L’armée israélienne a annoncé ce mardi 1er septembre avoir déployé dès lundi soir des unités terrestres dans des villages du sud Liban afin de mener des actions « limitées, localisées et ciblées » contre les infrastructures du Hezbollah.
Une offensive qui fait craindre un embrasement dans une région déjà sous tension. L’armée israélienne a annoncé mardi avoir déployé des troupes terrestres dans le sud du Liban dès le lundi 30 septembre au soir dans le but de cibler directement les infrastructures du Hezbollah.
L’armée israélienne a assuré que ces opérations étaient “limitées, localisées et ciblées”, sans toutefois révéler le nombre exact de soldats déployés lundi soir sur le territoire libanais.
“Ces cibles sont situées dans des villages proches de la frontière et représentent une menace immédiate pour les communautés israéliennes du nord d’Israël”, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué relayé sur X.
« Tsahal opère selon un plan méthodique (…) pour lequel les soldats de la Défense civile se sont entraînés et préparés ces derniers mois », a ajouté cette Source, tout en précisant que l’aviation et l’artillerie soutenaient les forces terrestres. par des frappes précises.
Dans le même communiqué, l’armée israélienne a souligné sa volonté de faire « tout ce qui est nécessaire » pour « ramener les citoyens du nord d’Israël dans leurs foyers ».
Selon un responsable de la sécurité libanaise, s’exprimant sous couvert d’anonymat, Tsahal a mené au moins six nouvelles frappes dans le sud de Beyrouth dans la nuit. Cela fait suite aux intenses bombardements qui ont débuté dans la zone depuis plusieurs jours et qui ont notamment conduit à la mort, vendredi dernier, de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, ainsi que de plusieurs membres importants de l’organisation.
“Le Hezbollah est prêt si Israël décide d’entrer” au Liban
Lors de son premier discours télévisé ce lundi, le chef adjoint du Hezbollah, Naim Qassem, a assuré que les combattants de son entité étaient “prêts si Israël décide d’entrer sur le terrain”. « Israël n’a pas été capable de mettre à mal nos capacités militaires », a notamment souligné ce dernier.
Dans un communiqué publié dans la nuit, le Hezbollah a déclaré avoir « ciblé » les troupes israéliennes « en mouvement » dans les vergers proches de la frontière. Une Source proche du groupe a même affirmé que les soldats israéliens se trouvaient « juste à la frontière ».
Un responsable militaire a déclaré que l’armée libanaise, submergée par la puissance militaire du Hezbollah, était en train de « repositionner » ses troupes plus loin de la frontière.
Selon les médias officiels syriens, les frappes israéliennes ont également visé la région de Damas dans la nuit. L’agence de presse officielle Sana a fait état de trois civils tués et de neuf autres blessés lors de ces raids.
Un appel à la désescalade du monde entier
Les dirigeants mondiaux ont toutefois appelé lundi à la désescalade face au risque de « guerre totale » dans la région. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a ainsi réaffirmé son opposition à toute « invasion terrestre » israélienne du Liban.
En déplacement à Beyrouth, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a appelé à un cessez-le-feu avant de demander à Israël de « s’abstenir de toute incursion terrestre ».
Lundi, le président américain Joe Biden a laissé entendre qu’il était opposé aux opérations terrestres israéliennes, appelant également à un cessez-le-feu.
Plusieurs pays, dont le Canada et le Royaume-Uni, ont annoncé avoir affrété des vols pour évacuer leurs ressortissants du Liban. La France a déployé un navire militaire par « précaution », en cas de nécessité d’évacuer ses ressortissants.
Le bilan des frappes israéliennes de lundi au Liban s’élève à 95 morts, selon le ministère libanais de la Santé.