dans l’ouest de la France. Rennes arrive en tête avec une prime annuelle de seulement 75,10 €. Il est suivi par Angers (76,37 €), Brest (76,68 €), Le Mans (79,68 €) et Limoges (80,51 €).
Des prix attractifs qui s’expliquent par une moindre sinistralité dans ces villes de taille intermédiaire. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les taux de criminalité (vols, cambriolages, dégradations) dans des villes comme Rennes ou Angers sont de 30 à 40 % inférieurs à ceux enregistrés en Île-de-France.
Bretagne, Pays de la Loire : les régions les moins chères pour assurer son logement
Pour les appartements : la Bretagne est la grande gagnante
Au niveau régional, l’étude révèle que la Bretagne possède les tarifs d’assurance habitation pour les appartements les plus bas. La prime moyenne est de 76,66 € par an. Les Pays de la Loire (82,23 €) et le Centre-Val de Loire (88,23 €) complètent le podium.
A l’inverse, l’Île-de-France (127,66 €), la PACA (126,83 €) et l’Occitanie (115,34 €) sont les régions les plus chères. Nous observons des différences allant jusqu’à 66 % entre les régions les moins chères et les plus chères. La fréquence plus élevée des sinistres liés aux aléas climatiques en PACA et en Occitanie explique en partie ces prix plus élevés. A noter que les assureurs ont versé 6,5 milliards d’euros d’indemnisation en 2023 pour les catastrophes naturelles.
For houses: Pays de la Loire in pole position
Concernant les maisons, ce sont les Pays de la Loire qui se démarquent avec une prime moyenne de 148,14 €, devant la Bretagne (148,38 €) et la Normandie (161,29 €). Là encore, l’Île-de-France (213,10 €), la PACA (203,18 €) et le Grand Est (192,52 €) affichent les prix les plus élevés. Ainsi, l’écart entre la région la moins chère et la région la plus chère est de 44 %.
Par ailleurs, les régions très urbanisées et densément peuplées, comme l’Île-de-France avec ses 12,2 millions d’habitants, restent les plus coûteuses à se loger. Cette tendance s’explique par des risques plus élevés de cambriolage.
Pouvoir d’achat : l’impact du coût de l’assurance habitation en 2024
Un budget logement plombé par les assurances dans les grandes villes
Pour les ménages résidant dans les grandes métropoles comme Paris, Marseille ou Nice, le poids de l’assurance habitation dans le budget logement est considérable. Avec des loyers et des prix immobiliers déjà très élevés, l’ajout d’une prime d’assurance qui peut atteindre près de 150 € par an réduit encore le pouvoir d’achat. Une double peine pour les habitants des zones les plus urbanisées.
À Paris, le loyer moyen s’élève à 27,1 €/m² en 2022 selon l’Observatoire des loyers, contre 14,5 €/m² à Rennes. Ajouter à cela une prime d’assurance augmentée de 50 % représente un effort supplémentaire non négligeable pour les ménages parisiens.
Des perspectives d’augmentation inquiétantes
Selon une enquête complémentaire menée par Acheel auprès de plusieurs assureurs au 3ème trimestre 2024, les prix de l’assurance habitation devraient augmenter de 8% à 10% en 2025. Et cela est dû à la hausse des sinistres et au passage de la surtaxe catnat. de 12% à 20% au 1er janvier 2025.
De quoi accroître l’inquiétude des ménages dont le budget est déjà fortement étranglé par des dépenses incontournables. En 2024, les dépenses pré-engagées comme le loyer, les assurances et les abonnements représentent en moyenne 36 % du budget des ménages, selon l’Insee. Ce niveau historiquement élevé pèse lourdement sur le pouvoir d’achat. Cette hausse attendue des tarifs de l’assurance habitation renforce donc l’importance de comparer les offres et de jouer sur la concurrence pour tenter d’en limiter l’impact sur le budget.