Israël a menacé de riposter au lancement mardi par l’Iran de quelque 200 missiles vers son territoire pour venger la mort des dirigeants du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, Téhéran répondant qu’il toucherait « toutes les infrastructures israéliennes » s’il était attaqué. « L’Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix », a déclaré mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé : quiconque nous attaque, nous l’attaquons.”
Informations à retenir :
- L’Iran tire 200 missiles sur Israël
- L’Iran s’engage à frapper “avec plus d’intensité” et à cibler “toutes les infrastructures” si Israël met à exécution ses menaces de représailles
- Une attaque a fait deux blessés légers en Israël
- Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence
- Le Hezbollah annonce de nouveaux combats contre les forces israéliennes au sud du Liban
Le Hezbollah affirme avoir activé une bombe contre des soldats israéliens à la frontière
Le Hezbollah a annoncé mercredi avoir activé une bombe visant des soldats israéliens qui tentaient d’infiltrer le territoire libanais à proximité d’une ville frontalière du sud du Liban. “Alors qu’une force ennemie israélienne tentait de contourner la ville de Yaroun”, les combattants du Hezbollah “les ont pris par surprise en faisant exploser une bombe”, affirme le groupe libanais pro-iranien, précisant que “tous les membres de la force ont été touchés”.
Nouveaux combats au sud du Liban selon le Hezbollah
Le Hezbollah annonce de nouveaux combats contre les forces israéliennes « infiltrées » au sud du Liban. L’armée libanaise a confirmé cette incursion de l’armée israélienne.
Le Kremlin appelle « toutes les parties » à la « retenue »
La Russie a appelé mercredi « toutes les parties » du Moyen-Orient à faire preuve de « retenue » pour éviter des pertes civiles, face à une situation explosive après les frappes iraniennes sur Israël et les bombardements israéliens sur le Liban.
« La situation évolue de la manière la plus alarmante. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de retenue”, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou était “en contact avec toutes les parties”.
Attaque de mardi à Tel-Aviv : le bilan s’alourdit à sept morts
Le bilan de l’attaque de mardi dans une station de tramway de Tel-Aviv s’est alourdi à sept morts dans la nuit avec l’annonce de la mort d’une des personnes blessées par les deux assaillants, des Palestiniens de Cisjordanie, dont l’un a été abattu et l’autre blessé, selon à la police israélienne.
“Le blessé est arrivé (aux urgences) dans un état critique (…) et après s’être battus pour le sauver, les médecins ont dû le déclarer mort”, a indiqué l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv.
90% des missiles touchent leur cible
L’attaque massive de l’Iran contre Israël, la deuxième en près de six mois, est « terminée », a déclaré Téhéran, selon lequel « 90 % des missiles » ont atteint leur cible. Le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, a promis que l’Iran frapperait « avec plus d’intensité » et ciblerait « toutes les infrastructures » du pays si Israël mettait à exécution sa menace de représailles.
Missiles interceptés par le système de défense « Iron Dome »
Pour la première fois, l’Iran a utilisé des missiles hypersoniques lors de cette opération, baptisée « Honest Promise 2 », selon les médias iraniens. Selon Israël, la plupart des missiles ont été interceptés par le système de défense Iron Dome. Le Pentagone a indiqué que des navires américains avaient également tiré une dizaine de missiles intercepteurs en soutien à Israël.
L’attaque a fait deux blessés légers en Israël, selon les services d’urgence, et un Palestinien a été tué par des fragments de missile à Jéricho, en Cisjordanie occupée, selon un responsable palestinien. Des sirènes ont retenti dans tout le pays et l’espace aérien israélien a été fermé. Les journalistes de l’AFP ont vu des explosions dans le ciel et entendu des dizaines de détonations. Des centaines de personnes à la gare routière centrale de Jérusalem-Ouest ont trouvé refuge dans un parking souterrain. Certains ont prié, d’autres ont vérifié leur téléphone. Environ une heure après l’attaque, l’armée a appelé la population à sortir des abris.
Le Mossad visé
Les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, ont affirmé avoir « visé le cœur » d’Israël, pour venger la mort du chef pro-iranien du Hezbollah Hassan Nasrallah, du chef palestinien du Hamas Ismaïl Haniyeh et de l’un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, tués au en même temps que Nasrallah, vendredi au Liban.
