« L’État de droit n’est ni intangible ni sacré. » Les déclarations de Bruno Retailleau à JDD le 29 septembre 2024, continuent de faire débat.
« La Source de l’État de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain », avait affirmé l’homme fort du gouvernement Barnier, appelant à une évolution des “l’arsenal juridique”, en réaction au meurtre de Philippine, une étudiante, à Paris, et à l’arrestation d’un suspect soumis à obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Critiqué à gauche et même au sein du camp d’Emmanuel Macron, notamment par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le nouveau ministre de l’Intérieur a été rappelé à l’ordre par la plus haute magistrate de France, ce mardi.
Déclaration de politique générale de Michel Barnier : suivez notre direct politique du mardi 1er octobre 2024
Rémy Heitz défend des « principes fondamentaux »
« S’il y a quelque chose qui devrait être intangible et sacré, c’est précisément l’État de droit, a martelé Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, au micro de franceinfo . Ce sont les règles qui fondent notre démocratie, des règles essentielles, qui sont une garantie pour nous tous, avec des principes tout à fait fondamentaux. La séparation des pouvoirs, l’égalité des citoyens devant la loi. »
“L’État de droit avec un E majuscule est fondamental, ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas changer la loi, » a déclaré Rémy Heitz. On peut changer l’état du droit avec un petit e, mais il ne faut pas toucher à l’État de droit, et il faut même le renforcer. »
Bruno Retailleau précise ses propos
Dans un communiqué diffusé quelques heures avant la déclaration de politique générale de Michel Barnier, Bruno Retailleau a précisé ses propos.
“Le sujet de la protection et de la sécurité des Français est trop sérieux et trop sérieux pour être exploité par de faux débats”, déplore le locataire de la place Beauvau, qui demande à « faire face à la réalité », croyant que “la loi ne protège pas suffisamment les Français”.
Le nouveau ministre de l’Intérieur l’admet “qu’il ne peut y avoir de démocratie sans Etat de droit”, mais juge que « lorsque les textes en vigueur ne garantissent plus tous les droits – à commencer par le premier d’entre eux, le droit d’être protégé –, ils doivent évoluer, dans le plein respect des institutions de notre République ».