L’auditorium du Musée des Beaux-Arts d’Orléans accueille, ce samedi à partir de 19h, la finale de son premier concours d’éloquence. Il est organisé par « Orléoquence », l’association étudiante créée l’année dernière. Ce concours ouvert à tous les jeunes, une trentaine de collégiens et lycéens, étudiants et jeunes professionnels y ont participé. Et seize d’entre eux ont été sélectionnés. Ils sont âgés de 12 à 24 ans.
Le gagnant prendra le prix Jeanne Chauvinnommé d’après le première femme avocate à comparaître devant le tribunalc’était en 1901. L’écrivain Michèle Dassas, grande spécialiste de la vie de Jeanne Chauvin, originaire comme elle, de notre département, vient de sortir un nouveau livre intitulé « Jeanne Chauvin, pionnière des avocats » (Éditions Ramsay).
Né à Jargeau en 1862
Jeanne Chauvin est née dans le Loiret, le 22 avril 1862 à Jargeau. Mais très vite sa famille s’installe à Provins en Seine-et-Marne. Son père est décédé, elle n’avait que 17 ans et sa mère l’encouragera à étudier, dit Michèle Dassas. “Sa mère pensait que les filles devaient avoir les mêmes chances que les garçons et comme elle était brillante, elle réussit à passer deux baccalauréats puis deux licences de Lettres et Sciences, plus une autre de philosophie. Et comme son jeune frère s’intéressait au droit, elle a également étudié le droit.
Jeanne Chauvin ira jusqu’à obtenir un doctorat et lors de la soutenance de votre thèse, les journaux vont beaucoup parler d’elle, explique Michèle Dassas. “Il y aura du brouhaha pour tenter de l’empêcher. Mais Jeanne va se battre et grâce au soutien de son frère devenu avocat et député, elle réussira à faire changer la loi.
Grande figure de la cause et des droits des femmes
Et encore ce n’est pas elle qui a prêté serment en premier, « probablement parce que les avocats étaient un peu contrariés par toute la publicité qu’elle avait faite, exigeant le droit des femmes à devenir avocates, ce que la loi ne leur permettait pas » explique Michèle Dassas, “Peut-être qu’ils voulaient se venger.” Mais Jeanne Chauvin la Loirétainereste la première femme avocate à avoir plaidé devant un tribunal en France, en janvier 1901. Elle avait 39 ans.
Un manque de reconnaissance dans le Loiret
Michèle Dassas regrette que Jeanne Chauvin ne soit pas plus reconnue dans le Loiret. Il n’y a rien à Jargeau, presque rien à Orléans, sauf l’atrium de la Faculté de droit qui porte son nom. Et il y a une allée « Jeanne Chauvin » à Olivet.
De son côté l’association Orléoquence envisage de demander à la mairie d’Orléans un lieu dans la ville pour rappeler la mémoire de cette femme aux jeunes générations. “C’est une très bonne idée” reconnaître M° Andrée-Anne Sacaze la Présidente d’Orléans qui connaît l’histoire et le parcours de Jeanne Chauvin, salue le combat de cette femme pionnière. A qui Michèle Dassas avait dédié un premier livre « Femme de robe » sorti il y a six ans.
