La romancière tunisienne Azza Filali, lauréate du Comar d’or 2024 pour un roman en langue française, a remporté le Prix Ivoire de littérature africaine d’expression francophone 2024 pour son roman « Malconnexions » publié en 2023 chez Élyzad.
Azza Filali succède à la Guadeloupéenne Jennifer Richard, lauréate du Prix Ivoire 2023 pour son roman « Notre royaume n’est pas de ce monde », publié chez Albin Michel en 2022.
Incompréhensions est un ouvrage soutenu par l’Institut français de Tunisie (IFT) dans le cadre de son Programme d’aide à la publication (PAP), indique l’Institut dans un communiqué publié ce lundi 14 octobre.
Le 16ème Prix Ivoire est d’une valeur de trois mille (3 000) euros. Il sera remis à Azza Filali, samedi 23 novembre, à Abidjan, la capitale ivoirienne.
“Incompréhensions” est un opus de 344 pages qui raconte l’histoire de “Emna, la quarantaine, avocate tunisienne mariée, chargée d’une mission visant à évaluer le degré de civisme et d’autonomie des femmes rurales d’un village conservateur de l’île de Djerba.
Le jury, présidé par la romancière et dramaturge Werewere Liking-Gnépo, a récompensé « un hymne aux femmes, excellent reflet de la vie fragile de femmes engagées entièrement dans la quadrature du cercle partout dans le monde. Les femmes les plus avancées pensent se démarquer même si elles ne font que perpétuer, dans l’épine du rêve, le lourd tribut dû à une société construite sans leur opinion.
Le jury a également attribué une mention spéciale à la Gabonaise Charline Effah pour « Les Femmes de Bidibidi », aux éditions Emmanuel Colas, en 2023.
« Des malentendus » et « Les Femmes de Bidibidi » figuraient parmi un total de cinq finalistes avec « Zakoa » de Hary Rabary, « Âmes tembée » de Marie-George Thébia et « Le Violon » d’Adrien de Gary Victor.
Les œuvres finalistes ont été sélectionnées parmi 76 œuvres provenant de seize pays.
Romancière et médecin, Azza Filali est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages : romans, nouvelles, essais. Malentendus est sa sixième publication aux éditions Elyzad, après notamment Ouatann (2011) et Les Intranquilles (2014), tous deux primés en littérature en Tunisie, peut-on lire sur le site de l’éditeur.
Elyzad présente « Malentendus » comme « un tableau vibrant de la femme d’aujourd’hui sur l’île de Djerba ».
Résumé ; « En pleine canicule, Emna, avocate à Tunis, accepte une mission à Djerba pour évaluer l’autonomie des femmes de Tezdaïne, village réputé pour son conservatisme. En côtoyant ces femmes djerbiennes cloîtrées dans des traditions séculaires, Emna voit ses propres repères vaciller : son modernisme n’est-il qu’une illusion ? Qu’en est-il de l’égalité des sexes ? Où est l’essentiel ? Sur l’île écrasée par la lumière, elle reprend vie. »
Lors de la 28ème cérémonie de la Comar d’Or organisée le 4 mai au Théâtre municipal de Tunis, Azza Filali a évoqué son expérience de romancière. “Ecrire est un travail difficile (…) le plus souvent réalisé dans la solitude”, a déclaré Azza Filali, écrivain et médecin. « Nous sommes solitaires quand nous écrivons et nous le sommes parfois et souvent après avoir fini d’écrire ». A partir de ce sentiment de solitude, la reconnaissance et la consécration constituent des sentiments de « confort qui accablent l’écrivain », a-t-elle déclaré en recevant la Comar d’Or.
Créé en 2008 par Akwaba Culture, association de droit ivoirien, le Prix Ivoire de littérature africaine d’expression francophone récompense chaque année un auteur issu du continent africain ou de la diaspora africaine francophone.
La Tunisie remporte ce prix pour la première fois depuis sa création. Les lauréats des éditions précédentes proviennent des pays suivants : Sénégal (2008, 2012), Côte d’Ivoire (2009, 2011, 2018, 2019), Cameroun (2010, 2013), Maroc (2014), Haïti (2015), Martinique (2016). ), Madagascar (2017), RDC/Canada (2021), Togo (2022) et Guadeloupe (2023).
Avec ROBINET