Le chef d’état-major iranien a affirmé que les missiles avaient visé « les trois principales bases aériennes militaires du régime sioniste, le Mossad (services secrets israéliens, NDLR), centre du terrorisme, la base aérienne de Nevatim pour les avions F-35 et Hatzerim Air ». Base qui a été utilisée pour assassiner le martyr Nasrallah. “La République islamique d’Iran a respecté les normes nécessaires et n’a ciblé que les bases militaires”, a souligné le général Bagheri dans une déclaration à la télévision nationale iranienne.
« Si le régime sioniste devenu fou n’est pas contrôlé par ses partisans américains et européens et veut poursuivre ces crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l’opération comme celle de ce soir se répétera avec plus de force. de forte intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées », a prévenu le général Bagheri.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence
L’Iran a exercé son « droit de légitime défense », a écrit sur X le ministre iranien des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi. « Nous l’avons fait après avoir fait preuve d’une immense retenue pendant près de deux mois, afin de faire place à un cessez-le-feu à Gaza », a-t-il poursuivi. « Notre action est terminée à moins que le régime israélien ne décide d’inviter à de nouvelles représailles », a-t-il prévenu.
Le 13 avril, en réponse à une frappe meurtrière attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas, l’Iran a tiré quelque 350 drones explosifs et missiles vers Israël, la première attaque directe de ce type, baptisée « Promesse honnête ». La plupart des missiles ont été interceptés par Israël avec l’aide de pays étrangers, notamment des États-Unis. « Les États-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël », a déclaré mardi le président américain Joe Biden, ajoutant que des discussions étaient « en cours » avec Israël sur la manière de réagir.
L’attaque iranienne a été dénoncée par l’Union européenne, la France, le Royaume-Uni, le Japon ou encore l’Espagne. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence mercredi pour discuter de l’escalade des hostilités au Moyen-Orient.
>> A SAVOIR – Israël est en guerre contre le Hamas à Gaza depuis une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre son territoire le 7 octobre 2023. Israël combat également le Hezbollah libanais qui a ouvert au lendemain un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié. le début de la guerre.
Le puissant leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué vendredi lors d’un raid israélien dévastateur dans la banlieue sud de Beyrouth. Le 31 juillet, Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, a été tué dans un attentat alors qu’il se trouvait à Téhéran. L’Iran et le Hamas ont blâmé Israël. Juste avant l’attaque iranienne de mardi, six civils ont été tués dans une attaque à l’arme automatique et à l’arme blanche à Tel-Aviv, menée par deux tireurs qui ont été « neutralisés », selon la police. Après de violents coups portés au Hezbollah, dont plusieurs chefs militaires ont été tués par Israël, et après une semaine de frappes au Liban, Israël a averti que la guerre n’était pas terminée.
Frappes au Liban et à Gaza
Mercredi matin, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé des « cibles terroristes du Hezbollah » dans la banlieue sud de Beyrouth, après avoir ordonné aux habitants du quartier d’évacuer. Une Source des services de sécurité libanais a confirmé cette frappe. La chaîne de télévision du Hezbollah Al-Manar a rapporté 11 raids israéliens au sud de Beyrouth en deux heures.
Le ministère libanais de la Santé a annoncé mardi soir que 55 personnes avaient été tuées et 156 blessées par des « frappes de l’ennemi israélien » en 24 heures dans le pays. L’unité de gestion des catastrophes a annoncé avant la publication de ce rapport quotidien que 1 873 personnes avaient été tuées au Liban au cours de l’année écoulée. Mardi, l’armée israélienne a annoncé des raids terrestres contre le Hezbollah dans le sud du Liban et a appelé les habitants de 27 localités à évacuer.
La Force intérimaire de l’ONU au Liban, déployée à la frontière avec Israël, a néanmoins assuré ne pas avoir détecté d’incursion israélienne, tout comme l’armée libanaise et le Hezbollah. Selon un responsable israélien, il s’agit de “raids localisés d’une ampleur très limitée”, destinés à “éloigner les menaces contre les communautés civiles du nord d’Israël”, cibles des tirs du Hezbollah.
Mercredi à l’aube, l’armée israélienne a également annoncé avoir attaqué deux écoles au nord de la bande de Gaza et une troisième au centre, utilisées selon elle par le Hamas comme centres de commandement. Selon la Défense civile de Gaza, cinq personnes ont été tuées par un missile israélien à l’ouest de la ville de Gaza, et huit autres lors d’une attaque contre une maison à l’est de la même ville.
