40 ans plus tard, que reste-t-il des sites olympiques de Sarajevo ravagés par la guerre et le temps ? – Édition du soir Ouest- – .

Quatre décennies se sont écoulées depuis les Jeux olympiques d’hiver de Sarajevo en . Depuis, les sites sportifs ont été ravagés par le temps, mais aussi par la guerre qui a éclaté dans l’ex-Yougoslavie à l’aube des années 1990. .

Quatre décennies après les Jeux olympiques d’hiver organisés à Sarajevo, alors en Yougoslavie, le nom de la ville bosniaque ne résonne plus celui d’une ville hôte des Jeux olympiques. En 1991, la guerre éclate dans la fédération des républiques des Balkans, dévastant notamment Sarajevo, ville la plus touchée par un conflit qui a fait plus de 140 000 morts entre 1991 et 2001.

Comme le reste de la capitale bosniaque, les sites olympiques de Sarajevo ont été durement touchés par les frappes serbes. Outre la guerre, certaines infrastructures de la périphérie de Sarajevo ont été laissées à l’abandon quelques années après les Jeux olympiques yougoslaves.

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Le triste sort de la chambre Zetra

Construit pour les Jeux olympiques d’hiver, attribués à Sarajevo en 1978, le Zetra Hall a accueilli les épreuves de hockey sur glace et de patinage artistique ainsi que la cérémonie de clôture. Si, après coup, la salle continue de fonctionner à pleine capacité, la guerre la met temporairement hors d’usage. Lors des Jeux olympiques de 1984, la guerre de Yougoslavie semblait encore lointaine, quatre ans seulement après la mort du maréchal Tito, qui dirigeait la fédération depuis 1953.

L’arrivée au pouvoir de Slobodan Milosevic à la tête de la , avec ses ambitions nationalistes dans son bagage, met à mal l’unité fédérale dans les Balkans. Dès 1992, Sarajevo est le théâtre du plus long siège de l’histoire moderne, qui prend fin avec les accords de Dayton fin 1995. Mais entre-temps, la capitale de la Bosnie-Herzégovine est ravagée par les frappes serbes. La salle Zetra est bombardée, mais reste debout.

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En 1999, la salle Zetra a été rénovée avec l’aide du CIO. (Photo : AFP)

Cependant, les préoccupations sportives étant lointaines en ces temps de guerre, l’enceinte couverte trouva un usage sinistre. Ses sous-sols servent de morgue, tandis que le bois des sièges sert à fabriquer les cercueils des victimes civiles. Le cadre n’est pas plus agréable. À l’ombre de Zetra, le stade olympique de Koševo, construit peu après la Seconde Guerre mondiale, a vu s’ériger un cimetière autour de lui.

Un cimetière a été créé à côté de Zetra Hall (en arrière-plan) pendant la guerre de Bosnie en 1995. (Photo : Michael J. Haggerty / Wikimedia Commons)

A la fin de la guerre de Bosnie, qui a conduit à l’indépendance de cette dernière en 1995, la salle Zetra, dont les fondations sont restées intactes, a été reconstruite en 1999 avec le soutien financier du CIO, qui a injecté 11 millions de dollars. Pour remercier la contribution de l’organisme olympique, la salle a finalement été rebaptisée Juan-Antonio-Samaranch, en l’honneur du président du CIO décédé en 2010. Quant au stade Koševo, il est redevenu le domicile du FK Sarajevo, club de football local. , et la sélection bosniaque, qui a accueilli la France en 2006 et 2010.

La descente du mont Trebević laissée à la nature et aux tireurs d’élite

Bordant Sarajevo, le mont Trebević a également accueilli les Jeux Olympiques de 1984. Sur les pentes de la montagne bosniaque, la première piste de luge et de bobsleigh de l’histoire du pays a été construite. Mais après les Jeux Olympiques, cette piste a été abandonnée, les sports de glisse n’étant pas les plus pratiqués en Bosnie. Au fil des années, la nature et les graffeurs ont investi les lieux. Si les ravages de la guerre y sont moins frappants, le mont Trebević, du fait de sa position dominante sur Sarajevo, fut un poste de tireurs embusqués lors du siège de la ville.

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Les graffeurs et la nature ont lentement envahi la piste de bobsleigh du mont Trebević. (Photo : Adam Harangozo / Wikimedia Commons)

Comme le mont Trebević, le mont Igman a accueilli des événements, notamment du saut à ski. Mais comme pour les pistes de luge et de bobsleigh, le temps et les guerres y ont passé. Autour des tremplins, l’armée de la République de Bosnie-Herzégovine a procédé à des exécutions, affaiblissant les structures par des impacts de balles. Bien que des travaux de rénovation aient été prévus après la guerre, les tremplins se sont révélés trop endommagés et le projet a été abandonné.

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Le podium de saut à ski criblé de balles sur le mont Igman en 1997. (Photo : Hedwig Klawuttke / Wikimedia Commons)

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Encore marquée par le souvenir de la guerre, omniprésent même vingt ans plus tard, Sarajevo ne conserve que peu de traces de son passé olympique, soit rongé par le temps, soit ravagé par la guerre. Le jeune pays est pourtant candidat à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2010, finalement attribués au Canada. En guise de prix de consolation, la Bosnie-Herzégovine se voit attribuer l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse Européenne d’hiver en 2019.

 
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