Par
Benjamin Épineau
Publié le
16 novembre 2024 à 17h46
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Deux séries de faits ont amené le prévenu devant le tribunal de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le mercredi 13 novembre 2024. Les premiers événements remontent à 14 juillet 2023.
Alors qu’une fête d’anniversaire a lieu à Montoir-de-Bretagne, rue des Flandres, un jeune est légèrement blessé.
Le prévenu, habitant de Saint-Nazaire, gérant d’une entreprise de peinture, se souvient :
Ma femme m’a appelé pour me dire que quelqu’un avait touché ma fille. Là, elle m’a raconté que le père de son amie l’avait agressée dans la chambre alors qu’il voulait la soigner.
15 000 € volés
Vers 21 heures, l’agresseur présumé (aucune suite n’a été donnée après le dépôt d’une plainte) a été retrouvé blessé après une bagarre, avec des marques de couteau sur le visage.
Le prévenu était absent lors de l’altercation car il avait amené sa fille à l’hôpital. Mais il est soupçonné d’avoir participé quelques heures plus tard à un cambriolage au domicile de Montoirin, alors qu’il était encore à l’hôpital, et d’avoir vandalisé son camion.
Une carte bancaire, un téléphone, des papiers d’identité, des outils de travail et la somme de 15 000€ lui sont volés.
Porte d’appartement brûlée
Un an plus tard, le 29 septembre 2024, vers 23 heures, la victime aperçoit de la fumée sous la porte de son appartement et appelle les pompiers. Il sera évacué par le balcon du deuxième étage.
Dans le box, le prévenu en détention provisoire depuis le 9 octobre nie tous les faits.
« Pourtant, des témoins vous ont vu endommager le camion et nous avons retrouvé la carte bancaire de la victime chez votre frère », explique le président. « Ce n’est pas mon frère, mais un homonyme », répond l’accusé.
Concernant l’incendie, l’entrepreneur assure qu’il ne s’est pas rendu à Montoir-de-Bretagne cette nuit-là. « Pourtant, des témoins affirment vous avoir vu », rétorque le président.
« J’étais chez moi à Saint-Nazaire avec deux de mes salariés. » Ces derniers sont également venus à la barre pour étayer cette version des faits. De son côté, la victime explique subir des menaces régulièrement depuis les événements de 2023.
« Détermination à la vengeance »
Pour l’avocat de la défense, cela ne fait aucun doute : « Votre femme a dit que vous étiez monté à l’appartement de mon client. L’ex-femme de la victime affirme également vous avoir vu. Et trois autres témoins directs corroborer les faits. A partir des événements de septembre 2024, nous tissons une histoire avec ces deux salariés. Mais des témoignages attestent de la présence de l’accusé au pied de l’immeuble avec à la main, ce qui peut être comparé à un conteneur.
Pour le procureur, les faits sont également pleinement établis et soulignent la détermination de l’accusé :
Lui-même convaincu de l’attaque de sa fille, pour se venger. Une forme de ressentiment intact pour des actes restés impunis car révoqués sans suite. Avec l’incendie, vous avez mis tout le bâtiment en danger. Les habitants ont été évacués.
Cela nécessite 30 mois d’emprisonnement dont 15 mois de prison avec sursis et maintien en détention.
« Consterné par la légèreté de la procédure »
L’avocat du prévenu dénonce un dossier élimé.
« Il y a des doutes à ce sujet, et il est donc une détentequi doit être prononcé.
Il s’est également dit « consterné par la légèreté de la procédure. Nous avons trouvé une canette dans la cave de mon client. L’officier de police judiciaire n’a même pas regardé ce qu’il y avait à l’intérieur, il voulait juste une photo. C’est lamentable.
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur.
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