Cela nous a valu un volume de Mémoires, publié mardi à New York par un éditeur indépendant, Skyhorse, et non, comme on aurait pu l’imaginer, par une maison prestigieuse. Avec ses quelque 250 pages, l’ouvrage, simplement, sinon modestement, intitulé « Melania », est une « histoire captivante et inspirante, qui offre un aperçu de la vie d’une femme qui a relevé ses défis avec grâce et détermination », promet le éditeur dans la présentation commerciale du livre.
Une rencontre fortuite
Melania Trump, née Melanja Knavs et âgée de 54 ans, retrace son enfance dans la Slovénie communiste, sa carrière mouvementée de mannequin en Europe, puis à New York, et sa « rencontre fortuite » avec Donald Trump, qui la conduira à devenir la seule Première Dame qui n’est pas née sur le sol américain. Elle décrit ainsi aussi bien les coulisses de la Maison Blanche – sans aucune révélation choc et sans évoquer les frasques de son mari – que les moments forts de sa vie privée, notamment lorsqu’elle est devenue maman.
Melania Trump brise le silence et exige la « vérité » sur la tentative d’assassinat de son mari Donald Trump (VIDEO)
D’une femme que nous savons terrifiée à l’idée de devoir assumer le rôle public de premier plan que la victoire de Donald Trump en 2016 signifiait pour elle, et dont nous n’avons pas été particulièrement impressionnés par l’investissement personnel dans les causes nationales, contrairement à Michelle Obama par exemple, nous sommes donc a priori surpris d’apprendre que “Melania” va “mettre en avant ses engagements et les causes qui lui tiennent à cœur”.
Une conviction inébranlable
La surprise est encore plus grande quand on découvre que Melania Trump a défendu « toute sa vie » et entend défendre encore, au nom de la liberté individuelle, le droit inconditionnel des femmes à disposer de leur corps, à décider d’avoir ou non un enfant et d’interrompre une grossesse si nécessaire. « Il est impératif que les femmes soient libres de choisir, selon leurs propres convictions, et sans aucune intervention ni pression du gouvernement », écrit-elle.
Mais c’est Donald Trump qui, en nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême, a permis la révocation de l’arrêt « Roe v. Wade » qui instituait le droit à l’avortement à l’échelle nationale, révocation qui a incité une quinzaine d’États républicains à se prononcer. ont durci leur législation au point d’interdire de fait l’avortement. Cette politique impopulaire a eu un effet boomerang sur les Républicains, désormais inquiets de subir un nouveau revers électoral en novembre après celui des Midterms 2022.
En publiant son témoignage un mois avant l’élection, Melania Trump veut-elle redorer l’image de son mari en laissant entendre qu’elle peut l’inciter à repenser sa copie ? Ou veut-elle au contraire afficher sa différence – comme la Première Dame l’a ostensiblement fait dans le passé à une ou une autre occasion. Elle affirme en tout cas avoir d’autres divergences avec l’ancien Président, notamment sur l’immigration.
