La finale que même une imagination fertile n’aurait pas pu prédire il y a 10 ans

Prenons le cas du Drakkar de Baie-Comeau, dont la dernière apparition en finale remontait à il y a une décennie, en 2014, dans la LHJMQ.

Cette année-là, Steve Ahern est directeur général du club, Patrice Bosch assiste Éric Veilleux derrière le banc et Jérémy Grégoire s’impose comme l’un des vétérans de la flotte nord-côtière. Baie-Comeau a finalement perdu cette série de sept matchs contre les Foreurs de Val-d’Or de l’entraîneur-chef Mario Durocher.

Dix ans plus tard, Ahern est directeur général adjoint des Voltigeurs de Drummondville, Bosch est revenu comme adjoint avec le Drakkar après un passage comme entraîneur à Chicoutimi et un passage en Suisse, et Durocher est maintenant directeur général adjoint des champions de saison régulière, dirigés par Jean-François Grégoire. , le père de Jérémy…

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Jérémy Grégoire dans l’uniforme du Drakkar. (Archives Le Soleil)

Les rôles sont complètement inversés !

De fils à père

Père depuis quelques semaines, Jérémy Grégoire en a pris la pleine mesure, il y a deux semaines, lors de sa plus récente visite dans sa ville d’adoption entre 2013 et 2015. En s’asseyant avec ses proches à Saint-Pancrace, un premier ministre de Baie-Comeau microbrasserie, l’ancien espoir des Canadiens de Montréal a senti le regard des gens changer.

«Je me souviens que durant mes années à Baie-Comeau, c’était moi qu’on montrait du doigt lorsqu’on sortait d’un restaurant, mais là, c’était mes parents qu’on regardait à notre table», sourit-il. C’était vraiment amusant.”

“Mon père dira qu’il ne s’en rend pas compte, parce qu’il est très concentré, mais après la série, je jure qu’il s’en rendra compte !”

— Jérémy Grégoire

Heureux pour ses parents

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Jean-François Grégoire derrière le banc du Drakkar. (Jocelyn Riendeau/Archives Le Soleil)

L’attaquant de 28 ans est heureux pour les partisans du Drakkar, l’équipe qui a « sauvé » sa carrière en acquérant les Saguenéens en janvier 2013. Grégoire éprouve surtout une grande fierté pour ses parents, qui ont véritablement épousé Baie-Comeau ces dernières années. .

« Mon père y est allé comme adjoint avant de le remplacer au pied levé comme entraîneur [et ensuite comme DG]. Ma mère [Julie Maltais] a renoncé à une carrière de 20 ans comme enseignante à Sherbrooke pour le retrouver et elle a ensuite été embauchée au Cégep de Baie-Comeau avec l’aide de Steve Ahern.

« Cela n’a pas été facile pour eux, mais je suis vraiment heureux de les voir s’épanouir là-bas. Ça me réchauffe le coeur.”

— Jérémy Grégoire

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Jérémy Grégoire au Palais des Sports Léopold-Drolet de Sherbrooke, sa ville natale. (Archives La Tribune)

De nouveaux souvenirs

C’était il y a 10 ans, mais c’était hier dans la tête de Jérémy Grégoire. La ville est en feu pour son Drakkar, le son des flûtes résonnant à ses oreilles, le joueur de centre revit les bons souvenirs liés à sa carrière junior. “C’est beau pour moi et je suis heureux que ce soit maintenant mon père qui vit ça.”

Depuis son condo d’Orford, d’où il suit de près, avec son frère Thomas, l’épopée éliminatoire du club dirigé par leur père, Jérémy Grégoire a failli devoir se pincer à quelques heures du début de la finale contre Drummondville.

>>>Grégoire lors d'un match contre les Foreurs de Val-d'Or, ses adversaires en finale 2014.>>>

Grégoire lors d’un match contre les Foreurs de Val-d’Or, ses adversaires en finale 2014.

Presque surréaliste

Le fils de l’entraîneur-chef et PDG du Drakkar n’aurait jamais osé penser, en 2014, que son club junior affronterait les Voltigeurs du directeur général adjoint, Steve Ahern, en finale dix ans plus tard. que c’est de la réalité virtuelle, que vous vous êtes créé un monde parallèle ! il rit. La vie est drôle, mais c’est en même temps sa beauté.

Il ne lui reste plus qu’à espérer un résultat plus heureux cette année, la défaite de 2014 étant toujours associée à des souvenirs « douloureux » pour Jérémy Grégoire et plusieurs personnes à Baie-Comeau.

“Ça fait encore mal, mais en même temps, ce sont les plus beaux souvenirs de ma vie”, a-t-il déclaré. Les liens créés avec mes coéquipiers, l’ambiance qui régnait dans la ville, rien n’effacera jamais ça. Le temps arrange les choses, comme on dit.

“Cette année m’a fait grandir en tant que joueur, mais aussi en tant que personne.”

