Le célèbre Chelsea Flower Show de Londres s’adapte

Début du printemps, sécheresse mais aussi inondations : le célèbre Chelsea Flower Show de Londres et ses jardins extraordinaires ont cette année plus que jamais envie de s’adapter au changement climatique, tout en minimisant leur empreinte carbone.

Dès mardi, l’exposition florale attend plus de 150 000 visiteurs pour admirer ses jardins éphémères, apprendre, acheter et s’inspirer de tout ce qui fait de cette exposition l’une des plus populaires au monde.

Le roi Charles III, qui a repris de nombreux engagements publics depuis fin avril tout en poursuivant son traitement contre un cancer, s’y est rendu lundi en fin d’après-midi en compagnie de la reine Camilla.

Environnementaliste passionné, son programme comprenait la visite d’un jardin créé par et pour les enfants, une première au RHS Chelsea.

La reine Camilla visite le Chelsea Flower Show le 20 mai 2024 à Londres (POOL/AFP – Adrian DENNIS)

Les élèves d’une école primaire ont laissé libre cours à leur imagination, avec un toboggan, une petite rivière, une cabane en bois, des fleurs carnivores…

L’exposition, organisée par la RHS (Royal Horticultural Society) dans l’enceinte du Royal Hospital de Chelsea, s’intéresse depuis des années au développement durable et à la biodiversité.

– Empreinte carbone –

Pour réduire l’empreinte carbone, les premiers projets des plus grands jardins, tous sponsorisés en raison de leur coût, ont fait l’objet cette année d’un audit portant sur les matériaux prévus pour la construction, la quantité et la qualité de l’eau, la biodiversité, les déchets…

Les plans ont ensuite été adaptés, permettant, selon le RHS, une réduction de plus de 20 % de l’empreinte carbone.

Un visiteur du Chelsea Flower show, le 20 mai 2024 à Londres (AFP – Adrian DENNIS)

Depuis l’année dernière, tous les jardins de Chelsea doivent être transférés après l’exposition, en tout ou en partie, pour décorer des hôpitaux, des écoles ou d’autres lieux publics à travers le pays.

Parmi les 35 jardins en compétition dans quatre catégories cette année, l’un d’eux se concentre sur la collecte de l’eau de pluie pour lutter contre la sécheresse, avec un pavillon au toit en pente élégamment courbé, qui collecte l’eau et la redirige vers son stockage. Les plantes ont été sélectionnées pour leur résilience, à la sécheresse pour les unes, aux inondations pour d’autres, selon leur localisation. Un arbre a été spécialement choisi pour la capacité de ses racines à conserver l’eau.

Le Water Aid Garden “est comme une éponge géante”, a déclaré à l’AFP son concepteur Tom Massey. “Il attire l’eau (…), l’aménagement paysager est ouvert et perméable et lui permet de circuler et de garder l’humidité dans le jardin.”

– Un défi de taille –

Un autre jardin a été conçu pour jouer un rôle actif contre les inondations, capable de s’adapter aux différents niveaux d’eau, avec un système de canalisation et de drainage et des réservoirs qui font également office de bassins ornementaux.

« Rendre un jardin plus résilient au climat et aux inondations ne doit pas nécessairement être un compromis sur sa forme ou sa fonction », explique Naomi Slade, conceptrice de ce « jardin résilient aux inondations ».

Visiteurs du Chelsea Flower Show, le 20 mai 2024 à Londres (AFP – Adrian DENNIS)

« Avec la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, des fortes pluies et des inondations, ainsi que des sécheresses et même des incendies de forêt, de nombreuses personnes sont inquiètes. Ils peuvent se sentir impuissants, mais les jardins sont des outils extrêmement puissants », ajoute son co-concepteur Ed Barsley.

L’un des jardins exposés cette année utilise uniquement des matériaux recyclés provenant des précédentes expositions florales de Chelsea.

Le changement climatique est dans tous les esprits.

Après un hiver doux et un printemps précoce, puis une vague de froid, certains jardins, qui utilisent parfois des milliers de plantes différentes, ont dû revoir leurs plans.

Ann-Marie Powell, conceptrice du jardin Octavia Hill, explique à l’AFP avoir renoncé aux aubépines locales, déjà fanées, ou à certaines variétés d’iris.

« Le changement climatique est un énorme défi », mais c’est aussi une « magnifique opportunité », ajoute-t-elle avec enthousiasme, se réjouissant d’avoir pu utiliser des plantes « qu’on ne voit pas habituellement à Chelsea ». « Les gens doivent s’adapter, expérimenter », ajoute-t-elle.

 
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