Dominique Voynet met en avant les raisons de l’épidémie de choléra à Mayotte

Dominique Voynet met en avant les raisons de l’épidémie de choléra à Mayotte
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Dans un entretien au Parisien, l’ancien directeur de l’Agence régionale de santé de Mayotte estime que « l’État devrait prendre la main sur les lenteurs administratives ».

Un hôpital de Mayotte « très saturé », un réseau d’eau potable et d’assainissement « défaillants » et « des années d’incompétence des élus locaux ». Voilà quelques-uns des facteurs qui ont favorisé l’épidémie de choléra qui a provoqué la mort d’un enfant de 3 ans mercredi 8 mai à Mayotte, a déclaré dans un entretien au Parisien Dominique Voynet, directeur de l’Agence régionale de santé de l’île depuis 2020. jusqu’en 2021.

L’épidémie est “endiguée” et “il n’y a pas d’explosion, mais cela ne veut pas dire qu’elle va s’arrêter du jour au lendemain”, a pour sa part déclaré jeudi le ministre chargé de la Santé Frédéric Valletoux, en déplacement à Mayotte vendredi matin, sur RTL, il a précisé que 65 personnes ont été infectées par la maladie depuis la mi-mars et 3 700 personnes ont été vaccinées.

Pour Dominique Voynet, l’une des principales causes de propagation de la maladie sont « les réseaux d’eau potable et d’assainissement » qui sont « en panne à Mayotte » et ce, « depuis des années ».

« Le syndicat de l’eau et de l’assainissement de Mayotte, dirigé par les maires des différentes communes, est censé améliorer la distribution d’eau potable aux habitants de Mahor. Des travaux ont été mis sur la table mais les projets n’avancent pas. “

« La politique de traque des étrangers » remise en cause

Pour l’ancien ministre de l’Environnement du gouvernement Jospin, il appartient à l’État de « reprendre le contrôle des lenteurs administratives » et de « faire en sorte que les travaux s’accélèrent pour assurer un meilleur accès à l’eau potable et permettre l’assainissement des eaux usées.

Dominique Voynet regrette également que la construction d’un deuxième hôpital à Mayotte soit toujours au point mort. « La construction d’un deuxième établissement, situé à l’ouest de l’île, était déjà en discussion au début de la pandémie de Covid-19, lors de mon mandat à l’ARS », précise-t-elle. « Mais depuis trois ans, les travaux n’ont même pas commencé. Il semble que les élus locaux ne comprennent pas leur responsabilité. Nous avons des années de retard. »

Alors que le gouvernement entend lutter contre l’immigration clandestine à Mayotte, notamment celle en provenance des Comores, où des milliers de cas de choléra ont été enregistrés depuis le début de l’année, Dominique Voynet juge également que « la politique de traque des étrangers » peut aussi avoir un impact sur la crise sanitaire.

Pour elle, cela conduit « de nombreuses familles à ne pas oser appeler à l’aide, ou à ne pas se rendre dans les centres de santé. Si l’enfant souffre de diarrhée, les parents devront peut-être se dire : « On va attendre que ça passe ». Et cela peut conduire à des catastrophes.

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