Un agent de sécurité indien monte la garde pendant que les électeurs font la queue pour voter lors de la troisième et dernière phase du vote pour les élections locales, à Bandipora, dans la région du Cachemire, le 1er octobre 2024 (AFP / TAUSEEF MUSTAFA)
La région contestée du Cachemire indien vote mardi pour le troisième et dernier jour pour élire son assemblée locale, pour la première fois depuis la révocation de son statut de semi-autonomie par le gouvernement de New Delhi.
En 2019, le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi a placé ce territoire à majorité musulmane, dont l’Inde et le Pakistan se disputent la pleine souveraineté depuis 1947, sous l’autorité d’un gouverneur nommé par lui.
Cette décision a alimenté un fort ressentiment au sein de la population de la région.
Lors des deux premiers jours de vote, les 18 et 26 septembre, le taux de participation était de 61 et 57%, en dessous des 65% enregistrés lors des dernières élections locales organisées en 2014.
Contrairement aux élections précédentes, les mouvements séparatistes, partisans de l’indépendance du Cachemire indien ou de son rattachement au Pakistan, n’ont pas appelé au boycott du scrutin.
De nombreux partis locaux ont fait campagne pour le rétablissement de l’autonomie du Cachemire indien.
« J’ai voté pour qu’on bénéficie d’un peu d’apaisement. Modi n’est pas d’accord avec les positions du peuple du Cachemire”, a déclaré à l’AFP Abdul Rahim Rah, qui a voté dans un bureau, depuis la ville de Baramulla.
Environ 500 000 soldats de l’armée indienne sont déployés dans la région pour combattre une insurrection séparatiste qui a fait des dizaines de milliers de victimes depuis 1989, soldats, rebelles et civils.
La mise sous tutelle du Cachemire s’est accompagnée de vagues d’arrestations massives et de restrictions d’usage d’internet dénoncées par des ONG de défense des droits de l’homme.
En campagne dans la région, Narendra Modi se vantait d’avoir rétabli la sécurité et relancé l’économie locale.
Cependant, des incidents armés continuent d’y être enregistrés et le taux de chômage reste nettement supérieur à la moyenne nationale.
Les résultats sont attendus le 8 octobre.
Quoi qu’il en soit, l’essentiel du pouvoir restera entre les mains du gouvernement fédéral, dont la majorité parlementaire peut passer outre les décisions des 90 élus de l’assemblée régionale.
