La production du Mont d’or en baisse dans le Haut-Doubs, la faute au changement climatique ?

La production du Mont d’or en baisse dans le Haut-Doubs, la faute au changement climatique ?
La production du Mont d’or en baisse dans le Haut-Doubs, la faute au changement climatique ?

La production de fromage est-elle affectée par le changement climatique ? Depuis deux ans, elle est en baisse et les producteurs pointent du doigt les conséquences du changement climatique. La production et la vente de ce célèbre fromage franc-comtois, à pâte molle, en caisse en bois, sont saisonnières et non étalées sur une année complète. Il est fabriqué du 15 août au 15 mars puis commercialisé du 10 septembre au 10 mai. Si comme en ce moment pendant la période de production, les conditions climatiques ne sont pas optimales, trop humides, c’est la quantité et la quantité éventuelle de fromage qui est en jeu. Les producteurs se sont adaptés et ont également demandé une modification du cahier des charges de l’appellation d’origine protégée (AOP) du Mont d’Or.

Beaucoup de pluie, moins de lait et une herbe moins nutritive

Au cours des trente premières années de production, le volume n’a fait qu’augmenter jusqu’à 6 000 tonnes produites en 2021-2022. Aujourd’hui, Éric Février, le président du syndicat interprofessionnel du Mont d’Or, sait que ce volume de 6000 tonnes ne sera plus jamais atteint. Les deux dernières années le prouvent, la production a plafonné à 5 400 tonnes par saison. « En août 2022, nous avons connu une sécheresse telle que, de mémoire des anciens, nous n’en avions pas connue dans les Hauts-Doubs. Cela a eu un fort impact sur les volumes de lait qui étaient disponibles en début de saison, et la montagne de Mais étant saisonnier, ce qu’on ne fait pas à un moment ou à un autre de la saison, on ne le fait pas après. . Par exemple, nous vivons des épisodes de pluie qui sont importants. sont durables et importants en volume, ce qui a un impact sur la production laitière.

chargement

« Les vaches sont comme nous, même si elles vivent dehors, elles préfèrent le soleil à la pluie. Quand on a plusieurs jours de pluie consécutifs, cela impacte aussi la production des animaux, les vaches baissent un peu de lait. L’herbe perdra également en qualité, car l’herbe qui passe son temps dans l’humidité perd sa valeur nutritionnelle, une herbe moins nutritive signifiera que nous aurons un peu moins de lait par vache. Aujourd’hui, nous sommes « météo ». dépendant » dans notre production, notamment dans la production saisonnière.

Deux coffrets de Mont d’Or fabriqués dans le Haut-Doubs © Radio-France
Marion Streicher

“L’humidité va affecter l’état des pâturages, les vaches seront plus sales”

Jamais autant de pluie, jamais autant de sécheresse, dans sa ferme de Tarcenay en « La maison du violon »Christel Rognon voit ses vaches souffrir des aléas climatiques. « Au-delà de 30°C, ils ont du mal à respirer, ils ont du mal à s’aérer, ça impacte leur état de santé. Lorsqu’il fait trop humide, cela endommagera les sabots, ils auront plus de difficultés à se déplacer. L’humidité va affecter l’état des pâturages, les vaches seront plus sales… Et cela impacte aussi l’éleveur.

chargement

A quelques kilomètres de Tarcenay, sur la commune de Mamirolle, Xavier Gigon enseigne les technologies laitières aux l’Enilea. A ses élèves, dont certains sont de futurs fromagers, il explique les conséquences de ces dérèglements climatiques sur la qualité du lait. « Si l’on prend l’exemple d’une sécheresse, cela va réduire le volume et la qualité du lait, notamment le taux de protéines et le taux de matière grasse, et donc le rendement fromager. S’il fait trop humide, il y aura un intérêt pour la pousse de l’herbe mais les animaux ne seront pas très à l’aise. Il peut y avoir une dégradation de la qualité du lait, nous avons plus de terres, les vaches sont plus sales… Dans les deux cas, le savoir-faire des agriculteurs sera important pour gérer au mieux ces périodes délicates.»

Adapter l’AOP

Face à ces perturbations qui deviennent la règle, il a fallu adapter l’appellation d’origine protégée du Mont d’Or. « Nous avons augmenté la surface accessible par vache, nous sommes passés d’un hectare à 1,3 hectare. Pour la ferme, cela réduit d’un tiers le nombre d’animaux pouvant être présents. Derrière, avec le réchauffement climatique, puisque cela va affecter la croissance de l’herbe selon les années, cela permet aussi de sécuriser les stocks fourragers dans les exploitations. C’est important car dans notre cahier des charges nous exigeons que la totalité des fourrages qui seront consommés sur l’exploitation soient issus de la zone géographique de l’AOP. Ce nouveau cahier des charges de l’appellation entrera en vigueur l’année prochaine en 2025 pour le Mont d’Or. Il en sera de même pour le département AOP et celui de Morbier.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV [À VOIR] Eminem apprend qu’il va devenir grand-père dans un clip touchant
NEXT Lézat-sur-Lèze. Great success for Heritage Day