Un impact économique important
Si ce commerce parallèle se développe de plus en plus, c’est en partie à cause du prix de ces cigarettes, moins chères que celles que l’on peut trouver dans le commerce. C’est en tout cas ce qu’affirme le porte-parole de Philip Morris, une entreprise spécialisée dans les produits du tabac.
Ces cigarettes ne sont ni taxées ni soumises à des droits d’accise. Le manque à gagner pour l’Etat belge représenterait près de 435 millions d’euros, soit une augmentation de 185 millions par rapport à l’année dernière.
Pour des entreprises comme Philip Morris, il est difficile de mesurer précisément les pertes liées à la vente de cigarettes illégales. L’entreprise tente d’endiguer le phénomène en collaborant avec le SPF Finances (Douane) et la police.
Duygu Lisa Korucu, porte-parole belgo-luxembourgeoise de Philip Morris, souligne également la question de la qualité des produits : “Nous ne savons pas ce qu’il y a dans ces cigarettes, ce n’est pas la même chose que nos produits.”
Des problèmes de santé plus graves
Le commerce illégal des cigarettes représente également un problème de santé publique. Les produits sont moins chers et donc plus facilement accessibles aux plus jeunes et aux plus démunis.
« L’accessibilité de ces produits et leur prix abordable entraînent une augmentation du tabagisme »selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et donc une augmentation des maladies liées au tabagisme. Les cigarettes illégales ne respectent pas non plus la réglementation et ne répondent pas aux exigences sanitaires.
Ces paquets de cigarettes ne présentent pas les avertissements sanitaires illustrés, ni les informations sur les émissions toxiques qui doivent légalement figurer sur le paquet, ce qui constitue un problème pour la politique de prévention.
La Fondation contre le cancer souligne cependant que consommer des cigarettes légales présente généralement les mêmes risques pour la santé que fumer des cigarettes de contrebande.
La Belgique, une plaque tournante
En Europe, 113 ateliers de production clandestins ont été démantelés, dont cinq en Belgique et un à Bruxelles. Selon le SPF Finances, il s’agit d’un phénomène qui touche l’ensemble du territoire belge. La Belgique est connue pour être une plaque tournante du commerce illégal de cigarettes.
Il y a plus de cigarettes illégales produites en Belgique que consommées. La plupart de ces cigarettes sont expédiées vers la France et le Royaume-Uni, pays où la fiscalité est plus sévère qu’en Belgique.
La place de la Reine à Schaerbeek est un lieu connu des autorités pour la vente illégale de cigarettes en Région bruxelloise. Il y a trois jours, 2.989 paquets de 20 cigarettes ont été saisis par la police de Bruxelles Nord, et les trois commerces concernés ont fait l’objet d’une fermeture administrative.
Cependant, la zone de police fait face à un manque de moyens et de personnel. Des saisies sont organisées, mais la police est parfois contrainte de libérer les détenus, faute de place. La police surveille également les différents magasins de nuit de la capitale.
Selon le SPF Finances, la Belgique est une plaque tournante du trafic de cigarettes car elle se situe au carrefour de pays à fiscalité élevée. L’augmentation du nombre de cigarettes illégales consommées en Belgique pourrait être liée à la hausse des prix, selon le porte-parole de Philip Morris.
