Israël a annoncé queHachem Safieddine, considéré comme l’une des figures clés du Hezbollah libanais, a été tué dans une frappe israélienne début octobre. Cet attentat, qui a visé un quartier général du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, a également coûté la vie à d’autres hauts responsables du mouvement. Safieddine, chef du conseil exécutif du Hezbollah, était considéré comme le successeur naturel de Hassan Nasrallah, son cousin, tué dans une frappe israélienne fin septembre.
« Nous avons éliminé Nasrallah, son remplaçant, ainsi qu’une grande partie des hauts dirigeants du Hezbollah. », a déclaré le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi.
Le Hezbollah affaibli mais toujours actif contre Israël
La mort de ses dirigeants emblématiques ne semble pas freiner l’élan du Hezbollah, qui continue de riposter depuis ses fiefs du Liban. Le 22 octobre Le groupe chiite a revendiqué plusieurs attaques contre des positions militaires israéliennes, notamment près de Haïfa, à l’aide de drones et de roquettes. Le Hezbollah a également affirmé avoir détruit plusieurs chars israéliens à la frontière libano-israélienne, soulignant le fait que le mouvement pro-iranien reste une force active sur le terrain malgré les frappes israéliennes ciblées.
Ces attaques surviennent dans un contexte de tension croissante, alors que les tirs de roquettes du Hezbollah, lancés début octobre, ont incité Israël à réagir par une campagne de bombardements intensive dans le sud du Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth. La région, autrefois densément peuplée, est désormais largement désertée après des semaines de frappes israéliennes. Selon un bilan de l’AFP, plus de 1.500 personnes ont perdu la vie depuis le début des hostilités.
Conflit Israël-Hezbollah : le Liban au bord du gouffre
Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, a averti lors d’une visite surprise à Beyrouth que le Liban était « au bord de l’effondrement « . La situation humanitaire se détériore et les appels à l’aide internationale se multiplient.
L’ONU a dénoncé les frappes israéliennes contre ses positions au sud du Liban, alors que les forces de maintien de la paix, présentes dans la région depuis la guerre de 2006, peinent à garantir la sécurité dans les zones les plus touchées.
La réponse internationale et le rôle de la France
Face à l’escalade de la violence, plusieurs puissances internationales tentent de s’impliquer pour éviter une nouvelle dégradation de la situation. La France, historiquement proche du Liban, a réaffirmé son soutien au pays du Cèdre et appelé à un cessez-le-feu immédiat. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a précisé que France ” n’échouera pas le Liban » et continue de plaider pour la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.qui stipule que seules l’armée libanaise et les forces de maintien de la paix de l’ONU peuvent être déployées au sud du Liban.
Une conférence internationale de soutien au Liban est prévue à Paris, dans le but de mobiliser l’aide humanitaire et d’obtenir des engagements en faveur d’un cessez-le-feu.
Vers une escalade incontrôlable ?
Alors que le secrétaire d’État américain Antony Blinken appelle Israël à éviter « nouvelle escalade », la situation sur le terrain semble devenir de plus en plus volatile. Le Hezbollah, en réponse aux bombardements israéliens, continue de cibler les installations militaires israéliennes, notamment une base de renseignement près de Tel Aviv. De son côté, Israël maintient la pression militaire, lançant des appels à l’évacuation de certaines zones du sud Liban avant d’éventuelles opérations terrestres.
Dans ce climat de guerre totale, les conséquences humaines sont désastreuses. Des familles fuient la ville de Tyr, au sud du Liban, après les appels israéliens à évacuer les zones où se retranchent les membres du Hezbollah.
La mort d’Hachem Safieddine, successeur potentiel de Hassan Nasrallah, est un coup dur pour le Hezbollah. Cependant, loin de mettre fin aux hostilités, cet événement pourrait exacerber encore davantage les tensions entre Israël et le groupe chiite libanais. Dans un Moyen-Orient déjà déstabilisé, la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah menace de plonger le Liban dans un chaos encore plus profond, avec des répercussions potentielles dans toute la région.
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