Grosse vague de froid en Bourse pour Ubisoft, dont les perspectives déçoivent

Grosse vague de froid en Bourse pour Ubisoft, dont les perspectives déçoivent
Grosse vague de froid en Bourse pour Ubisoft, dont les perspectives déçoivent

(BFM Bourse) – Défiant les pronostics, l’éditeur de jeux vidéo a atteint son objectif de résultat opérationnel non-IFRS pour son exercice. Mais ses perspectives pour l’exercice en cours déçoivent clairement les investisseurs.

Contre toute attente, Ubisoft complète le niveau. L’éditeur de jeux vidéo a dévoilé mercredi soir ses comptes annuels pour l’exercice 2023-2024, clos en mars dernier. Les analystes avaient noté que le groupe n’atteindrait pas son principal objectif, à savoir un résultat opérationnel non-IFRS de 400 millions d’euros. Invest Securities cite un consensus à 371 millions d’euros, Oddo BHF en cite un autre à 375 millions d’euros.

Au final, ce résultat opérationnel non-IFRS s’élève à 401,4 millions d’euros, bien au-delà des attentes.

Et pourtant, Ubisoft a été violemment sanctionné en Bourse ce jeudi, le titre plongeant de 15,2% vers 10h30.

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Déception sur l’objectif de résultat opérationnel

La cause de cette sanction est à chercher dans les perspectives du groupe pour l’exercice 2024-2025, clos en mars prochain. La société a indiqué qu’elle anticipait une “solide croissance” de ses “net bookings”, c’est-à-dire du chiffre d’affaires retraité de certains produits constatés d’avance, mais seulement une “légère progression” de son résultat opérationnel non-IFRS.

Toutefois, selon Oddo BHF, le consensus anticipait avant cette publication, un résultat opérationnel non-IFRS de 459 millions d’euros, qui refléterait une croissance de 14,4% de cet indicateur. A reculons donc par rapport à la « légère progression » promise par Ubisoft.

« Il y a clairement une déception sur l’objectif de résultat opérationnel qui est loin du consensus de 459 millions d’euros. L’exercice 2023-2024 a été porté par des revenus de licences très bien marges, avec la licence Activision (pour le streaming, NDLR) ou les licences qu’Ubisoft lui-même accorde aux entreprises pour développer des jeux mobiles. On ne connaît pas le poids exact de ces revenus de licences, mais on peut supposer qu’ils ont été importants. et ne sera pas récurrent. Ils contribueront donc moins à la marge de l’exercice 2024-2025″, explique un analyste parisien.

“La contribution plus élevée des nouveaux jeux, la croissance continue de Rainbow Six Siege et de nouvelles réductions des coûts fixes seront partiellement compensées (pour l’exercice 2024-2025) dans les bénéfices par une contribution moindre des partenariats B2B à marges élevées”, note également, de son côté, Oddo BHF.

“D’ailleurs, à mesure que l’on se rapprochait de la publication, le titre montait et le marché commençait à anticiper, en l’absence d’avertissements sur les résultats, qu’il n’y aurait pas de mauvaise surprise”, ajoute l’analyste parisien précédemment cité.

Pour cet exercice 2024-2025, Ubisoft pourra compter sur le lancement de deux jeux « AAA », c’est-à-dire des blockbusters vidéoludiques. Il s’agira de « Star Wars Outlaws », aux allures de GTA dans l’univers Star Wars et dont les premières images ont reçu un bon accueil de -, ainsi que « Assassin’s Creed Shadows », nouvel opus de la licence Assassin’s Creed qui se déroule à l’époque du Japon féodal. Les promesses affichées par ces deux titres avaient d’ailleurs conduit Stfiel à les racheter chez Ubisoft la semaine dernière.

Argent brûlé

Revenant aux résultats annuels de l’éditeur de jeux vidéo, la société a généré des recettes nettes de 2,32 milliards d’euros sur l’ensemble de l’exercice, en hausse de 33,5% sur un an. Sur le seul quatrième trimestre, les réservations nettes ont été multipliées par près de trois à 872,7 millions d’euros, portées par la sortie de plusieurs jeux sur la période (comme Prince of Persia : The Lost Crown). Tant sur l’année qu’au quatrième trimestre, Ubisoft a enregistré un net bookings record.

Le résultat opérationnel non-IFRS atteint ainsi 401,4 millions d’euros contre une perte de 500,2 millions d’euros en 2022-2023. Outre la croissance de l’activité, cette ligne de comptes a bénéficié des mesures d’économies de l’entreprise, qui a réduit sa base de coûts fixes d’environ 150 millions d’euros en 2023-2024 et entend atteindre un chiffre de 200 millions d’euros en 2025-2026.

Le bénéfice net d’Ubisoft repasse également dans le vert, à 157,9 millions d’euros, contre une perte de 495 millions d’euros sur l’exercice précédent.

Oddo BHF se dit néanmoins « déçu » de la consommation de cash, Ubisoft ayant déboursé 509,4 millions d’euros de cash sur l’exercice, qui marque la troisième année consécutive dans le rouge. Le courtier note que cette consommation de trésorerie est due à une forte dégradation du besoin en fonds de roulement, elle-même provoquée par des créances commerciales importantes suite au chiffre d’affaires record du quatrième trimestre.

“Ubisoft confirme son redressement des résultats” avec l’exercice 2023-2024, “mais la lecture des comptes reste compliquée (apport important de partenariats peu fréquents, forte consommation de trésorerie, etc.)”, juge Oddo BHF. “Les engagements pris par la direction pour le prochain exercice 2024-2025 nous incitent également à revoir nos prévisions à la baisse (-7% pour le bénéfice par action)”, poursuit le courtier.

UBS a de son côté confirmé son avis « de vente » sur le titre. La banque suisse estime qu’Ubisoft ne générera, en cumulé, que 112 millions d’euros de cash d’ici la fin de l’exercice 2028-2029. Ceci alors que l’entreprise devra rembourser 1,4 milliard d’euros de prêts entre 2024-2025 et 2027-2028. “Nous pensons donc que le titre restera sous pression à moins que le groupe ne parvienne à générer un flux de trésorerie disponible supérieur aux attentes”, conclut UBS.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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