Philippe P. a passé sa première nuit en prison ce mercredi. Un peu plus tôt dans la soirée, le juge des libertés et de la détention avait décidé de suivre les réquisitions du procureur et avait placé le quadragénaire en détention provisoire. Devant le magistrat, vêtu d’un jogging bleu et de baskets dont les policiers avaient pris grand soin d’ôter les lacets, le suspect apparaissait particulièrement fatigué. Après avoir passé 48 heures dans les locaux de la section départementale de la police judiciaire 93 à Bobigny, ce dernier a été mis en examen dans l’après-midi par le juge d’instruction. Il est soupçonné d’avoir poignardé à mort sa mère dans l’intimité du domicile familial à Villepinte.
Les faits remontent à dimanche midi. Ce jour-là, Philippe P. appelle les secours, expliquant qu’il vient de découvrir sa mère allongée dans son lit, un Laguiole coincé dans le cou. Sur place, les secours ont constaté le décès d’Évelyne, 83 ans. Son fils explique qu’il l’a trouvée dans cet état au réveil. Ce fils, que le quartier présente comme particulièrement « dévoué », avait emménagé dans la maison après la longue hospitalisation de son père. Il voulait être là pour sa mère. Selon les résidents locaux, il n’y avait rien de conflictuel dans leurs relations. Au contraire, la quadragénaire s’occupait d’Evelyne, en manque d’autonomie.
Alors qu’est-ce qui pourrait expliquer un tel geste ? A l’intérieur du pavillon, une lettre de suicide écrite par Philippe P. a été découverte. Selon une Source policière, ce dernier explique l’avoir écrit il y a plusieurs semaines et qu’il l’avait oublié. Les enquêteurs ont également découvert d’étranges recherches sur Internet de sa part. Peu avant la mort d’Evelyne, cette dernière avait recherché des informations avec des mots clés comme « comment trouver une maison de retraite », « recevoir un héritage », ou encore « comment faire du hara-kiri ».