“C’est ça, un attaquant coriace !” – .

“C’est ça, un attaquant coriace !” – .
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Depuis son arrivée en France, le jeune avant-centre de dix-sept ans Mahamadou Sangaré affole les buteurs. Buteur dès les premières minutes de son tout premier match avec le Racing Colombes 92, puis meilleur buteur du championnat national U17 avec le FC Montrouge la saison dernière, Mahamadou a inscrit 23 buts en 24 matches depuis sa signature au centre de formation du Paris Saint-Germain, à l’été 2023.

Aujourd’hui, il partage son quotidien entre les entraînements avec le groupe U19 entraîné par Zoumana Camara et les cours qu’il suit au Campus PSG de Poissy pour valider un baccalauréat professionnel commerce. Pia Clemens s’est rendue au Campus le 2 avril pour entendre son histoire qui commence sur un terrain de football sablonneux à Bamako et qui a (déjà) tous les atouts d’une véritable success story.

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Son profil sur le terrain

Je peux aussi jouer sur les côtés mais ma position préférée est le numéro neuf. Je pourrais améliorer mes capacités de dribble sur le côté droit du jeu mais c’est vrai que je préfère toujours le pied gauche. Je suis un peu moins doué mentalement. je n’aime pas trop [prendre des ballons de la tête]mais quand ça arrive, j’y vais et je donne tout.

Son enfance au Mali et son arrivée en France

Je suis né au Mali, à Dionkoulané [au nord du pays, le long de la frontière avec la Mauritanie, dans le désert du Sahel] mais j’ai passé presque toute mon enfance en ville, à Bamako. J’ai commencé à jouer au football dans le quartier, comme tous les enfants de Bamako. Je sortais toujours jouer avec des amis du quartier et c’est comme ça que tout a commencé. Sur un terrain avec du sable. Et les gens me disaient tout le temps que j’étais bon. Mais je ne me suis pas posé de questions, je voulais juste jouer au football. Jusqu’au jour où mon père m’a ramené ici pour que je puisse me développer en tant que footballeur.

En fait, laissez-moi vous expliquer. Moi, mon père, au fond, ce n’est pas un fan de foot. Il n’aime pas du tout le football. Il était très exigeant envers moi. Il voulait que je fasse des études, et notamment des études coraniques. Et ma mère était un peu tolérante. C’est comme ça qu’au final, au fil du temps, ils ont compris que c’était ce que j’aimais le plus faire. Alors, ils m’ont laissé faire. Jusqu’à ce jour où mon père m’a dit : « Si c’est ce que tu aimes le plus faire, viens, je t’emmène en France et tu continueras là-bas. » Donc j’ai atterri à Cergy, mais j’allais m’entraîner à Colombes [au Racing Colombes 92]. C’était mon premier club, ici en France.

« Je me souviens de mon premier entraînement : j’ai tout donné. Les gens étaient choqués. »

Je m’en rappelle comme si c’était hier. Quand je suis arrivé le premier jour, les gens disaient : « C’est un Malien, il vient d’arriver et on va voir ce qu’il a dans le ventre ». Je me souviens de mon premier entraînement : j’ai tout donné. Les gens étaient choqués, ils disaient : « Wow, c’est vraiment un talent. » Le lendemain, nous devions jouer un match amical à Lille et les entraîneurs m’ont appelé et m’ont titularisé. Le lendemain de mon test. Au bout d’une minute, je marque un but, et à la fin nous gagnons. Le coach m’a félicité et m’a dit : « C’est vrai que tu as fait un bon match. Je pense que tu as gagné des points. Il faut donc continuer comme ça et travailler.

Mahamadou Sangaré et Pia Clémens © Radio-France
Fabrizio Habibou

Les axes de progrès sur lesquels il a travaillé avec ses coachs de Colombes et Montrouge

J’étais un peu libre sur le terrain. J’ai vraiment aimé laisser tomber et toucher le ballon. Donc je traînais tout le temps. Et ils m’ont demandé de travailler davantage sur le jeu dos au but, en pivot, parce que c’était mon point faible. Et là je pense que si je travaille là-dessus, ça va mieux. Mais j’ai joué dans un club au Mali, dans un petit club près de chez moi. Et je peux dire que c’est là que j’ai appris à jouer au football. C’est là que j’ai fait presque tous mes cours. Avant mon arrivée en France.

