Nous n’en dirons plus “Je ferai de toi une Lydia”mais “Je vais te faire un Sumeria”. L’application de paiement qui a donné son nom à ce néologisme permettant d’effectuer un virement instantané via son téléphone, a changé de nom ce mercredi 15 mai 2024. Nouveau nom pour une nouvelle vie ? D’une certaine manière puisque la start-up se lance pleinement dans la banque en ligne et ambitionne de se développer en Europe. Elle peut ainsi être pleinement qualifiée de « néobanque », entendant : une banque en ligne qui n’est pas filiale d’un grand groupe (Boursorama dépend de la Société Générale, Fortuneo du Crédit Mutuel Arkéa, etc.).
Un virage bancaire amorcé en 2016
Ce virage bancaire était déjà bien entamé. Dès 2016, trois ans après son lancement, Lydia lançait des cartes de crédit connectées à son application. Deux ans plus tard, elle lance une offre de crédit à la consommation. Puis en 2021, elle a commencé à proposer un compte d’épargne rémunéré en s’associant à Cashbee, un autre technologie financière (pour « technologie financière », terme utilisé pour parler de ces start-up). Nouvelles activités “plus ou moins réussi”a reconnu à l’AFP le président de Lydia Solutions (nom complet de l’entreprise), Cyril Chiche.
Mais l’entreprise souhaite persévérer dans cette diversification, et c’est dans le cadre de cette multiplication des services proposés qu’elle a décidé début avril de scinder ses activités en deux applications distinctes. Les utilisateurs ont soudain vu leur application Lydia traditionnelle renommée « Comptes Lydia » sur leur smartphone. C’est elle qui concentre les services bancaires et vient de redevenir Sumeria.
Pour ceux qui auraient peu d’intérêt pour ces services, et qui appréciaient Lydia simplement pour ses transferts instantanés et gratuits entre utilisateurs, une autre application spécialement dédiée est disponible sur l’App Store et le Play Store : simplement baptisée « Lydia ».
Convertir ses 8 millions d’utilisateurs
Mais l’enjeu pour Lydia Solutions est de réussir à convertir à ses nouveaux services ses quelque 8 millions d’utilisateurs, en majorité des jeunes, qu’elle avait séduits grâce à sa solution pratique et innovante. Pour ce faire, elle annonce notamment la création d’un compte courant rémunéré. “Si Sumeria est votre compte courant, pour vos dépenses personnelles, en couple, ou les deux, alors vous toucherez des intérêts sur tout votre argent, 4% les quatre premiers mois, puis 2%”vend l’entreprise.
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Objectif donc, concurrencer directement les banques, qu’elles soient en ligne ou traditionnelles. Cette offensive s’inscrit dans un contexte de stabilisation du secteur néobancaire. Dans la dernière édition de son étude « Quels seront les services et modèles de la banque de demain ? » publié fin avril, le cabinet de conseil Colombus Consulting constatait un « diminution du nombre de nouveaux clients ». Mais il faut dire que la croissance qu’a connu ce secteur néobancaire entre 2019 et 2021 a été particulièrement significative. Des sociétés comme Revolut, N26 ou Nickel se sont véritablement imposées et ont pris des parts de marché aux banques traditionnelles, tout comme Lydia.
Conquérir l’Europe
Mais cette dernière se démarque : selon Colombus Consulting, elle « c’est la néobanque la plus connue de France »Et « continue de gagner en notoriété et en parts de marché ». Pour poursuivre sa croissance, l’entreprise prévoit d’investir 100 millions d’euros et d’embaucher 400 personnes en trois ans avec l’objectif d’atteindre 5 millions de clients monétisés dans ce laps de temps.
Et ce n’est pas tout. Lydia compte exporter hors de France. « Nous ambitionnons de devenir la première banque européenne d’ici 2030 »Antoine Porte, co-fondateur de Lydia, qui vise dans un premier temps l’Allemagne comme première étape de son expansion européenne.
