Face à l’inadéquation des politiques du médicament aux besoins de santé publique, comme en témoigne notamment la pénurie de médicaments en France, 14 associations ont publié une ordonnance de la société civile le 13 mai. L’objectif de ce collectif composé d’associations de santé, de patients et d’organismes impliqués dans la recherche et le développement de médicaments est de défendre un système de santé basé sur les besoins des patients et un accès durable aux produits de santé.
Forts de leur expertise sur les questions pharmaceutiques et nourris par les expériences des personnes malades, les auteurs du document présenter un constat critique accompagné de propositions pour avancer vers des solutions concrètes au niveau national, via les lois de financement de la sécurité sociale, et au niveau européen où une révision de la réglementation pharmaceutique est en cours.
A travers 15 articles, les auteurs de cette prescription s’intéressent à tous les aspects des politiques du médicament : de la recherche fondamentale à la perte du contrôle démocratique sur l’utilisation des ressources publiques, en passant par la révision de la législation pharmaceutique européenne ou l’accès à l’innovation thérapeutique.
Nous exigeons une meilleure transparence et une meilleure régulation du marché pharmaceutique.
Cette contribution se veut une ressource aussi bien pour les dirigeants politiques et administratifs, que pour les médias, la société civile, les malades et les usagers du système de santé, ainsi que pour les acteurs industriels, dont les petites et moyennes entreprises qui jouent le rôle de un rôle central dans les politiques pharmaceutiques nationales.
Prix et accès aux médicaments : mobilisation pour garantir le droit à la santé pour tous
Ce travail s’inscrit dans la continuité de la mobilisation de la société civile sur le prix et l’accès aux médicaments en France entamée il y a dix ans. En 2014, un nouveau traitement contre l’hépatite C, le sofosbuvir (Sovaldi), est arrivé sur le marché. Son prix, trop élevé pour l’assurance maladie, a conduit l’État à mettre en place un système inédit de rationnement et de sélection des patients susceptibles de recevoir ce nouveau médicament.
Dans les années qui suivirent, le marché français devint le théâtre d’arrivées successives de médicaments à des prix toujours plus élevés. Plusieurs associations de patients, soignants, consommateurs et étudiants se réunissent en 2018 pour rédiger ensemble un livre blanc. « Médicaments et progrès thérapeutiques : garantir l’accès, maîtriser les prix ».
Six ans plus tard, force est de constater que les recommandations pour une plus grande transparence du marché pharmaceutique, et notamment pour renforcer le contrôle des prix et de la qualité des médicaments innovants, n’ont pas été mises en œuvre.
Convaincues de l’importance de ne pas sortir du débat et de ces questions d’intérêt général exclusivement réduites à un dialogue entre l’Etat et les industriels pharmaceutiques, les associations appellent la société civile à se mobiliser. Il s’agit de garantir le droit à la santé pour tous, à travers un accès égal aux soins.
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(1) Action Santé Mondiale, AFM-Téléthon, AIDES, Association Française des Hémophiles, DNDi, France Assos Santé, Ligue contre le Cancer, Médecins du Monde, Open Insulin France, Prescrire, Renaloo, UAEM, UFC-Que Choisir, Vaincre Kystic fibrose.