La réaction de son père lorsqu’il a terminé meilleur buteur du championnat national U17 avec le FC Montrouge

Honnêtement, c’est incroyable. Au début, il ne me croyait pas. Il a dit : “Ça n’y arrivera pas, le football n’est pas pour toi”. Et puis, au fil du temps, il s’est rendu compte que c’était vraiment quelque chose pour moi. Il m’a laissé faire. Et quand j’ai fini meilleur buteur à Montrouge, il était content pour moi. Il m’a félicité et m’a même offert un petit cadeau. C’est vrai, c’était important pour lui.

Son acclimatation au PSG, qui s’entraîne toujours au Camp des Loges à son arrivée à l’été 2023

Au début, c’était un peu compliqué, mais comme je connaissais la plupart des joueurs parce que j’avais joué contre eux à Montrouge (et que j’avais marqué des buts pour eux !)… Donc, ça avait un peu facilité mon intégration.

Les jeunes qui l’ont le mieux accueilli dans le groupe

Presque tout le monde, mais je dirais plus [Ibrahima] Diaby, vraiment, avec également Serif Nhaga et Tony Mendy. Ce sont mes meilleurs amis ici au Paris Saint-Germain. Et maintenant tout va bien.

Pourquoi il a été si souvent utilisé par Zoumana Camara cette saison [24 matchs joués sur les 25 possibles]

[Rires] Il faudra demander au coach, mais je pense que c’est le travail. Chaque jour à l’entraînement, on donne tout pour être performant le week-end. Le coach me dit de travailler, tout le temps. Travailler, être à l’affût, écouter et aussi aider mes partenaires sur le terrain. Tout donner pour qu’au final vous n’ayez aucun regret.

Ses statistiques, excellentes en termes de buts marqués [23 buts en 24 matchs] mais presque vide en termes de passes décisives

C’est vrai que cette saison, je n’ai fait que deux passes décisives, je pense [au moment de l’enregistrement de l’interview, le 2 avril 2024]. Mais après le repos, c’est juste devant le but, hein ! J’ai trouvé ma place devant le but. C’est mon poste préféré. Donc même si je ne fais pas de passes décisives, le plus important pour un attaquant, c’est de marquer des buts ! Comme on dit, quand on est un attaquant, il faut être égoïste ! [Rires] Mais si j’ai à côté de moi un partenaire bien marqué, je préfère le décaler et il marque aussi des buts. C’est important.

Sa personnalité, sachant que ses anciens coachs le décrivent comme un jeune très attentif à ce qu’on lui dit, calme, souriant et concentré sur le travail.

C’est vrai que je suis une personne calme. Je ne parle pas beaucoup. La chose la plus importante pour moi, je pense, c’est le travail. Je ne fais que travailler et je pense que le reste ira tout seul. Je ne veux pas montrer que je suis le plus fort… Nous sommes ici pour jouer au football. Le plus important est d’être une bonne personne et de donner le meilleur de soi-même.

Son entraîneur Zoumana Camara

« J’ai appris beaucoup de choses auprès du coach, tactiquement mais aussi techniquement. Il nous permet de nous améliorer sur le terrain, et même en dehors. C’est un très bon entraîneur.

Je ne connaissais pas forcément son parcours à mon arrivée. Il a joué au PSG [2007-2015], je pense que c’était un grand défenseur. Et il a aussi joué à Marseille, si je ne me trompe pas [2000-2002]. Après, c’est normal qu’il soit exigeant avec nous car il a travaillé avec de grands coachs. [Au PSG, il a été l’adjoint de Carlo Ancelotti, Laurent Blanc et Unai Emery]. C’est énorme. Alors s’il est parmi nous aujourd’hui, c’est une bonne chose pour nous. C’est un coach exigeant, et un très bon entraîneur. J’ai appris beaucoup de choses avec lui, notamment tactiquement, mais aussi technique. Cela nous permet de nous améliorer sur le terrain, et même en dehors. C’est donc un très bon entraîneur. Franchement, il n’y a rien à dire.

