« Le combat pour décider de son propre corps est loin d’être gagné »

« Le combat pour décider de son propre corps est loin d’être gagné »
« Le combat pour décider de son propre corps est loin d’être gagné »

l’essentiel
Maureen Baillieul, membre du réseau Revel d’entrepreneurs Les Fantastiques, a traversé de multiples épreuves : deux cancers du sein en 20 ans. Elle a opté pour une double mastectomie, pour réduire drastiquement le risque de récidive. Son parcours du combattant est en partie relaté dans le documentaire « Bénissons nos seins », projeté ce dimanche à Revel.

«Le combat pour pouvoir décider de son propre corps est loin d’être gagné.» C’est le constat que fait Maureen lorsqu’elle assiste à la première projection du documentaire « Bénis nos seins », de la réalisatrice Angèle Marrey.

Elle apporte elle-même son témoignage dans cet ouvrage qui questionne le regard que la société porte sur la poitrine des femmes, et toutes les injonctions que cela implique.

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Un combat médical

En 2001, Maureen a appris qu’elle avait un cancer au sein droit. Vingt ans plus tard, elle souffrait d’un autre cancer au même sein. «Je voulais tout enlever», dit-elle. « La décision a été très facile à prendre, mais c’est l’écoute du corps médical et de mon entourage qui a été difficile. Ils m’ont dit : “Tu vas trop vite”. Ou alors les chirurgiens me disaient : ‘Mais madame, c’est joli dans le décolleté, pourquoi ne veux-tu pas plus de seins ?’

La décision a cependant été mûrement réfléchie. Même si le risque zéro n’existe pas, le risque de récidive est tombé à moins de 2 %. «C’était étonnant que l’esthétique entre dans une considération médicale», déclare Maureen.

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Même si sa décision était prise, il lui fallait passer par de nombreuses étapes : trouver un chirurgien qui maîtrise ce type d’opération, et surtout, qui accepte de retirer un organe sain.

« Je ne trouvais pas de photos de femmes ayant subi une ablation des seins en . J’ai demandé des recommandations à un chirurgien, mais mes amis n’étaient pas satisfaits de leurs cicatrices », se souvient Maureen.

Après une rencontre avec un quatrième professionnel, expérimenté dans les doubles mastectomies, il a accepté de l’opérer.

Angèle Marrey, la réalisatrice du film, décrit le sein comme un objet de désir, symbole de maternité et d’opulence. « Il existe des mythes et des fantasmes sur les seins. Cela ne devrait pas être pris en compte dans le domaine médical, mais c’est tellement ancré, comme une idée que personne ne voudrait vivre sans seins », explique-t-elle. « Quand on parle de cancer du sein, c’est à travers un prisme. On oublie souvent que c’est une maladie qui bouleverse complètement la vie des gens, sur le plan personnel et professionnel. Quand on a un cancer du poumon, on ne passe pas son temps à se dire : “Ah, c’est dommage pour les poumons”.

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D’autres thématiques sont abordées dans ce film : l’allaitement en public, le vieillissement du corps, le harcèlement… à travers d’autres témoignages de femmes.

Maureen a en tout cas tenu à témoigner pour “inciter les femmes et les hommes à prendre soin de leur santé, à s’informer, à en parler, pour que cela devienne plus facile”. « Je témoigne seulement de ce que j’ai vécu. Mais chacun peut faire un petit peu, selon ses moyens », conclut-elle.

Le documentaire « Bénis nos seins », de la réalisatrice Angèle Marrey, sera projeté pour Octobre Rose ce dimanche 13 octobre au cinéma Get à Revel (tarifs habituels) à 20h30. En présence des partenaires : Bulle d’air, Les Fantastiques et des professionnels de santé. Maureen sera présente, ainsi qu’Angèle Marrey (via vidéo), pour un échange.
 
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