Chaque année, le premier lundi d’octobre marque une date cruciale dans l’agenda international : la Journée mondiale de l’habitat. Créée en 1985 par l’Assemblée générale des Nations Unies, cette journée est bien plus qu’un simple rappel de l’importance du logement. Il fournit une plate-forme mondiale pour sensibiliser les gouvernements, les acteurs urbains et les citoyens à la nécessité d’améliorer l’accès à un logement adéquat et aux services de base pour tous. Alors que le monde continue de se remettre des chocs provoqués par la pandémie de Covid-19, l’édition de cette année se concentre sur un sujet brûlant : « Des économies urbaines résilientes : les villes, moteurs de croissance et de reprise ».
Le logement au cœur du développement durable
Par ailleurs, l’accès au logement est indissociable des enjeux environnementaux. En intégrant des normes de construction durable et en promouvant des pratiques écologiques, les politiques de logement contribuent directement à la réduction de l’empreinte carbone et à l’adaptation au changement climatique. Les infrastructures de logement, lorsqu’elles sont bien conçues, favorisent une meilleure gestion des ressources énergétiques et hydriques, tout en minimisant les risques liés aux catastrophes naturelles. Ceci est d’autant plus pertinent dans les régions vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes, comme certaines zones côtières ou arides.
Ainsi, l’objectif n°11 des ODD, à travers une approche intégrée du logement, est au cœur d’une stratégie globale visant à construire des villes plus résilientes, capables de répondre aux besoins démographiques et climatiques de demain. En adoptant une telle vision, les États participent non seulement à la construction d’environnements urbains viables, mais aussi à l’émergence d’un monde plus équitable et durable.
Grands projets et perspectives
Le programme d’aide au logement, soutenu par l’Etat, a été lancé début 2024 et a rencontré un grand enthousiasme, avec plus de 1,5 milliard de dirhams alloués à plus de 18 000 bénéficiaires jusqu’au 31 juillet 2024. Ce programme, qui vise à soutenir jusqu’au 31 juillet 2024, 110 000 familles par an, sera reconduit en 2025 et se poursuivra jusqu’à l’expiration de la Loi de Finances 2028. Ce soutien direct à l’accès au logement vient renforcer les efforts nationaux visant à améliorer l’accès au logement, notamment pour les familles de la classe moyenne.
Parallèlement, pour éradiquer l’habitat insalubre, notamment les bidonvilles, le PLF 2025 intégrera un ambitieux programme de relogement visant à reloger 120 000 familles à travers le pays. L’objectif est de déclarer toutes les villes marocaines « Villes sans bidonvilles » d’ici 2029, un programme initialement lancé en 2004, récemment relancé avec un nouveau mode de financement adapté aux besoins actuels. Des expériences pilotes, à Casablanca et Rabat, ont déjà été lancées en début d’année et devraient se généraliser pour accélérer l’éradication de ce fléau.
Global 2030 : Un accélérateur de réformes structurelles
Par ailleurs, l’Exécutif poursuivra la déconcentration administrative, avec un accent particulier sur la révision des structures organisationnelles et la mise en place de représentations administratives régionales, dans le but de transférer davantage de compétences vers les services déconcentrés. Cette réforme vise à renforcer l’efficacité des investissements régionaux et à soutenir le développement local.
La Journée mondiale de l’habitat de cette année souligne l’urgence de créer des villes capables de répondre aux besoins d’une population croissante tout en restant résilientes face aux crises futures. Avec des programmes ambitieux tels que l’éradication des bidonvilles, un soutien massif au logement et la préparation de la Coupe du monde 2030, le Maroc trace une feuille de route claire vers un avenir urbain durable et inclusif. En fédérant ses efforts autour de ces grands projets, le Royaume se positionne comme un acteur incontournable de la transformation des villes et de la promotion de politiques de logement justes et résilientes.