TTout est parti d’un mail, envoyé par la communauté de communes de Lavalette Tude Dronne, qui indiquait que le mouvement national citoyen et solidaire Bouge Ton CoQ (1) contribuait à mettre le pied à l’étrier de toutes les bonnes volontés pour mettre en place une épicerie participative. « Nous avons tout de suite été conquis », reconnaît Muriel Enique, maire de la commune. « J’ai relayé l’information et les habitants ont répondu favorablement et avec ferveur lors d’une réunion publique. »
Cette épicerie participative sera gérée par une quinzaine d’habitants bénévoles, regroupés en association, dans une démarche citoyenne. « Notre objectif premier est de créer du lien social. Nous ne cherchons pas à générer des marges », assure Sylviane Willaume, la présidente de « Montboyer mon épicerie », une ancienne commerçante à la retraite arrivée dans la commune il y a quatre ans.
Le mouvement citoyen Bouge Ton CoQ, créé en 2020 et dont le but est la revalorisation des territoires ruraux, a apporté une aide financière de 1 100 euros à l’association. « Cela nous a permis d’acheter du matériel d’occasion comme une balance, une caisse enregistreuse, etc. Mais nous avons aussi reçu beaucoup de dons comme des étagères, un congélateur, un réfrigérateur… » se réjouit le président.
Court-circuit et première nécessité
La municipalité met gratuitement à disposition l’ancienne salle de classe, entièrement rénovée. L’épicerie participative distribuera des produits locaux, dans un rayon de 15 km, et des produits essentiels grâce à un partenariat avec le Super U de Montmoreau.
Cette entreprise répond non seulement aux besoins des citoyens, mais soutient également une vingtaine de producteurs locaux. De plus, « l’absence de charges entraîne des prix raisonnables pour le consommateur et une juste rémunération pour ces fournisseurs », assure Sylviane Willaume. Légumes, fruits, farines, produits alimentaires artisanaux en provenance d’une dizaine de communes s’aligneront sur les étals. « Nous aurons aussi des éleveurs de volailles, de moutons et de bovins pour la viande mais uniquement en précommande. Le principe sera le même pour les grandes quantités de légumes afin d’éviter les pertes », explique Maryse Brettes, secrétaire de l’association.
Pour avoir accès à l’épicerie, les clients devront payer une adhésion de 25 euros par an et par foyer. « Les clients de passage pourront toujours venir ponctuellement mais verront leur ticket de caisse majoré d’un euro. » Le vernissage est ce samedi 26 octobre de 10h à midi. Les ouvertures hebdomadaires seront ensuite les mercredis et vendredis de 17h à 19h et le samedi matin.
(1) Bouge Ton CoQ a pour objectif d’identifier et de diffuser des solutions citoyennes pour (re)proposer des services de proximité dans les villages. La méthode repose sur le « faire ensemble » : réunir citoyens, entreprises et pouvoirs publics pour développer des opérations à l’échelle nationale.
Le Bonn’Art Café travaille seul
Une fois rejetée par le conseil municipal, l’idée du Bonn’Art Café de créer, en lien avec l’association Bouge Ton CoQ, une épicerie participative et citoyenne a fait son chemin. D’autant que le boulanger annonce une cessation d’activité en fin d’année, et, en attendant son remplacement, un dépôt de pain serait le bienvenu. Même si Patrick Chlasta, le président de Bonn’Art et Carmen Braud, une de ses membres très actives, ont déjà trouvé le lieu qui pourrait accueillir le nouveau service aux résidents (dans l’ancienne cantine scolaire). Le processus d’ouverture du lieu en est ici à ses balbutiements. La poursuite du projet dépendra des résultats de l’enquête récemment distribuée à chaque ménage et de l’implication de la population. Les résidents sont invités à participer à une réunion publique le 27 novembre à 18h30. Le sondage peut être complété sur la page Facebook du Bonn’Art Café.