« Le dialogue ne peut se dérouler que dans la sérénité et le calme », juge Gabriel Attal

« Le dialogue ne peut se dérouler que dans la sérénité et le calme », juge Gabriel Attal
« Le dialogue ne peut se dérouler que dans la sérénité et le calme », juge Gabriel Attal

« Le président de la République a écrit aux forces calédoniennes pour leur dire que le gouvernement proposera une réunion à Paris dans les prochaines semaines, avant la convocation du Congrès.(dernière étape pour l’adoption du projet de loi constitutionnelle réformant la loi électorale en Nouvelle-Calédonie). Compte tenu de la tension sur place et des difficultés de déplacement, nous discuterons des modalités dans les prochains jours. »

Je ne veux pas que ce processus se termine dans la douleur car je crois profondément au dialogue. »

Gabriel Attal

– Pas question de retirer le texte par souci d’apaisement ?

« Ce texte est le résultat d’une démarche initiée par Edouard Philippe, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin. Ce sont trois années de négociations pour une amélioration institutionnelle en Nouvelle-Calédonie. Des référendums ont eu lieu et un texte de loi constitutionnelle issu de ces scrutins a été adopté par le Parlement. Le dégel du corps électoral est une question démocratique demandée par le Conseil d’État. Il est essentiel que le processus réussisse. Mais je ne peux pas accepter que ce processus se termine dans la douleur parce que je crois profondément au dialogue. »

– Vous avez parlé de « mettre en place les conditions du dialogue » après le Conseil de défense de ce jeudi. Cela ne signifie-t-il pas que le dialogue a été un échec jusqu’à présent ?

« Le dialogue a été continu avec le ministre de l’Intérieur qui s’est rendu sur place à sept reprises. J’ai dit que j’étais prêt à rencontrer les forces politiques. Créer les conditions du dialogue, c’est le faire dans le contexte de grande violence que nous vivons aujourd’hui. »

« Il faut pouvoir offrir des perspectives aux jeunes »

– S’il n’y a pas de retrait du texte, sur quelles bases négocier ?

« L’objectif est une solution politique qui dépasse les questions institutionnelles. Je crois qu’une solution globale peut être trouvée sur d’autres questions, culturelles, éducatives, de transmission de la mémoire, économiques. Il faut pouvoir offrir des perspectives aux jeunes. Je ne peux pas accepter qu’elle soit victime de la spirale de la violence. »

– Comment faire quand on souffre d’un taux de chômage et de discrimination élevé ?

« Beaucoup a été fait ces dernières années. C’est justement pour avancer que je souhaite m’entretenir avec les représentants de la jeunesse. »

– Soutenez-vous les termes de « racisme anti-Blancs » utilisés par l’ancienne secrétaire d’État Sonia Backès pour qualifier certaines actions sur l’île ?

« Nous avons une situation tendue. Cela ne sert à rien d’en rajouter. Je ne commenterai pas les déclarations des autres. Je ne suis responsable que du mien. »

« La situation est grave et nous oblige à être à la hauteur »

– Jean-Luc Mélenchon accuse le gouvernement de « néocolonialisme » en Nouvelle-Calédonie. Que lui réponds-tu ?

« Là encore, je ne vais pas réagir à des déclarations outrancières. La situation est grave et appelle à être à la hauteur et à assumer ses responsabilités plutôt que d’alimenter le feu. »

– Plusieurs anciens Premiers ministres ont regretté que le dossier ait quitté Matignon. Vous le reprenez maintenant en pleine crise. N’est-il pas trop tard et n’est-ce pas une erreur méthodologique ?

« Depuis 2020, ce sont Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin qui mènent ce dossier. Bien évidemment, en tant que chef du gouvernement, je prendrai pleinement part aux discussions, avec à mes côtés le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer. »

– Allez-vous demander une prolongation de l’état d’urgence (qui devrait initialement durer douze jours) ?

« Cette question n’est pas d’actualité puisque la priorité est le retour au calme. »

– Faut-il rouvrir le dossier du pacte du nickel, rejeté par les indépendantistes ?

« C’est un dossier suivi de près par Bruno Le Maire. Il interagit avec les groupes propriétaires de certaines usines. Cela fera partie des discussions avec les représentants politiques locaux. »

Ingérence de l’Azerbaïdjan : « Nous devons les dénoncer fermement »

– Le ministre de l’Intérieur a accusé l’Azerbaïdjan d’attiser les braises et de tenter de déstabiliser la Nouvelle-Calédonie. Faut-il faire preuve de plus de fermeté envers Bakou ?

« Il y a des tentatives d’ingérence partout, et pas seulement en France. Il est présent dans toute l’Europe. Il faut être très clair, attribuer la responsabilité une fois qu’elle est techniquement établie et la dénoncer fermement. »

– Irez-vous à Nouméa ?

« Bien évidemment, je répondrai à toutes les invitations qui me seront faites. »

 
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