Des aurores boréales « à couper le souffle » qui n’ont « rien à voir avec le réchauffement climatique »

Des aurores boréales « à couper le souffle » qui n’ont « rien à voir avec le réchauffement climatique »
Des aurores boréales « à couper le souffle » qui n’ont « rien à voir avec le réchauffement climatique »

Des arabesques roses partout dans le ciel azuréen et varois dans la nuit de jeudi à vendredi. Nul besoin d’aller au pôle Nord pour assister à ce fabuleux spectacle céleste.

Hier soir, des aurores boréales assez spectaculaires ont en effet pu être observées dans nos deux départements, comme l’avaient annoncé les scientifiques quelques jours plus tôt.

Et vous avez été plusieurs dizaines à nous envoyer vos photos, après avoir admiré ce spectacle rare et unique.

«C’était incroyable, unique confirme Eric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de Nice. Pour moi les plus belles de cette année. Un ami m’a envoyé une magnifique photo prise depuis son balcon à Riquier à Nice, époustouflante. Nous les avons vus dès la tombée de la nuit, avec un pic vers 1h30 du matin. »

D’où ça vient ?

Ce phénomène s’explique par l’activité accrue du Soleil. « Le soleil a un cycle solaire de 10 à 13 ans. Nous atteignons le maximum de ce cycle. Le Soleil est donc très actif et produit de nombreuses éruptions de gaz. Lorsqu’elles se dirigent vers la Terre, elles interagissent avec le champ magnétique terrestre. C’est ce qui produit les aurores boréales. Généralement, ils se situent à proximité des pôles. Lorsque les éruptions solaires sont importantes, elles sont visibles ici à l’horizon, vers le nord.

Et l’année 2024 est actuellement plutôt propice à ce genre de spectacle. “Cinq ou six fois cette année, notamment en mai, car ce pic d’activité solaire est particulièrement important. Pour quoi? Il est lié au champ magnétique solaire et fait toujours l’objet de recherches. Ce qui est sûr, c’est que cela n’a rien à voir avec le réchauffement climatique, qui a bien d’autres conséquences néfastes.

La dernière fois que nous avons eu de très grandes aurores boréales, c’était dans les années 90. Mais cela a été sans doute moins médiatisé, note Eric Lagadec.. « Parce que ce qui change aujourd’hui, Le monde a un smartphone dans sa poche capable de capturer ces aurores boréales. Ce n’est pas ce que fait notre œil, qui ne voit pas beaucoup de couleurs s’il ne reçoit pas beaucoup de lumière. Le réflexe à avoir quand on sait qu’il va y avoir des aurores, c’est de sortir son téléphone portable… »

Y a-t-il encore une chance de voir des aurores boréales dans les prochains jours ? « L’activité du Soleil continue. Mais sachant s’il va y avoir une éruption qui ira vers la Terre et qui sera assez grosse, il est difficile de le prévoir plusieurs jours à l’avance… En général c’est une heure avant. “

Quelles conséquences pour nous ?

Derrière la joie des yeux suscitée par les aurores boréales, »les particules éjectées du Soleil peuvent perturber les réseaux électriques.ajoute le spécialiste.

L’exemple le plus frappant remonte à 1859 et à l’événement de Carrington – du nom de l’astronome britannique qui l’a étudié. “C’était la plus grosse tempête solaire jamais enregistrée, elle a brûlé les télégraphes.”

Aujourd’hui, nous n’avons plus de télégraphes, mais le monde est maillé de conducteurs électriques – lignes à haute tension, caténaires, rails, pipelines, etc. – rendant le réseau électrique mondial particulièrement sensible aux effets des tempêtes solaires.

En 1989, une importante éruption solaire provoque l’effondrement complet du réseau électrique du Québec pendant plusieurs heures.

C’est pour cette raison reprend Éric Lagadec que nous suivons de près l’activité du Soleil à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Le but est de prédire ce genre de choses pour éviter des problèmes aux satellites mais aussi aux avions et aux systèmes de communication en général.»

 
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