le concept improbable de ce restaurateur varois fait le buzz sur les réseaux sociaux

le concept improbable de ce restaurateur varois fait le buzz sur les réseaux sociaux
le concept improbable de ce restaurateur varois fait le buzz sur les réseaux sociaux

L’accueil est à l’image du caractère. “Le patron? Je ne sais pas s’il est là. Il avait rendez-vous avec Le Figaro à 13 heures”, raconte un homme en chemise verte, souriant jusqu’aux oreilles, au comptoir du Café La Station. William est un farceur. C’est en fait lui, le manager qu’il faut rencontrer.

Ce samedi midi encore, de nombreux gourmands se sont arrêtés dans son restaurant, au centre-ville de La Valette, un grand platane en guise de parasol. Avec une capacité maximale d’une centaine de places par service, l’établissement affiche complet presque tous les jours. Le fruit d’une transformation opérée par William Rémy – avec l’aide de sa plus jeune fille – il y a quatre ans. « Quand mon père est mort, je suis revenu de Paris. Dans le domaine, il y avait un établissement datant de 1873. C’était un bar qu’il avait acheté, qui ne valait plus grand chose, mais qui possédait encore le permis 4.rembobine la personne concernée. Je voulais faire un peu de travail avant de le remettre en gestion. Mais le Covid est arrivé, alors j’ai décidé de tout refaire de A à Z, pour créer un restaurant.

Un plat pour attirer

D’abord plus traditionnel, le lieu s’est transformé l’été dernier en un véritable restaurant concept. Au pied des tables : des seaux de chantier remplis d’obus. Pour le service : une grande pelle. Et avec cela, un plat unique à la carte, au prix de 25 euros : la parillada de la mer, sorte de mélange de coquillages et de crustacés servi dans un plat à paella, avec une sauce préparée en cuisine.

« Il y a des moules Tamaris, des crevettes, des gambas, des palourdes, des langoustines, des poulpes, des coquilles Saint-Jacques… En plein été, le soir, on mange jusqu’à dix kilos de homard par jour. service!”, assure William. Clients valides du jour. “C’est vraiment délicieux”, raconte un groupe d’amis des Bouches-du-Rhône. Pas de chichi ici. Et pas de couverts non plus. « Les Monégasques arrivent avec des idées qui pourraient racheter le restaurant. Au début, c’est compliqué, mais au bout de quelques minutes, ça fait revivre le côté instinctif de l’homme. »explique le propriétaire des lieux.

C’est sûr, ce Valettois original a réussi son pari : attirer la clientèle avec un plat rare, typique de l’Espagne. “Le collègue le plus proche que je connais et qui cuisine la parillada de cette façon est à Barcelone”il jure.

«La polémique fait partie du jeu»

Établissement historique, mais vieillissant, La Station est devenue “Une marque”. Et les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. C’est sur Facebook, notamment, que l’entreprise attire une certaine clientèle… À sa manière. « Si l’on veut parler à une cible, il faut connaître son profil. Et, en 2024, si on veut parler aux seniors, eh bien il faut aller sur Facebook.»

Aujourd’hui, l’entrepreneur – qui a travaillé dans la communication pour plusieurs personnalités – poste quotidiennement sur les réseaux. Et fait souvent la une des journaux. «La polémique fait partie du jeu», il sourit. Et pour expliquer : « Prendre une belle photo ou embellir un plat moche, on peut tous le faire. Mais ça nous noie dans la foule. Pour moi, la vraie communication, c’est la vraie parole.

Un établissement qui attire les célébrités et les étrangers

Si La Station attire donc son lot de détracteurs, force est de constater que la recette du quinquagénaire reste gagnante.

Avec son côté plaisant, William accueille des clients venus des quatre coins du pays. « Nous avons aussi des étrangers qui réservent chez nous avant même de venir en France. Nous avons des Anglais, des Allemands, des Canadiens… »

L’été dernier, il fallait parfois attendre deux à trois semaines pour avoir une table avenue Anatole-France. Plusieurs personnalités, comme l’ancien footballeur international Mikaël Silvestre, y ont déjà été reçues.

Et, bien souvent, le rituel est le même : l’arrivée des coquillages est immortalisée par les gourmands. “Je pense que c’est la pelle la plus photographiée de l’année !”conclut le patron, toujours le sourire aux lèvres.

William Rémy, directeur du restaurant. Photo DR/La Gare.

Des publications qui ont défrayé la chronique

Sur les réseaux, le gérant du restaurant n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Souvent, cela signifie être interrogé dans la section commentaires. Des blagues pour le moins osées (voire impertinentes), des photos et vidéos où les décolletés des serveuses et/ou des clients sont mis en valeur… Avec William aux commandes, la page Facebook du Café La Station n’est pas toujours subtile. Mais l’entrepreneur s’amuse. Beaucoup. Car avec lui, le contenu est garanti sans filtre. Et forcément, cela peut prêter à confusion.

« Je n’aurai pas peur d’être moi-même. Lorsqu’un utilisateur me répond derrière son téléphone “le service est nul, c’est dégueulasse, je n’imagine même pas l’hygiène”, et bien je lui réponds très simplement : « Probablement plus propre que ton trou de connard. Si tu veux, viens à La Station et on comparera. Aucun restaurant ne s’amusera à répondre comme ça, alors que j’écris juste ce que tout le monde voudrait dire.dit le Varois.

Une vidéo avec 68 millions de vues

Le 8 septembre 2023, le patron partageait sur le compte de l’établissement une vidéo d’un service de pelle parillada… réalisé par une serveuse nue, mais peinte de la tête aux pieds. Aujourd’hui, il compte 68 millions de vues. Un total hallucinant, pour un jeune restaurant de La Valette.

De là, les commentaires sont venus. Je me suis dit que puisque ça marchait, on pouvait pousser le truc. Et pour continuer : « Désormais, j’ai une communauté considérable sur les réseaux. Il agit en tant que défenseur en répondant à tous les commentaires offensants. Et si la personne n’est jamais venue, je n’hésite pas à y entrer, à en rajouter une couche. […] Les féministes sont tombées sur moi. Mais comment forcer quelqu’un à dévoiler son décolleté ? Nous ne sommes pas un club libertin !

Il l’admet néanmoins : la marque se nourrit de ces critiques. « Avec l’algorithme du réseau, ça génère de la visibilité. Donc, je veux encore plus de critiques. Même celui qui me fait un doigt, il a un intérêt. Alors je vais lui répondre. Plus j’ai de majeur, mieux c’est ! (des rires)”

 
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