la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »
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Un mois après la polémique autour des accusations d’antisémitisme lors d’une conférence pro-palestinienne, la prestigieuse école de la rue Saint Guillaume fait toujours l’objet de toutes les attentions. Depuis mercredi soir, plusieurs dizaines d’étudiants, militants ou sympathisants du comité Palestine Sciences Po occupent les locaux de l’école.

Ce comité exige de l’école « une condamnation claire des actions d’Israël par Sciences Po » et « la fin des collaborations » avec toutes les « institutions ou entités » jugées complices « de l’oppression systémique du peuple palestinien ». Il appelle également à la fin de « la répression des voix pro-palestiniennes sur les campus ».

« Nous ne sommes pas en dialogue, mais face à une volonté de bloquer et de faire pression sur les étudiants juifs »

Cette action intervient au moment où des mobilisations similaires ont actuellement lieu sur les campus américains, notamment à Columbia (New York), qui compte plusieurs doubles diplômes avec Sciences Po.

Une situation qui inquiète la majorité sénatoriale de droite et du centre, notamment le président de la commission sénatoriale de la culture et de l’éducation, le centriste Laurent Lafon qui a lancé une « mission flash » sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur suite à la pro- Conférence palestinienne. « Nous devons garder à l’esprit ce qui se passe aux États-Unis. Nous ne sommes pas dans un dialogue mais face à une volonté de bloquer et de faire pression sur les étudiants juifs. Il faut bien sûr débattre des enjeux actuels dans un établissement qui forme les dirigeants politiques de demain. Mais ce débat doit être cadré et requiert des contradictions. Mais il y a une volonté chez certains de politiser ce débat en utilisant Sciences Po à des fins partisanes et plus généralement en voulant déstabiliser les universités.»

Une référence au leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon qui a adressé un message audio aux étudiants mobilisés « pour la paix et le respect des frontières ». « Les jeunes de Sciences Po sont l’honneur de notre pays face au génocide », a-t-il salué sur X, quelques jours après y avoir tenu une conférence. Septième sur la liste LFI et d’origine palestinienne, Rima Hassan s’y est rendue pour apporter son soutien.

« Le wokisme et l’antisionisme deviennent le masque de l’antisémitisme »

« Nous importons dans nos universités les pires abus des campus américains. Notamment à Sciences Po qui devient le fer de lance de l’intolérance. Et où le wokisme et l’antisionisme deviennent le masque de l’antisémitisme», fustige le patron de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau. Bien sûr, il faut préserver les conditions du débat, la tradition de la pensée critique. Mais la minorité d’extrême gauche qui prend les étudiants en otages veut tout sauf un débat. Elle prône une pensée totalitaire qui est à l’opposé de l’esprit universitaire », ajoute-t-il.

Sur BFMTV, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau a fustigé “le jeu dangereux” de La France Insoumise dans la mobilisation menée “à des fins électoralistes”. Et a accusé les dirigeants du mouvement d’être « irresponsables » en promouvant « l’anarchie » sur les campus.

Le président du groupe LR appelle le gouvernement « à être extrêmement ferme » pour mettre fin à ces blocages. « La direction de Sciences Po est en partie responsable. Pendant trop d’années, elle a laissé ces excès se produire dans une forme de pasdévaguisme.» Laurent Lafon est d’accord et plaide « pour que les procédures disciplinaires soient simplifiées afin d’être plus efficaces et plus rapides ».

Suite à la démission du directeur de Sciences Po, Mathias Vicherat, mis en cause dans une affaire de violences conjugales, l’administrateur provisoire, Jean Bassères, a demandé mercredi soir l’intervention de la police pour déloger les étudiants.

La gauche divisée sur le recours aux forces de l’ordre

«C’est ce qui a provoqué l’escalade. C’était totalement disproportionné pour un mouvement non-violent qui dénonce un génocide en cours et réclame le respect du droit international », critique la sénatrice écologiste Raymonde Poncet-Monge. Auditionné le mois dernier au Sénat, Alban Hautier, le secrétaire général de Sciences Po, a déclaré que le recours à la force publique était « exceptionnel dans un établissement d’enseignement supérieur » surtout lorsqu’il n’y avait ni « dégradations », ni « violences physiques ». La gauche semble néanmoins divisée sur l’opportunité que la direction de l’établissement ait recours à la police.

Sur BFMTV, la tête de liste PS-Place Publique aux Européennes, Raphaël Glucksmann a déclaré que « la direction de Sciences Po avait le droit d’évacuer » les étudiants. « Sommes-nous capables d’organiser des discussions avec ceux qui ne partagent pas le point de vue ? Et jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas », a-t-il ajouté.

« On n’envoie pas les CRS déloger des étudiants pacifiques. Les jeunes ne sont pas destinés à revêtir l’uniforme de la pensée gouvernementale. Quelle image est envoyée au monde ? Tous les autocrates de la planète se frottent les mains. Catastrophique», a écrit le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur X.

« Raphaël Glucksmann est comme Emmanuel Macron qui utilise le magistère des mots sans agir pour mettre fin au génocide. Les étudiants n’ont pas la possibilité de rappeler l’ambassadeur de France en Israël ni de voter un embargo sur les armes. De quels autres moyens d’action disposent-ils qu’une occupation non violente de leur établissement ? Ce n’est pas moins illégitime que les salariés en grève qui occupent leur entreprise», estime Raymonde Poncet-Monge.

En fin de journée, devant l’établissement, la tension est montée d’un cran avec l’arrivée d’une cinquantaine de manifestants pro-israéliens criant notamment « Libérez Sciences Po » ou « Libérez Gaza du Hamas ». Une bousculade entre partisans des deux camps s’est produite en plein milieu des CRS.

 
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