Malgré la crise, Françoise David ressent une « volonté d’unité » à Québec solidaire

Malgré la crise, Françoise David ressent une « volonté d’unité » à Québec solidaire
Malgré la crise, Françoise David ressent une « volonté d’unité » à Québec solidaire

La crise à Québec Solidaire (QS) n’entraînera pas de divisions au sein du parti, prédit Françoise David. Dans une lettre aux militants, l’ancienne porte-parole de la solidarité invite le parti politique à « marcher et mâcher du chewing-gum en même temps », en s’imaginant « comme un gouvernement élu » tout en osant « bousculer les idées reçues ».

La missive, publiée dans les pages de Devoir Jeudi, encourage les députés qui se réuniront en conseil national à Jonquière à la fin mai, à trouver une « issue » aux troubles qui secouent le parti en ce moment. « J’ai confiance que la sagesse collective et le désir d’unité prévaudront au Saguenay. Pour le Québec», écrit l’ancien élu Gouin.

Le texte – « longuement examiné », selon Mmoi David — se veut une réponse à ceux qui estiment que le parti sortira mal en point des événements qui le secouent depuis plus de deux semaines. L’ancienne porte-parole de la solidarité ne s’en cache pas : la « crise publique qui secoue Québec solidaire » l’a « affectée » et « véritablement inquiétée », a-t-elle déclaré en entrevue au Le devoir. Mais elle refuse de croire à un quelconque « exode » de militants suite aux débats au Saguenay.

«Je le ressens, le désir d’unité», note-t-elle.

Frappé par le départ de la co-porte-parole Émilise Lessard-Therrien, QS sera confronté à des choix importants dans dix jours, lors de son conseil national. Au début du mois, le co-porte-parole masculin du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, a présenté une proposition visant à moderniser les statuts et le programme du parti. Son objectif : faire de QS un « parti de gouvernement ».

Cependant, tous les solidaires ne sont pas d’accord sur la voie à suivre. La semaine dernière, une lettre cosignée notamment par l’ancienne députée Catherine Dorion condamnait le choix de la « gauche craintive » de GND. Puis, lundi, 80 militants, dont plusieurs anciens membres de haut rang du parti, ont accolé leur nom à un texte en soutien au virage « pragmatique » du député de Gouin.

“Je ne suis d’aucun côté”

Porte-parole de 2006 à 2017, Françoise David assure qu’elle ne veut pas jouer les belles-mères. Allergique aux « règlements de comptes », elle ne choisira pas son camp dans cette affaire. «Je ne suis d’aucun côté», déclare-t-elle à l’autre bout du fil.

Toutefois, «le Québec mérite que son seul parti de gauche s’unisse en trouvant des voies de passage satisfaisantes pour la majorité des adhérents», soutient M.moi David.

“Evidemment, il faut s’engager dans et avec les mouvements sociaux, oser bousculer les idées reçues, adopter des opérations empreintes d’une réflexion féministe, mais aussi travailler avec détermination et patience au sein d’un parlement élu”, écrit-elle dans sa lettre.

Pour « s’imaginer comme un gouvernement élu et s’y préparer », les membres du parti bénéficieront donc d’une « révision […] des positions qui peuvent être améliorées sans tout rayer, réfléchir à de nouveaux enjeux, créer des modes de travail qui allient démocratie et efficacité », estime l’ancien élu.

« Oui, il y a des défis majeurs pour QS là-bas », reconnaît-elle.

Le Comité national de coordination (CCN) de la formation — qui comprend les deux porte-parole — demande aux membres de voter sur la « Déclaration du Saguenay » lors de sa réunion de la fin mai. Ce document, qui constitue le point culminant de la tournée des régions du parti, rompt avec plusieurs positions historiques de QS sur l’industrie forestière ou le syndicalisme agricole par exemple, afin de « rassembler, pas diviser ».

Dans un deuxième document qui sera soumis au vote, il est également proposé que le groupe politique de gauche adopte un programme « beaucoup plus court, libre d’engagements politiques trop précis ».

Khadir ne croit pas à la « scission »

Françoise David n’est pas la seule ancienne porte-parole à s’être prononcée sur les soubresauts de Québec solidaire. Dans un post Facebook daté de mercredi, Amir Khadir a à son tour prédit « qu’il n’y aura pas de scission ». « Encore moins un « bain de sang » médiatique… », écrit-il.

“Malgré les interprétations contraires données par d’autres que lui aux intentions de Gabriel – nous trouverons le moyen de rester unis autour de décisions communes sur une orientation stratégique qui appartient au parti dans son ensemble”, poursuit-il. « Ni aux porte-parole ni au CCN. »

Dans la foulée du plaidoyer de Gabriel Nadeau-Dubois en faveur du « pragmatisme » politique, certains députés de l’actuel caucus Québec solidaire ont invité leur leader parlementaire à clarifier sa pensée. D’autres, dont l’ancienne porte-parole Manon Massé, avaient exhorté les députés qui s’y opposent à venir en débattre à Jonquière.

Le conseil national de Québec solidaire aura lieu du 24 au 26 mai. Plus de 200 personnes se sont déjà inscrites et le parti s’attend à voir ce nombre augmenter.

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