— Jérémy Grégoire sur la défaite de 2014

Le Drakkar de 2024, avant 2014

Tout juste revenu de Finlande, où il poursuit sa carrière de hockeyeur, il estime que le Drakkar de 2024 est « en avance » sur le Drakkar de 2014, un club dans lequel les joueurs du premier trio étaient aussi amis avec les gars du troisième. et quatrièmes unités qu’avec le septième défenseur. « Pendant des années, quand on louait un chalet, tout le monde venait ! il dit.

Obligations parentales obligent, Jérémy Grégoire suivra le début de la finale à distance, mais il a ses billets pour les matchs trois et quatre à Drummondville. Thomas, un ancien défenseur du Phoenix de Sherbrooke, sera également de la partie. “Nous sommes tous Ventilateurs du Drakkar !

Comme en 2014.

À Baie-Comeau, Steve Ahern aura aussi l’impression de remonter le temps en assistant aux deux premiers matchs de ses Voltigeurs contre le Drakkar, une organisation pour laquelle il a donné 21 ans de sa vie.

Licencié par le Drakkar en 2019, le directeur général adjoint des Voltigeurs ne fait pas de la finale 2024 une affaire personnelle. “La première année, j’étais peut-être irrité, mais maintenant, je suis juste heureux que les jeunes puissent jouer pour gagner”, dit-il avec toute la sagesse de ses 52 ans.

>>>Steve Ahern lors du repêchage du Drakkar en 2019.>>>

Steve Ahern lors du repêchage du Drakkar en 2019. (Pascal Ratthé/Archives Le Soleil)

Une situation difficile à décrire

Ahern a du mal à décrire la situation « bizarre » qu’il vit, quelqu’un à qui on n’a jamais reproché son manque de couleur. Il sourit en racontant qu’il y a quelques jours, deux adeptes du Drakkar ont arrêté de parler en le voyant s’approcher d’eux dans le rayon d’une épicerie.

« Je l’attends avec impatience, comme le reste de la ville », poursuit-il. C’est comme voir les chutes du Niagara pour la première fois. Vous vous dites : « Ayoye, j’aurais dû venir voir ça avant ! » J’ai adoré travailler pour le Drakkar, mais en ce moment, j’aime ce que j’en fais à l’école et avec les Voltigeurs.

« Ma passion a toujours été de travailler avec les jeunes et elle continue. Et cette série appartient aux jeunes.

— Steve Ahern

>>>Steve Ahern a passé 21 ans de sa vie avec le Drakkar, qu'il affrontera en finale dès ce soir.>>>

Steve Ahern a passé 21 ans de sa vie avec le Drakkar, qu’il affrontera en finale dès ce soir. (Yan Doublet/Archives Le Soleil)

Le Voltigeur au pays du Drakkar

Directeur de l’école secondaire Serge-Bouchard, une école polyvalente de 728 élèves à Baie-Comeau, Ahern se réjouit de voir les deux villes croiser le fer pour la première fois de leur histoire, en finale rien de moins, à quelques minutes de chez lui.

Comme le reste de l’école, l’ancien directeur général du club local prévoyait s’habiller en rouge jeudi, quelques heures avant le début de la finale de la LHJMQ. Ses élèves et son personnel enseignant en rouge Drakkar, lui en rouge Voltigeurs… s’il y a une différence !

>>>Les matchs du Drakkar se jouent au Centre Henry-Léonard de Baie-Comeau.>>>

Les matchs du Drakkar se jouent au Centre Henry-Léonard de Baie-Comeau. (Kassandra Blais, Drakkar de Baie-Comeau)

« Mes élèves ne savent même pas que je travaille à Drummondville, sourit-il. Il n’y a même pas de logo d’équipe dans mon bureau. Je porte une casquette des Voltigeurs de temps en temps, mais ça ne se voit pas grand-chose.

“Je ne le fais pas exprès!”

— Steve Ahern

Il est confiant

>>>Steve Ahern derrière le banc du Drakkar.>>>

Steve Ahern derrière le banc du Drakkar. (Rocket Lavoie/Archives Le Progrès-Dimanche)

Responsable de la réussite scolaire des joueurs des Voltigeurs, Steve Ahern a une grande confiance dans leurs chances de victoire. Le travail effectué par l’entraîneur-chef, Sylvain Favreau, et le directeur général, Yanick Lemay, avec qui il avait travaillé au Gaulois du Collège Antoine-Girouard au début des années 2000, n’y est pas étranger.

« Le succès d’une organisation dépend de la mission, de la vision et des valeurs et ils ont fait un travail extraordinaire pour les mettre en place et les faire respecter », explique-t-il. Tous deux sont concentrés à 100 % là-dessus et ils connaissent le hockey. Nous avons l’impression que l’équipe est une famille.

Son seul souhait de Steve Ahern est de voir la population de ces deux villes « s’approprier » la finale. « J’aimerais que les deux petites villes puissent montrer qu’elles sont capables de grandes choses. Et rappelez-vous qu’au hockey junior, il faut être patient, il faut être derrière son équipe, beau temps, mauvais temps.

En 2014, comme en 2024 !

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