l’essentiel
Les pompiers du Lot viennent d’acquérir dix stations météo supplémentaires dans leur caserne. Un double objectif : remédier au manque de stations Météo France et disposer d’un maximum d’informations lors d’un incendie pour choisir la meilleure stratégie.
Les pompiers du Lot font désormais beau temps, mauvais temps. Fin mars, ils ont achevé l’installation de dix stations météorologiques supplémentaires, portant le total à 23 appareils dans les centres d’incendie et de secours du département. Des outils perchés entre 8 et 12 mètres du sol et appuyés contre un mât qui sont très importants. « L’idée est d’avoir un maillage sur l’ensemble du territoire pour avoir des données météo les plus précises possibles selon les secteurs. Nous nous intéressons à l’hydrométrie, à l’humidité, à la vitesse et à la direction du vent ainsi qu’à la température », explique Virgile Moreau, chef de projet. Une devise : plus de stations météo, moins d’incendies. Les casernes de Lacapelle-Marival, Gramat, Souillac, Vayrac, Saint-Céré, Cahors, Limogne, Prayssac et Lalbenque en sont par exemple équipées.
Reproduction autorisée par les pompiers du Lot
Ces stations météorologiques sont constituées d’un entonnoir qui n’est autre qu’un collecteur d’eau et d’humidité, et d’une petite aile qui ressemble à une pale d’éolienne miniature pour indiquer la direction du vent. « L’information revient ensuite en temps réel et apparaît sur grand écran. Lorsqu’on a une alerte incendie, on peut désormais mieux adapter les renforts : en fonction de la vitesse du vent et de l’hydrométrie, on enverra un moteur plutôt que quatre, ou au contraire, on ajuste aussi le nombre de troupes mobilisées. », poursuit le lieutenant-colonel. Une puissance de feu supplémentaire et une nouvelle mine d’informations. « C’est une stratégie purement tactique et opérationnelle », résume le chef des opérations.
Une seule station Météo France dans le nord
Il faut dire que les pompiers du Lot n’avaient pas vraiment le choix. Avec une seule station Météo-France à Bagnac, à l’extrême nord du département, ils étaient très pauvres en informations météorologiques. « De toute façon, ce n’est pas significatif, poursuit Virgile Moreau, si on veut des données, il faut être autonome. Dans le Tarn et les Hautes-Pyrénées, ce système serait moins pertinent car il y a beaucoup plus de stations météo-France ».
A ce nouveau déploiement, il faut ajouter deux postes de commandement mobiles qui entreront prochainement en service, également équipés d’outils météo. Le projet s’inscrit dans le cadre du programme Fonds Verts lancé par le ministère de la Transition écologique. A ce titre, les pompiers ont bénéficié d’une subvention de l’Etat à 80 %, soit 204 000 euros couverts sur un budget total de 250 000 euros.
Même si la saison des incendies approche, les pompiers lancent leur communication officielle le 14 juin, il est encore trop tôt pour prédire la météo cet été. Et donc, le risque d’incendie. Quoi qu’il en soit, les contrôles sur les pétroliers devraient être achevés dans les prochaines semaines. Les pompiers sont plus que jamais prêts.
