Les professionnels confirment la hausse des prix du bétail pour l’Aïd

A quelques semaines de l’Aïd al-Adha, les éleveurs s’apprêtent à investir les marchés installés pour l’occasion. Mais les prix seront considérablement élevés par rapport à l’année dernière, ce qui pourrait aggraver la crise du coût de la vie pour de nombreux citoyens.

Ayant participé au 16ème Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2024), organisé à Meknès du 22 au 28 avril, de nombreux vendeurs de moutons et de chèvres ont confirmé cette hausse. Selon eux, cette situation est accélérée par l’impact des années successives de sécheresse, ainsi que par les prix élevés du fourrage.

Parmi les lauréats du prix du meilleur éleveur de la race Timahdit lors de ce SIAM 2024, Ahmi Mouloud a déploré auprès de Yabiladi le déclin de ce troupeau qui constitue une particularité de l’élevage dans la région du Moyen Atlas. « Les agriculteurs souffrent de ces deux problèmes et le soutien de l’État reste insuffisant. Malgré ces difficultés, l’offre sera disponible pour l’Aïd al-Adha cette année », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le professionnel indique que les cheptels de cette race les plus touchés sont ceux situés dans les zones de Meknès, Fès, Boulemane, Ifrane, Azilal, Beni Mellal, Khénifra et Khémisset. Ainsi, a-t-il souligné, les prix du bétail de l’Aïd augmenteraient cette année d’environ 1.000 dirhams, par rapport à l’année dernière.

Les races endémiques s’adaptent de moins en moins à la sécheresse

M’barek Tiaza, parmi les lauréats du même prix de la race Blanc des Alpes au SIAM 2024, explique à Yabiladi que « la sécheresse a affecté les troupeaux dont le nombre a considérablement diminué ». C’est notamment le cas de la race qu’il élève, « même si elle est connue pour ses caractéristiques qui la rendent capable de s’adapter aux conditions climatiques les plus difficiles, ainsi que pour sa grande capacité à se déplacer dans des endroits arides ».

L’éleveur confirme également que « nous attendons une augmentation de l’ordre de 1 000 dirhams par tête, si l’on cumule le facteur sécheresse avec celui de la hausse du prix du fourrage ». Si M’barek estime également que « le soutien de l’Etat n’est pas suffisant », il estime que cette aide « contribue en tout cas à alléger la charge » qui pèse sur les professionnels du secteur.

Mustafa Khaili, spécialiste de la race Timahdit, a affirmé que la hausse des prix cette année ne serait « pas inférieure à 500 dirhams ». Il attribue également cette évolution au « coût élevé du fourrage et aux années successives de sécheresse ».

Connue dans la région Orientale, la race Beni Guil n’est pas en reste. Malgré sa capacité d’adaptation à tous types de pâturages, en zones arides et semi-arides, ainsi que son haut niveau de productivité, il n’a pas été épargné par la succession de sécheresses sans précédent.

S’adressant à Yabiladi, Mehdaoui Almiloud, lauréat du prix du meilleur éleveur de cette race ovine, confirme le poids du stress hydrique sur le bétail et les bergers. « Beaucoup ont été contraints d’abandonner tout leur bétail et de migrer ailleurs. Il y a de moins en moins de moutons et le nombre d’agriculteurs a également considérablement diminué », nous raconte-t-il.

Selon cet éleveur, les aides publiques allouées par l’Etat “restent insuffisantes malgré leur importance”. Pour lui, la hausse des prix du bétail pour la fête du sacrifice pourrait atteindre jusqu’à 2.000 dirhams par tête, par rapport à 2023.

De son côté, Ahmed Laklikh, spécialiste de la race Sardi à Kelâa des Sraghna, a estimé à Yabiladi que la hausse du prix des sacrifices « atteindra 1.000 dirhams cette année », compte tenu du « prix élevé du fourrage et des années de sécheresse successives ». Il souligne que les troupeaux de cette race, la plus prisée lors de l’Aïd al-Adha au Maroc, sont également en déclin.

Qu’en est-il des actions du gouvernement ?

Il y a quelques jours, le gouvernement a confirmé qu’il s’efforçait de doubler les importations de moutons destinés à l’abattage de l’Aïd par rapport à l’année dernière.

Lors du point presse suivant le conseil de gouvernement hebdomadaire, le porte-parole de l’exécutif et délégué chargé des relations avec le Parlement, Mustapha Baitas, a confirmé « la volonté de doubler le nombre d’importations de bétail destinées à l’Aïd pour cette année ». “Nous parlons actuellement d’importer 600 000 moutons, mais nous pourrions dépasser ce plafond”, a-t-il ajouté.

Le ministre a souligné que la mise en place d’un mécanisme d’importation occasionnelle n’est pas suffisant pour la réponse souhaitée, notant que le gouvernement “travaille à simplifier et réguler le processus mis en place depuis l’année dernière, afin de faciliter le circuit d’importation et permettre à l’Aïd de se dérouler”. se dérouler dans de bonnes conditions.

En réponse à une question allant dans le même sens, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, a déclaré il y a quelques jours qu’au 16 avril 2024, « environ deux millions de moutons étaient recensés dans le cadre de l’élevage ». les préparatifs de l’Aïd.

 
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