Claire jette une pierre dans la fenêtre et un chiffon imbibé d’essence. Maladroitement, elle allume une allumette, et c’est elle qui prend feu à cause de l’essence qui s’est répandue sur son torse et ses bras. Un voisin intervient en vidant son extincteur sur cette dame aujourd’hui âgée de 49 ans. Elle a encore des traces de brûlures, mais elle est vivante.
Battre sa grand-mère
Elle a comparu devant le tribunal correctionnel pour répondre de la tentative d’incendie d’un immeuble occupé et du passage à tabac de sa grand-mère. Avant le drame, Claire vivait avec sa grand-mère, une nonagénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer et parfois agressive. Elle aussi a été placée sous administration immobilière.
Elle l’a frappé le 9 avril 2020. »C’était une dispute, comme d’habitude, elle était parfois agressive», répond Claire, qui vit seule en appartement depuis le décès de sa grand-mère.
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Interrogée sur la tentative d’incendie, Claire explique qu’elle a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu. Le voisin, intervenu, n’a pas la même version. Il a déclaré à la police avoir entendu le bruit de pierres lancées contre la fenêtre. Il affirme que Claire a agi dans la précipitation, qu’elle a sursauté en le voyant et qu’elle a allumé le feu sans se rendre compte que son corps était couvert d’essence.
Claire affirme qu’elle a tenté de mettre fin à ses jours, qu’elle a réfléchi toute la journée à son action. Reste à comprendre pourquoi elle a choisi d’agir ainsi devant le bureau de son syndic. “J’y suis allé parce qu’elle ne répondait pas à mes appels», a-t-elle déclaré.
Sous le choc
Cet incendie a choqué l’avocate et ses confrères, présents dans le bâtiment. “Les gestionnaires immobiliers sont de plus en plus confrontés à des personnes agressives qui leur demandent de l’argent. Ma collègue a fait ce qu’elle a pu avec le prévenu», explique Me Ambre Biefnot. Selon l’avocat, une tache noire est visible depuis longtemps devant le bureau.
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Pour le procureur de la République, il s’agissait bien d’une tentative d’incendie et non d’une tentative de suicide. Les coups sont également établis par un certificat médical et la déclaration d’un témoin. A l’époque, Claire, dépressive, mélangeait alcool et stupéfiants. Une peine de trois ans, avec sursis probatoire, est requise.
Me Gwennaëlle Bombart, qui remplace une confrère, plaide une suspension probatoire de la peine pour Claire, qui est toujours sous administration provisoire des biens et qui fait l’objet d’un suivi psychiatrique. Suite à l’incident, elle a été placée dans le coma pour soigner ses brûlures.
Jugement dans un mois.
