DIMITAR DILKOFF / AFP
Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse en marge de la visite d’un commissariat de La Courneuve, (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
POLITIQUE – Faire marche arrière sans avoir l’air de faire marche arrière. C’est l’exercice complexe entrepris par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans un communiqué qui ressemble à une explication d’un texte rendu public ce mardi 1er octobre, en amont de la déclaration de politique générale que Michel Barnier prononcera devant l’Assemblée. Alors que ses propos remettant en cause l’État de droit ont suscité une polémique, poussant le gouvernement à se ruer sur le premier magistrat de France, le ministre tente de limiter l’incendie.
« Le sujet de la protection et de la sécurité des Français est trop sérieux et trop sérieux pour être exploité par de faux débats. Il faut se rendre à l’évidence, nous le devons aux Français comme le rappelait Michel Barnier : aujourd’hui, la loi ne protège pas suffisamment les Français », estime Bruno Retailleau, semblant confondre État de droit (concept juridique) et État de droit (corpus de textes en vigueur).
« Bien entendu, il ne peut y avoir de démocratie sans État de droit, sans pouvoirs publics respectueux du droit et des libertés. C’est le fondement de notre République. Lorsque les textes en vigueur ne garantissent plus tous les droits – à commencer par le premier d’entre eux, celui d’être protégé –, ils doivent évoluer, dans le plein respect des institutions de notre République. », poursuit le ministre de l’Intérieur, alors que l’entourage de Michel Barnier semblait se désolidariser de ces déclarations, informant Politique que le ministre de l’Intérieur avait exprimé un « position personnelle ».
Bruno Retailleau parle « comme un porte-parole du RN »
Dans son entretien avec JDD ce qui lui a valu d’être qualifié de porte-parole du RN par la députée Laure Lavalette, l’ancien sénateur a affirmé que « l’État de droit n’est ni intangible ni sacré.
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Une rupture avec ce qui est communément admis dans le champ républicain, qui a également fait réagir de nombreux juristes. ” Cette remise en cause de l’État de droit au sens substantiel, au nom d’une certaine conception de la démocratie, du peuple souverain qui décide, est un point de tension du moment. », a dénoncé auprès de l’AFP Nicolas Hervieu, enseignant spécialisé en libertés publiques et droit européen des droits de l’homme, faisant un parallèle avec la Hongrie de Viktor Orban.
« Le système que nous avons construit en Europe, et la France en fait partie, est un système marqué par l’État de droit, c’est-à-dire le fait de respecter un ensemble de procédures et de protéger les droits fondamentaux qui ne peuvent être bouleversés par la seule majorité. choix », a-t-il poursuivi. Le site institutionnel Vie Publique liste les trois « piliers » qui caractérisent notre État de droit : « respect de la hiérarchie des normes », « égalité des citoyens devant la loi » et « l’instauration de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ». Une base que Bruno Retailleau considérait ni l’un ni l’autre » intangible ” est ” sacré » dimanche 29 octobre.
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