Sa relation avec le football européen durant son enfance au Mali

Je regardais tout le temps le football à la télé, avec ma famille, même s’ils n’étaient pas vraiment fans ! [Rires]. Je les ai infectés et aujourd’hui ils regardent tous le football, donc c’est bien. A l’époque, j’avais des clubs dans le cœur mais… je vais les garder pour moi ! [Rires] Ce n’était pas le PSG de toute façon [Il sourit].

Intérêt d’autres clubs lorsqu’il devient meilleur buteur du championnat U17 avec Montrouge

C’est vrai que quand la saison [2022-2023] commencé, j’ai reçu des demandes dès le début. Des clubs professionnels qui voulaient me recruter. À ce moment-là, je n’étais pas inquiet. Je voulais juste jouer au football, m’entraîner et bien performer chaque week-end. Et à la fin de la saison, on allait faire le point et choisir le club où je signerais.

Pourquoi il a choisi le PSG

C’est vrai que le PSG est un grand club, un club historique. Alors, à la fin de la saison, on a discuté avec ma famille et on a décidé d’opter pour le PSG. Finalement, c’est moi qui ai choisi le PSG parce que tout le monde sait que c’est un grand club et que beaucoup de grands joueurs ont été formés ici, avec un excellent centre de formation.

Son lien avec les couleurs rouge et bleu

Je me dis toujours que j’ai eu de la chance de signer au Paris Saint-Germain. Parce que je ne suis même pas venu en France depuis cinq ans et que j’avais beaucoup de clubs qui voulaient me recruter, notamment le PSG. Et pour moi c’est une chance de signer au Paris Saint-Germain car c’est le plus grand club de France. Alors avec ce logo, quand on porte ce maillot, ça donne envie de tout donner sur le terrain. Alors c’est bon.

Son endroit préféré sur Terre

Je dirais… La Mecque [il sourit]. Je rêve d’y aller.

Son plat préféré

C’est du poulet voleur, un plat africain. J’aime trop. Je peux en manger tous les jours. Ma mère aime faire ça et j’aime ça. J’en mange tous les week-ends. C’est très gras mais comme on a un jour de congé… on peut se le permettre ! [Rires]

Son meilleur souvenir depuis son arrivée au Paris Saint-Germain

Mon meilleur souvenir est la Youth League. J’ai joué cinq matches, pour un but. C’était un peu compliqué cette année car on avait un groupe jeune, avec beaucoup de joueurs qui sont partis. Cela nous a donc beaucoup manqué. Mais malgré la frustration, la Youth League est pour nous une bonne expérience d’apprentissage, qui nous servira à l’avenir. Et cette année, il y a moyen de faire quelque chose. Je pense que nous pouvons viser le championnat [Au moment de l’enregistrement de l’entretien, les U19 du PSG ont déjà été éliminés en Youth League, mais aussi en Coupe Gambardella]. Ce serait énorme. Il reste quatre matches. On va essayer de tout donner pour les gagner et, pourquoi pas, se qualifier pour les playoffs [Depuis l’entretien, les U19 ont engrangé trois victoires en trois matchs. Ils sont premiers du groupe A en championnat, à une journée de la fin. Ils sont d’ores et déjà qualifiés pour les quarts de finale].

La musique qu’il écoute avant un match

Moi, avant les matchs, j’écoute le Coran tout le temps, tout le temps. Cela me permet de me mettre dans mon humeur pour, au final, se sentir bien sur le terrain. Cela me calme. Et quand je suis calme sur le terrain, je donne tout. Je ne veux plus m’arrêter. C’est ça un attaquant ! [Rires]

 
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