Ils incendient la gendarmerie de Saint-Jory alors qu’une femme est enfermée dans une cellule : quatre jeunes majeurs condamnés

Ils incendient la gendarmerie de Saint-Jory alors qu’une femme est enfermée dans une cellule : quatre jeunes majeurs condamnés
Ils incendient la gendarmerie de Saint-Jory alors qu’une femme est enfermée dans une cellule : quatre jeunes majeurs condamnés

l’essentiel
Un an après l’incendie de la gendarmerie de Saint-Jory, trois jeunes hommes et une femme ont été jugés par le tribunal correctionnel de Toulouse.

La scène est restée ancrée dans la mémoire des militaires. Un soir d’octobre 2023, la gendarmerie de Saint-Jory est en feu alors que l’un des suspects est enfermé dans une cellule de garde à vue. Un an plus tard, le quatuor de jeunes majeurs, dont une femme, comparaît devant le tribunal correctionnel de Toulouse.

Tout a commencé le soir d’Halloween, le 31 octobre 2023. Ce soir-là, suite à des projectiles lancés sur les policiers, un jeune de la ville est interpellé et placé en garde à vue par les policiers de la communauté de brigades de Saint-Jory.

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Quelques heures plus tard, dans un élan de vengeance, le reste de la bande fait irruption dans la caserne en pleine nuit et met le feu à un véhicule des forces de l’ordre, avant de prendre la fuite. Mais les flammes deviennent incontrôlables. Ils se propagent au bâtiment principal et provoquent un important dégagement de fumée.

Réveillé par une explosion

Réveillé par une explosion, un militaire présent sur place a juste eu le temps d’appeler ses collègues et les pompiers à l’aide. Ensuite, les suspects présents dans les prisons sont évacués, évitant ainsi que la situation ne devienne dramatique. « Le montant du préjudice matériel s’élève à 55 000 euros. Deux détenus enfermés dans des cellules et un gendarme logé dans un algéco dont la seule fenêtre avait des barreaux auraient pu perdre la vie”, assure le président du tribunal. Interrogés par les magistrats, les trois jeunes prévenus, debout dans le box, n’ont pas pu expliquer leurs intentions. « Le but était de libérer l’ami, n’est-ce pas ? » demande le procureur avec agacement. « Non, ce n’était rien de tout cela. À l’époque où nous étions nerveux, nous n’avions pas conscience des conséquences dramatiques que cela pouvait avoir. En gros, nous voulions juste mettre le feu à la voiture. Un discours qui ne convainc pas les magistrats. Au moment des faits, les trois prévenus avaient fait appel à un ami pour payer l’essence utilisée et cacher un sac de vêtements. Des précautions qui suggèrent une procédure opératoire bien préparée.

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“J’ai eu le temps de me voir mourir”

A la barre, la jeune fille enfermée dans une cellule au moment de l’incendie témoigne. «C’est un cauchemar. Je les blâme, et je blâme aussi la police. J’ai été enfermé au sol pendant douze minutes dans une prison remplie d’urine. J’ai eu le temps de me voir mourir. La victime traumatisée pleure. Suivie psychologiquement, elle raconte avec émotion ces longues minutes de résistance, puis s’adresse directement à l’un des prévenus dans le box « Je te regarde depuis tout à l’heure, tu as l’air nerveux. Vous ne savez pas ce que vous faites subir à mon fils chaque nuit quand je crie dans mon sommeil. « Il y a des choses qui me dérangent, notamment dans la salle, des sourires amusés. Je ne vois pas ce qui peut faire sourire quand on met la vie des gens en danger », commence le procureur.

Le représentant du ministère public dénonce un « désert de réflexion » de la part des prévenus qui ont endommagé « l’un des remparts de la société ». Elle requiert quatre ans d’emprisonnement pour chacun d’eux, et un an de prison avec sursis pour leur ami. Les avocats de la défense, Me Claire Thuault, Me Alexandre Para-Bruguiere, Me Elisabeth Gomez et Me Jocelyn Momasso-Momasso, plaident tour à tour le jeune âge de leurs clients et l’effet de groupe qui en résulte. Le tribunal correctionnel de Toulouse condamne les trois amis à la même peine : 4 ans d’emprisonnement dont 18 avec sursis contre 18 mois de sursis probatoire contre la jeune fille. Une saisine en intérêts civils a été ordonnée pour la commune de Saint-Jory, représentée par Me David Nabet-Martin.

 
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